La nouvelle star du Paris SG Angel Di Maria, passé à côté du match aller (0-0), devra montrer un visage autrement conquérant chez le Real Madrid, en dépit de l'émotion qui l'attend pour ses retrouvailles avec le public du stade Santiago-Bernabeu, mardi (19h45 GMT) en Ligue des champions.
[dropcap]R[/dropcap]ecruté à prix d'or cet été (63 M EUR) pour rapprocher Paris du Graal en C1, et en définitive tenir tête aux plus grands clubs, Di Maria a déçu au Parc des Princes pour le premier gros rendez-vous de la saison face à son ancienne équipe. Et les premières critiques négatives se sont aussitôt abattues sur lui.
Elles "font mal, surtout quand on vient à peine d'arriver. Contre Malmö (2-0), j'ai marqué un superbe but et tout le monde était enthousiaste. Puis face au Real, ça ne s'est pas bien passé, et il y a tout de suite un million de critiques. C'est excessif", a-t-il déploré vendredi sur beIn Sports.
Piqué au vif par la presse, l'Argentin a dû aussi tiquer lorsque Laurent Blanc s'est épanché sur ses prestations : "Il faut qu'il s'intègre à notre jeu, que ses qualités s'ajoutent à notre collectif et non pas qu'elles affaiblissent notre collectif. C'est un peu ce qui s'est passé contre le Real".
Réaction attendue
Une réaction de champion est inévitablement attendue de la part de cet ailier qui fait partie des tous meilleurs lorsqu'il est au sommet de sa forme, comme en 2014 lorsqu'il contribua grandement à la "decima", la 10e C1 du Real Madrid, avant d'être le meilleur Argentin du Mondial.
"Il a besoin de faire une grosse performance, ça serait vraiment bien qu'il y parvienne contre son ancien club", a estimé Blanc lundi en conférence de presse.
Les prémices de ce regain de forme sont peut-être apparues ces dix derniers jours. Replacé en soutien axial de Zlatan Ibrahimovic et Edinson Cavani, Di Maria a montré du mieux contre Saint-Étienne (4-1). Et à Rennes (1-0), orphelin de ses deux compères du "CDI", c'est lui qui a débloqué la situation en fin de match avec un beau but, son troisième en L1.
Ces signaux positifs doivent renforcer la confiance d'"El fideo" (le spaghetti), trois mois après sa retentissante arrivée, alors que Blanc l'a par ailleurs engagé à s'enlever "un peu de pression".
"On est passé de +Non, Paris ne peut pas gagner la Ligue des champions+ à +Avec Di Maria, Paris peut gagner la Ligue des champions+", a justement expliqué l'entraîneur parisien la semaine passée. Mais le rendez-vous madrilène, à très fort enjeu avec la première place du groupe A à la clé, se double d'un facteur émotionnel à maîtriser pour l'ancien Merengue.
Amour-haine
En quatre saisons (2010-2014), un titre de champion d'Espagne (2012), deux coupes du Roi (2011, 2014) et une Ligue des champions (2014) glanés, l'Argentin a noué une relation d'amour-haine avec l'exigeant public de Bernabeu, face auquel il en vint même une fois à se raccommoder les parties intimes pour répondre aux sifflets.
Un geste très mal perçu par ses dirigeants d'alors, qui ont ensuite attiré James Rodriguez et vendu Di Maria à Manchester United.
"J'ai toujours eu envie de rester dans ce club, a avoué l'Argentin au quotidien espagnol Marca. Je ne voulais pas partir. Je suis parti de Madrid comme je suis parti, mais je préfère me souvenir des bons moments vécus là-bas et de l'ovation que j'ai reçue lors de mon dernier match."
Car aux yeux de nombreux supporteurs, Di Maria reste un des grands artisans de la "decima", au même titre que Sergio Ramos, le sauveur de la finale face à l'Atletico Madrid (4-1 a.p.), et que Cristiano Ronaldo, sans les exploits duquel rien n'aurait été possible.
Une Ligue des champions qu'il doit à présent ramener à Paris. Avec ce détour par Madrid, pas encore décisif mais qui a son importance pour sa confiance et celle de l'équipe. "J'ai reçu beaucoup de critiques quand j'étais au Real mais j'ai su réagir et gagner beaucoup de trophées", a-t-il rappelé. A lui de faire se répéter l'histoire.