Au féminin - Sindy Maudhoo : fer de lance de la pétanque dans l’Est du pays

Rien ne prédisait à Sindy Maudhoo un parcours aussi clinique dans une discipline aussi rigoureuse que la pétanque.  Mais, à force de persévérance, elle a forcé un chemin incroyable et elles sont, aujourd’hui, des dizaines, les femmes qui ont décidé de suivre sa voie dans son village, Lalmatie.

Tout débute quelques années de cela quand, dans le Centre social de Lalmatie, Sindy Maudhoo se laisse tenter à un essai, avec la complicité de son beau-frère, Sachin, de lancer quelques balles de pétanque. Prenant vite goût à cette discipline, elle rallie, dans son sillage des amies, car il ne faut pas oublier que ce sport se pratique à plusieurs. Avec l’aide d’un autre beau-frère, Ravin Maudhoo, les réunions au ‘Village Hall’ de Lalmatie s’accentuent. Et, finalement, un club régional prend naissance et des licences sont obtenues sous l’égide nationale représentée par la fédération de pétanque. Vingt-deux dames, venant de Lalmatie aussi bien que de Poste de Flacq, St Julien, entre autres, se laissent tenter par l’aventure.

Au-devant de la scène, c’est toujours Sindy qui bat le rappel des troupes. Trois fois par semaine, les lundis, mercredis et vendredis, les boulistes se rencontrent au Centre social de Lalmatie afin de s’adonner à leur passion. « On n’a pas d’entraîneur, à proprement dit, mais Ravin Maudhoo, un  ‘Mamé’, nous donnent l’encadrement qu’il faut. On s’en contente tout en sachant qu’il nous faudra élever notre jeu pour progresser davantage. Tout cela passe par une présence assidue sur les boulodromes », nous confie-t-elle.

Mariée à Indra-dev, ‘Executive Chef’ à l’hôtel Tamassa, et mère de deux fils, Varun, 22 ans et Dikshay, 18 ans, Sindy Maudhoo s’occupe depuis peu de son magasin de vêtements à Lalmatie. Même si le facteur temps joue contre ses engagements professionnels, elle se fait un devoir d’être présente lors des sessions au Centre social. Histoire de garder le feu de la passion de la pétanque intact. « Il faut trouver du temps, c’est ce que je continue à prêcher aux membres de notre association. »

À 49 ans, fille d’un arbitre de football régional, au nom de Noël Louise, Sindy Maudhoo a été bercée au rythme du sport. Jeune, elle a été active en athlétisme au collège.  Maintenant c’est la pétanque qui jalonne son quotidien même si elle a aussi pris la peine de tester les joies du ‘Ring Ball’, un sport qui a pris naissance en Afrique du Sud, mais qui prend, peu à peu, de l’ampleur au Botswana, en Inde, en Namibie et à Maurice. D’ailleurs, tout dernièrement, Sindy, accompagnée de treize membres de son Club, a fait un saut à Cape Town pour apprendre encore plus de cette discipline. À force d’essayer, elle a même obtenu un certificat d’arbitre de ‘Ring Ball’. Mais son objectif majeur demeure la pétanque avec, en perspective, une percée nationale pour son club régional. « On espère attirer encore plus de gens et surtout de femmes vers la pétanque, qui reste une activité très recommandée », nous dit-elle en conclusion. La tête dans les étoiles, Sindy Maudhoo pensait déjà à la compétition régionale qui s’est tenue hier, dimanche. « On y va pour rafler les trophées. » Le fer de lance de la pétanque dans l’Est avait déjà tout résumé, avec un esprit de partage et de gagne sans pareil. Un exemple qu’on espère retrouver dans les autres parties de Maurice.