Surf : entre plénitude et évasion

By Hansa Nancoo Lundi 26 Décembre 2016 Natation , Sports individuels , O commentaire 0 views
Destination idyllique pour les amateurs de sports nautiques, Maurice offre de nombreuses activités. Entre la plongée, la voile, le ski nautique, le kite, le windsurf et le Stand-Up Paddle, le surf demeure l’une des activités favorites non seulement des locaux, mais aussi des touristes. Du Morne à Tamarin, ils n’hésitent pas à se jeter à l’eau… Planche sous le bras, le regard rivé vers le large, Alexandre observe les vagues au large de Tamarin. En ce mardi matin, et malgré la pluie occasionnelle, le jeune homme n’en démord pas. Il ira surfer pendant quelques heures. « Je suis à Maurice depuis deux semaines, et je suis venu tous les jours à Tamarin. J’en ai même parlé à mes amis en France. C’est sûr, on reviendra tous ensemble. » Ils sont beaucoup à apprécier le lagon de Tamarin pour pratiquer cette discipline. Même les plus jeunes affectionnent ce lagon, à l’exemple de Sarah et Lisa, deux jeunes Françaises qui sont à Maurice depuis quatre mois. Âgées d’une dizaine d’années, elles avancent sans peur sur leurs planches sous le regard attentif de leur grand-mère. Cette dernière sait que les deux petites sont en sécurité sous la férule de Cyril Thévenau.

À la conquête des vagues

Passionné de surf, Cyril Thévenau a créé l’école de surf de Tamarin avec ses deux frères, Arnaud et Roger. Il faut dire que le surf à Maurice doit une fière chandelle aux Thévenau. En 1972, Cyril Thévenau avait tourné dans le film « Forgotten island of Santocha », qui avait fait la renommée de notre île en tant que destination de surf. Ce dernier a aussi, pendant plusieurs années, géré une école de surf à La Réunion, mais a dû mettre la clé sous le paillasson après les fréquentes attaques de requins. Il nous apprend que ce sont surtout les gens de passage à Maurice qui viennent le voir pour des cours d’initiation à ce sport nautique. « 90 % de notre clientèle sont composés de touristes. J’ai aussi 5 % d’expatriés et les autres 5% sont des Mauriciens », dit-il. Alors qu’il aide les surfeurs à faire leurs premiers pas sur la planche, son frère Roger conduit les expérimentés à la conquête des vagues. «Tout en ramant, il m’a expliqué les particularités de la vague, les courants, le récif, les séries et comment se placer, etc. », explique Sylvain. Ce dernier partage avec nous, l’espace de quelques minutes, la sensation ressentie en prenant une vague. «Première vague, premier virage, le bonheur, mais la vague est super rapide, elle a vite fait de vous dépasser. » Il jette un rapide coup d’œil à sa montre. Déjà l’heure pour lui de se remettre à l’eau. Quant au moniteur Roger, il explique comment se passe les journées à l’école de surf. « Cyril s’occupe des débutants. L’initiation se fait dans le lagon. Par contre, je conduis les plus expérimentés un peu plus loin. Je leur fais découvrir les spots comme ‘Blackstone’, le petit reef au Morne ou encore, à Rivière-des-Galets. » Il soutient que le meilleur endroit pour surfer est Tamarin. « Mais, nous ne voulons pas trop médiatiser. L’endroit est assez exiguë, et il n’y a même pas de place pour les Mauriciens. Ces derniers peuvent être frustrés de voir trop de touristes sur leurs spots », dit-il. (voir hors texte). En ce qu’il s’agit de l’apprentissage, Roger confie qu’en l’espace d’une heure, un débutant peut déjà apprendre à surfer. « Il y a 20 minutes de théorie et 40 minutes de pratique. On accompagne le novice dans l’eau, on le met debout sur la planche et on le pousse sur sa première vague. Puis, il faudra qu’il essaie par lui-même de continuer à monter et rester debout sur sa planche. On travaille 7 sur 7. Au cas où il n’y a pas de vagues à Tamarin, j’emmène les gens vers le Sud, mais uniquement ceux qui savent déjà surfer. Les vagues sont plus fortes dans le Sud », nous explique Roger.

