Un but égalisateur d'Alvaro Morata, formé au Real Madrid, a terrassé le club champion d'Europe 2014 mercredi (1-1) en demi-finale retour de Ligue des champions et propulsé la Juventus Turin, victorieuse 2-1 à l'aller, vers une finale surprise face au FC Barcelone.
C'est un crève-coeur pour Morata, qui jouait encore au Real la saison dernière. C'est une joie immense pour la Juve, de retour en finale de C1 pour la première fois depuis 12 ans grâce à ce retentissant exploit au stade Santiago-Bernabeu. Ecarter le champion en titre, 10 fois sacré en C1, en dit long sur les qualités mentales de cette Juve opiniâtre et ultra-solide. D'autant que le Real a longtemps dominé les débats, porté par un penalty de Cristiano Ronaldo (23e), qui a rejoint au passage Lionel Messi comme meilleur buteur de l'histoire de la C1 (77 buts). Mais l'arrière-garde du champion d'Italie a excellé et Morata, servi de la tête par Paul Pogba (57e), a marqué d'une demi-volée qui a crucifié ses anciens partenaires, qui rêvaient autant que lui de voir Berlin le 6 juin prochain. "J'ai marqué un but important mais je garde un sentiment doux-amer. Je veux remercier le public du Real parce qu'il s'est toujours bien comporté avec moi", a réagi l'attaquant espagnol, déjà buteur à l'aller, et qui n'a pas fêté son but mercredi au Bernabeu. Douche froide pour le Real Pour les Madrilènes, déjà écartés de la course au titre de champion d'Espagne samedi au profit du Barça, c'est la douche froide: pendant 35 minutes, ils se sont probablement vus affronter Barcelone dans ce qui aurait pu être la première finale-clasico de l'histoire de la C1. La "Maison blanche" avait ainsi parfaitement débuté la rencontre, dans une soirée inhabituellement chaude pour la saison et dans un stade Santiago-Bernabeu qui n'est jamais aussi bouillant qu'en Ligue des champions. Karim Benzema, de retour de blessure, a été un poison constant par ses déplacements et ses tentatives, presque toutes dangereuses (6e, 29e, 30e, 40e). Et une percée dans la surface de James Rodriguez, accroché par le défenseur Giorgio Chiellini, a permis au Real d'ouvrir le score. Penalty logique, transformé par Ronaldo (23e), trop heureux d'égaler Messi au classement des buteurs de la C1 2014-2015 avec ce 10e but. Mais mis à part ce penalty, Cristiano Ronaldo n'a pas franchement pesé dans ce match. Ancelotti espère rester en poste Et Bale n'a pas redoré son image avec une frappe puissante captée par Buffon (20e), une reprise à côté (63e) et deux occasions brûlantes (71e, 72e) qu'il n'a pas transformées. Après le but de Morata et pendant toute la fin de rencontre, le Real s'est accroché à son étoile, au souvenir de la finale de Lisbonne (4-1 a.p. contre l'Atletico) il y a un an, où un but in extremis de Sergio Ramos avait sauvé le camp merengue. Mais cette fois, le miracle n'est pas venu, même si Iker Casillas a empêché par deux fois la Juve de prendre l'avantage au score en s'interposant devant Claudio Marchisio (70e) et Paul Pogba (88e), un peu dilettante mercredi soir mais décisif sur l'égalisation. Bref, Pogba et les siens seront à Berlin début juin et la surprise est de taille. Le coup est rude en revanche pour l'entraîneur madrilène Carlo Ancelotti, dont le printemps n'a été récompensé d'aucun titre majeur, un an après le triomphe de Lisbonne. "J'aimerais rester ici mais je connais très bien le football et je sais que le club a le droit de changer d'entraîneur s'il n'est pas content", a philosophé Ancelotti, dont le contrat prenant fin en 2016 devrait être au coeur des débats à Madrid en cette fin de saison décevante.