[Diaporama] Ramapatee Gujadhur: «À quel jeu jouent certains pyromanes ? »

Vendredi 16 Octobre 2015 Défi Turf O commentaire 0 views
Les fixtures sont au centre du débat en ce moment. Le ‘planning’ des courses, tel que préparé par le Mauritius Turf Club, ne fait pas toujours l’unanimité. La semaine dernière, l’écurie Gujadhur a fait des représentations et les fixtures ont été modifiés. Certains crient au scandale, alors que l’entraîneur Ramapatee Gujadhur explique que n’importe lequel de ses collègues peut en faire de même, en accord avec les ‘rules of racing’. Il n’y va pas de main morte dans l’entretien qui suit. [dropcap]L[/dropcap]a semaine dernière, l’écurie Gujadhur a fait des recommandations pour changer les ‘fixtures’. Le MTC a agréé à vos demandes. Suffisant pour que cela cause une controverse. Qu’avez-vous à dire ? Pendant toute la saison, le MTC circule des ‘draft fixtures’ et demande aux entraîneurs de suggérer des changements avant un certain deadline. Après le délai, le MTC considère les suggestions et finalise les ‘fixtures’ sans consulter les écuries à nouveau. Il y a toute une polémique qui a été créée cette fois-ci que je comprends mal. Il se peut que certaines personnes soient mal informées et il y a certainement d’autres qui font semblant de ne pas comprendre. Comme ci c’est la première fois dans l’histoire des courses à Maurice que des changements sont demandés et apportés. On se demande à quel jeu jouent certains pyromanes ? Certaines personnes ont refusé d’analyser le fond de l’affaire mais se sont restreintes à propager des palabres. Parmi, des journalistes hippiques qui devraient avoir les compétences pour faire une telle analyse et la volonté de le faire dans l’intérêt de l’industrie. Sauf qu’on dit que vos demandes pour la 29e journée, le 24 octobre, ont été faites tardivement… Les ‘rules of racing’ prévoient que les ‘fixtures’ doivent être finalisés 10 jours avant la journée de courses. Après avoir eu l’approbation de la GRA pour la réunion du 24 octobre, le MTC a circulé les ‘draft fixtures’ pour cette journée le 17 septembre, mais a oublié de spécifier un deadline. L’écurie a envoyé des suggestions initiales par email le 20, et le matin du 26 septembre. Vers la première semaine d’octobre, nous avons reçu les ‘draft fixtures’ pour les réunions 30-33, mais toujours pas de confirmation pour la 29e journée ! Nous avons alors exprimé nos ‘concerns’ au MTC, car il fallait finaliser le meeting 29 pour le planning de toutes les écuries, incluant la nôtre. N’ayant toujours pas reçu ces ‘final fixtures’, nous avons considéré les courses courues et annulées pour les journées du 26 septembre et du 3 octobre et nous avons envoyé des ‘updated recommendations’ le 4 octobre. Nous avons eu plusieurs conversations avec le ‘racing department’ et nous avons même reçu un SMS nous disant : « U r 100% right, we’ll do the necessary » ; lors d’une conversation. On nous a aussi dit : « merci, tone ouvert nous liziers » ! C’était clairement compris que le MTC allait accepter les changements qu’on avait demandés et qui sont justifiés. Le 7 octobre, nous sommes étonnés de recevoir les ‘fixtures’ pour la 29e journée sans qu’aucun changement n’y ait été apporté ! Pourquoi n’ont-ils pas fait les changements s’ils vous ont déjà dit que vous êtes « 100% right » ? Question très pertinente à laquelle je n’ai toujours pas de réponse… L’article 72 des ‘rules of racing’ prévoit que la responsabilité pour les ‘fixtures’ est celle des commissaires administratifs, même si dans la pratique le travail est délégué au ‘racing department’. Nous avons alors suivi la procédure normale en faisant une complainte aux commissaires administratifs, à travers le président par intérim, Michel Halbwachs, et nous avons demandé une réunion