Coup de massue pour la Mauritius Turf Club Sports & Leisure Ltd (MTCSL). La Côte d’Or International Racecourse and Entertainment Complex Ltd (COIREC) lui impose de nouvelles conditions de bail « non-négociables » pour l’utilisation du Champ de Mars. Pour le Club, ces sont des conditions « abusives ». Plusieurs espaces lui ont été retirés, notamment le ‘trotting track’ et son parking, l’accès à l’avenue Duke Of York Club, les gradins et les écuries qui y sont logent abritées. Signera ou signera pas le bail ? Une décision sera prise dans les jours à venir.
La MTCSL ne bénéficie pas des mêmes conditions de bail qu’en 2022 pour l’utilisation du champ de courses. Si la saison passée, les deux organisateurs, la MTCSL et People’s Turf PLC (PTP) s’occupaient de l’entretien de la piste en alternance, dorénavant, cette tâche a été confiée exclusivement à la PTP.
Le nouveau bail proposé à la MTCSL ne couvre plus l’ensemble de l’hippodrome du Champ de Mars, mais uniquement la piste en herbe et la piste sablée. Les autres parties du Champ de Mars, notamment le ‘trotting track’ et son parking, l’accès à l’avenue Duke of York Club (sauf à être utilisé comme Emergency Exit), les gradins et les écuries qui y logent, sont exclues. En sus, la MTCSL n’aura plus le droit d’installer ses falses rails ou quelques structures que ce soit sur la piste ou ailleurs.
L’organisme trouve « inacceptable » que le loyer reste inchangé (Rs 250 000 par journée de courses) alors qu’il ne dispose plus de plusieurs espaces. Elle devra prendre en charge 50 % de l’entretien de la piste, selon un ‘Cost-sharing Agreement’ à être conclu avec la PTP pour la période hors saison et la saison 2023.
Selon un dirigeant, la MTCSL a financé seule l’entretien de la piste de décembre 2021 à juin 2022 et ni PTP ni la COIREC n’ont estimé que la MTCSL devait être remboursée. Concernant la sécurité et l’assurance, la MTCSL doit prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité du public, des jockeys et des chevaux. La COIREC exclut toute responsabilité en cas d’incident ou d’accident. De surcroît, la MTCSL doit verser des indemnités en cas de poursuites contre la COIREC. Elle doit souscrire à une ‘Public Liability Insurance’ qui couvre donc tout le Champ de Mars. Cela même si le champ de courses n’est plus couvert par le bail.
« TOUT A ÉTÉ ORCHESTRÉ »
Un membre de la MTCSL ne mâche pas ses mots à l’encontre de la COIREC. « On est en train de tout mettre sur notre dos, qu’on n’a pas respecté le délai prescrit pour faire notre demande de renouvellement du bail. C’est du baratin. Tout a été orchestré et les changements ont été apportés afin que la PTP puisse jouir librement de ces espaces. Ils étaient obligés de venir avec de nouvelles conditions pour s’adapter à la réalité de People’s Turf PLC. L’année dernière, PTP ne nous a pas donné l’accès à l’intérieur du Champ de Mars et avait bloqué le parking, alors que notre contrat faisait mention de ces espaces. Nous avions dû avoir recours à la justice. Tout cela se fait pour mettre PTP dans la légalité », déplore-t-il.
Par ailleurs, la MTCSL a émis un communiqué, lundi, à l’intention de ses employés pour les mettre au courant de la situation. « L’avenir de la MTCSL et de ses emplois est d’évidence très incertain à ce stade et nous comprenons l’angoisse de nos employés et des écuries encore logées chez nous, tant à Port-Louis qu’a Floréal », peut-on lire dans le communiqué.
La MTCSL doit signer le bail avec la COIREC avant de pouvoir compléter sa demande de licence d’organisateur. Dans un courrier envoyé à la Horse Racing Division (HRD) et à la Gambling Regulatory Authority) lundi, la MTCSL recherche des informations sur le nombre de journées pour la saison 2023. Elle estime que ces informations sont essentielles à toute évaluation de la capacite de la MTCSL de signer le bail de la COIREC.
« Il nous semble complètement déraisonnable de nous demander de signer un bail sans connaître le nombre de journées allouées à la MTCSL, car de cela, dépend de la viabilité de ses opérations », fait-elle ressortir dans le communiqué.
La MTCSL a également écrit au CEO de PTP. Khulwant Kumar Ubheeram, samedi, pour lui demander sa proposition de ‘Cost-sharing Agreement’, pour l’entretien de la piste, car la MTCSL n’est pas en mesure d’évaluer l’impact réel du bail sur sa capacité d’opérer et ses finances. Cette demande a été réitérée lundi. Les Boards de la MTCSL et du MTC se réuniront cette semaine pour décider de la marche à suivre, une fois qu’ils auront pris connaissance des réponses de PTP et de la GRA/HRD.
COIREC
« Nous ne favorisons pas PTP »
« La MTCSL ne peut pas venir se plaindre et parler de favoritisme. Nous ne favorisons pas PTP, maiselle est en règle et a respecté le délai pour le renouvellement de son bail, contrairement à la MTCSL. C’est à cette dernière de décider de signer ou pas le bail pour l’utilisation du Champ de Mars et de respecter les clauses qui sont attachées », déclare un membre influent du Board de la COIREC.