Aucune erreur permise

Après Tamarin, direction Le Morne. Ils sont nombreux à se rendre au fameux spot « One Eye ». Ce point se trouve juste devant l’hôtel St-Régis, et il est connu pour ses vagues très rapides avec des creux importants. Son vent y est « side off », idéal pour surfer. Ce qui est sur, ce spot est très technique, et donc réservé aux surfeurs chevronnés. Aucun droit à l’erreur car les vagues sont très puissantes et il n’y a pas beaucoup de fond, soit environ 1 mètre d’eau à marée haute. C’est sur la plage du Morne que se trouve aussi l’école de surf Pryde Club. Cette école est dirigée par deux étrangers, Dimitri et Daniel. Ils enseignent aussi le kite et le paddle. Un Mauricien, Frédéric, leur apporte son soutien. Cela fait six ans qu’il pratique le surf. « J’ai fait mes débuts du côté de Cap-Malheureux avec mes amis. Quant j’ai essayé la première vague, je me suis dit que c’est le sport que je voudrais toujours faire. C’est très amusant également, on sent une montée d’adrénaline. Et cela fait déjà deux ans que je bosse au Pryde Club », dit-il. Les deux responsables avancent qu’ils sont principalement ouverts aux touristes, mais acceptent aussi les Mauriciens, surtout pendant la période creuse. « Nous leur proposons alors de meilleurs tarifs. » Toutefois, ils restent près de ceux qui sont en mer. « Pour éviter tout souci, nous restons à proximité sur un bateau. Tout est mis en place pour le bon déroulement des séances. » En tout cas, le surf a encore de belles années devant lui… [box type="shadow" align="alignleft" class="" width="660"]

La nouveauté, le Stand-Up Paddle

Stand-Up PaddleC’est une des activités qui connaît un réel essor depuis quelque temps. Le Stand-Up Paddle est un sport de glisse nautique qui se pratique debout sur une planche et avec une pagaie. Enfants, jeunes, ou adultes peuvent s’y adonner. Il est prisé pour la randonnée. Cette discipline offre de belles vues sur les paysages et permet d’allier sport et découvertes. De plus, elle peut être pratiquée dans presque tous les lagons du pays. [/box] [box type="info" align="alignleft" class="" width="660"]

Le kite surf  : La passion de Louka Pitot

kite surfMaurice s’est taillé une réputation dans le kite-surfing, grâce au jeune Louka Pitot. Ses titres de champion du monde, champion d’Europe juniors et champion de France juniors, cette année, ont contribué à rehausser l’image de Maurice en tant que destination de kite-surfing. Depuis, des centaines de kite-surfeurs ont succombé au charme de la destination. Le dernier en date étant Alexandre Caizergues. Ce Français, champion du monde de vitesse, pense revenir chez nous. [/box] [box type="success" align="alignleft" class="" width="660"]

Les autres spots de l’île

Hormis, Tamarin et Le Morne, d’autres spots sont tout aussi fréquentés pour leurs vagues. Parmi, Îlot Sancho, qui se trouve à Rivière-des-Galets. Cet endroit est surtout visité par les locaux qui tentent de jalousement le garder secret. Aussi, dans le sud de l’île, à Bel-Ombre, les surfeurs peuvent également trouver leur bonheur. Mais ce sont plutôt les adeptes de kite-surf qui ont investi les lieux. Dans le Nord, deux spots sont aussi appréciés par les amateurs du sport de glisse. La Pointe-aux-Piments et Balaclava sont des lieux occasionnels. [/box] [box type="warning" align="alignleft" class="" width="660"]

Le surf, discipline olympique

surfDepuis août 2016, le Comité International Olympique a annoncé que le surf sera présent lors des JO de Tokyo en 2020. Ainsi, cette discipline fait son entrée après avoir subi cinq échecs consécutifs à Sydney, Athènes, Pékin, Londres et Rio. 40 participants seront sélectionnés, soit 20 hommes et 20 femmes pour y prendre part. Ces deux épreuves se dérouleront en mer, possiblement sur la plage de Shidashita, à Chiba, l’option de les disputer sur une vague artificielle ayant été définitivement écartée. [/box]

Des tensions palpables entre surfeurs

Si la baie de Tamarin est l’endroit privilégié pour les amateurs de surf, il faut dire qu’elle est assez exiguë. Ce spot est constamment fréquenté par les touristes et locaux, et comme beaucoup le confirment, « Il n’y a déjà pas assez de vagues pour les locaux ». Du coup, les « white shorts » peuvent agresser verbalement les touristes. Ces derniers ressemblent aux « black shorts » de Hawaï. Ils ont la réputation de ne pas laisser les surfeurs étrangers venir sur leurs terres. Ils gardent précieusement leur petit trésor et ne sont généralement pas d’humeur à accepter les passe-droits. À Maurice, ils sont appelés « white shorts », car ils sont majoritairement des descendants de Français. Et, entre les mois de mai et octobre, ils sont des centaines à venir dans la région de Tamarin. [box type="error" align="alignleft" class="" width="660"]

Le windsurf : une combinaison parfaite entre vent et vague

wind surfC’est une activité qui peine un peu à trouver sa place à Maurice. Les amateurs de sensations fortes préférant le kite ou le surf. Toutefois, la majorité des hôtels mettent des planches à la disposition des touristes qui veulent le pratiquer. Cette discipline que peu de Mauriciens pratiquent consiste à se laisser porter par le vent tout en étant sur sa place de surf. Il se pratique un peu partout sur le pays. [/box]

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