urgente. Un journal a prétendu le week-end dernier que les commissaires administratifs n’auraient pas dû intervenir pour les ‘fixtures’. C’est étonnant, parce que quand Messieurs de Chalain et Mahadia travaillent sur les ‘fixtures’, ils le font pour le ‘racing department’ et non pas en tant que commissaires de courses. Les commissaires admi-nistratifs avaient non seulement le droit, mais aussi le devoir d’écouter nos doléances parce que, sous le ‘Rule 72’, c’est leur responsabilité. Il est déplorable que certains journalistes ayant la critique facile ne fassent pas leur ‘homework’ sur les ‘Rules of Racing’ avant de publier des informations qui sont erronées. Cela induit le public turfiste en erreur, souvent au détriment de notre écurie. Quelles étaient donc vos doléances ? Nous ne pensons pas que les ‘fixtures’ avaient été faits d’une façon juste et équitable. Tous les acteurs du monde hippique demandent à ce qu’il y ait plus de bons chevaux et de grandes courses. Nous avons beaucoup investi dans de bons chevaux, mais nous avons pris une claque avec ces ‘fixtures’. Il y avait plusieurs problèmes. Un exemple des plus flagrants : la dernière course de sprint de 50+ était lors de la 25e journée sur 1400 m et avait attiré 19 entrées et un ‘full field’ de 10 partants. Quoi de plus logique que de répéter une course de ce genre le plus vite possible ? Savez-vous combien de courses de ‘50+ sprint’ le MTC avait initialement prévu pour tout le reste de la saison (dix journées restantes après la 25e journée) ? Zéro ! Vous trouvez cela normal ? Dans le contexte actuel, où tellement de courses sont annulées et le niveau de la compétition est aussi bas, pourquoi ne pas répéter le plus souvent possible une course de haut niveau qui attire autant de partants ? Pour une écurie qui possède 17 chevaux de 50+, dont 12 sont de 60+, que devons-nous penser ? Un deuxième exemple : il y a, depuis quelques années, une course de 50+ sur 1000 m vers la fin de l’année. Cette course a été remportée par Casey’s War en 2014 et par Eskimo Roll en 2013. Cette année-ci, pourquoi n’a-t-on pas mis cette course ? Peut-être que Twitter n’aurait pas eu à aller courir sur 1500 m si elle était maintenue ? Vous trouvez normal que, pendant toute une saison, il n’y ait qu’une seule course de ‘top division’ pour les spécialistes de 1000 m ? Même si certaines écuries n’ont pas de ‘top division 1000m horses’, il faut que le Club considère aussi les intérêts des autres écuries qui ont investi dans ces chevaux. Un propriétaire a insinué que les changements ont été faits pour une seule écurie. Que répondez-vous ? Il n’y a rien de plus faux ! Le propriétaire en question se plaint parce que la course de B56 1850 m dans le meeting 29 est maintenant une course de B51 1850 m. Son cheval a un ‘merit rating’ de 52 et il avait lui même choisi de faire courir son cheval dans une course de Benchmark 51 à sa dernière sortie ! On ne peut pas demander d’annuler une course historique de groupe comme la Coupe des Présidents pour que le propriétaire d’un cheval de ‘middle division’ trouve exactement la course qu’il veut. Nous avons exprimé des requêtes qui sont raisonnables dans le contexte actuel, où il y a un manque de chevaux. Par exemple, le premier prix d’une course de 60+ est Rs. 230 000 tandis qu’une course de 50+ ne paie que Rs. 190 000 au gagnant. Nous avons 12 chevaux avec un rating supérieur de 60, mais nous avons demandé surtout des courses de 50+. Nous avons demandé une ou deux courses de 60+ pour la fin de la saison mais, là aussi, nous avons demandé que les chevaux de rating 50-59 soient autorisés à courir s’il y a de la place pour qu’on puisse avoir des ‘bigger fields’. Nous avons aussi demandé plus de courses de 50+ pour des sprinter-milers. C’est l’écurie Rousset qui a remporté les quatre dernières courses de 50+ ou 60+ pour les sprinter-milers. À vous de juger… Nous avons aussi un cheval qui n’a pas eu une course appropriée depuis le début de la saison malgré de nombreuses requêtes. Si nous entrons dans tous ces détails, la liste serait trop longue. Si certains croient qu’en faisant annuler ou ajouter une course, cela confère un avantage certain, ils se leurrent. Nous sommes aux courses depuis assez longtemps pour savoir qu’il n’y a pas de bankers et que nous pouvons très facilement ne pas gagner les courses que nous avons demandées. Nous voulons tout simplement des ‘fixtures’ qui permettent à un nombre raisonnable de nos chevaux de courir. Nous n’avons pas acheté tous ces chevaux de 60+ pour qu’ils broutent de l’herbe dans un fancy-fair. Certains disent que leurs chevaux étaient des bankers dans des courses qui étaient programmées mais annulées par faute de partants. Avec les ‘fixtures’ initialement proposés par le MTC, nous n’aurions même pas la chance d’entrer nos chevaux dans des ‘courses annulées’, leurs courses n’existeraient même pas ! Je ne suis pas sur Facebook mais j’ai aussi appris qu’un autre propriétaire de la même écurie a fait de graves allégations infondées et hautement diffamatoires à l’encontre de l’écurie. Elle a effacé ses commentaires mais nous essayons d’avoir une copie et décideront alors de la marche à suivre. Peut-être que certains n’ont pas la ‘racing culture’ qu’il faut et la vision globale nécessaire dans cette industrie ? Peut-être aussi que certains sont trop gâtés par les ‘fixtures’ habituellement et ils prennent cela pour leurs droits acquis. [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"46926","attributes":{"class":"media-image alignleft size-full wp-image-9618","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"350","height":"484","alt":"Ramapatee Gujadhur"}}]] Et comment s’est passée cette fameuse réunion avec le MTC ? Il faut noter que la réunion s’est faite plus de 10 jours avant la 29e journée, donc dans les délais prévus dans le ‘Rule 72’. Pendant la réunion, l’écurie a réitéré ses ‘concerns’. Le ‘racing department’ a clairement accepté que, si on gardait un benchmark 56 1850m lors de la réunion 29, il y aurait 50% de chance que la Coupe des Présidents soit annulée ! Vous trouvez normal qu’ils avaient conscience de ce risque et ils n’ont changé les ‘fixtures’ qu’après qu’on ait logé une plainte auprès des commissaires administratifs ? Le MTC a réitéré sa politique en faveur de grandes courses. Le ‘racing department’ a trouvé logique que ce serait très mauvais pour les courses de maintenir un Benchmark 56 1850 lors du meeting 29, car cela affecterait la Coupe des Présidents. Les conditions de la course ont alors été amendées pour que ce soit un Benchmark 51. Nous entendons maintenant des rumeurs que cette course sera boycottée par certains ‘to prove some sort of point’, en faisant courir leurs chevaux sur des distances moins appropriées qu’un 1850 m. Si c’est le cas, jusqu’où iront certains qui s’autoproclament amoureux des courses et des chevaux ? Quelles sont leurs motivations réelles? Le ‘racing department’ a aussi accepté que c’est entièrement raisonnable et même désirable de prévoir plus de courses de 50+. Stéphane de Chalain a mentionné que nous avons même assez de chevaux pour faire une course de 50+ sur 1500 m chaque deux semaines et j’espère qu’il suivra cette logique jusqu’à la fin de la saison. Pour le 1000 m, ils ont fini pas accepter que la demande était raisonnable ; nous avions suggéré que cette course soit courue le jour de la Coupe d’Or (meeting 30) comme ‘support race’ pour notre dernière course classique mais ils ont refusé et la course est programmée pour le meeting 31, avec un autre 50+ 1500 m. Après la réunion, le ‘racing department’ a circulé les ‘final fixtures’ le même après-midi. La réunion n’a, au fait, retardé la circulation des ‘final fixtures’ que pour 24 heures, tout en respectant les ‘rules of racing’. Mais ce petit retard aurait pu être évité si tout le monde avait agi raisonnablement. Toujours est-il que votre démarche n’a pas été bien comprise par les entraîneurs, car on parle d’une réunion pour expliquer le pourquoi des changements dans les ‘fixtures’… Après tous les palabres et ‘misinformation’ qui ont circulé, nous avons nous-mêmes demandé au MTC d’organiser, dans l’intérêt des courses et pour une ambiance saine au Champ-de-Mars, une réunion avec tous les entraîneurs, en présence du ‘racing department’ et autres officiels pour tirer au clair toute cette affaire. La réunion n’a pas eu lieu. Mais nous avons clarifié les choses avec certains entraîneurs. Ils avaient été induits en erreur par certains et les malentendus ont été dissipés. Vous avez un demi-million de roupies d’avance sur le deuxième au classement. Vous y tenez beaucoup au titre ? Serait-ce un drame si vous échouez ? Non, pas du tout. En 2012, notre ambition était le championnat des écuries. Nous avions beaucoup investi et tout planifié. Mais, du côté ‘enjoyment of the sport’, c’était peut-être la pire des saisons. Il fallait ‘fight for our rights every step of the way’ parce que certains voulaient à tout prix nous empêcher d’être les champions du bicentenaire. Il y avait aussi à cette époque, comme une coïncidence, un problème de ‘fixtures’. Après 2012, nous nous sommes dit que ‘it’s better to try and enjoy the sport than fight for the championship’. Cette année-ci, nous sommes des ‘accidental competitors for the championship’, rien n’a été planifié. Mais, comme par hasard, nous voyons la même résistance qui s’organise. J’ai l’impression qu’on nous tolère mieux quand nous sommes moins performants. Ce ne serait pas un drame si nous ne sommes pas champions, nous sommes amplement satisfaits de notre saison. Cette année-ci, l’objectif était une course classique, de préférence le Maiden. C’est fait. Le reste n’est que bonus. Nous savons que nous sommes une écurie familiale et ce n’est pas évident de ‘compete’ contre des écuries qui ont plus de 50 propriétaires. La chose la plus importante, c’est une question de principe : que nous soyons traités d’une façon juste et équitable. L’écurie existe depuis 112 ans. Nous avons très rarement été champions mais nous avons toujours été là, n’en déplaise à certains. La Coupe d’Or, qui sera déterminante pour le titre d’entraîneur champion, approche à grands pas. Noel Callow arrive bientôt pour prendre le relais à Jeanot Bardottier. L’Australien est-il votre « arme secrète » pour le titre ? L’arrivée de Callow n’a rien à voir avec le championnat. Si Jeanot n’avait pas pris tous ces ‘demerit points’, nous n’aurions pas fait appel à Callow. Nous avons tout le temps gardé contact avec lui, il était disponible. Il est un choix naturel pour l’écurie. Sera-t-il en selle sur Kremlin Captain ou Bulsara ? Et votre cœur bat pour lequel de ces deux coursiers ? La décision n’a pas été prise. Allons voir les entrées d’abord. Je n’ai aucune préférence. Dans la famille, chacun a ses préférés, mais le plaisir réel est dans une victoire de l’écurie. Le mot de la fin… Qu’on nous dise si l’industrie encourage toujours les grandes courses et les grands chevaux. Nous avons reçu une offre alléchante pour Vettel et d’autres comme Kremlin Captain sont éminemment ‘marketable’. Nous pouvons alors envisager de les retourner en Afrique du Sud ou aller ailleurs. Nous ferons alors courir nos Torero et Brandewyn chaque semaine. Cela ferait certainement plaisir à certains.

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