Ils se sont rencontrés autour des chevaux. Ils se passionnent pour les coursiers et veillent à leur bien-être. Philippe Paronneau est dentiste équin, alors que son épouse, Noémie, est psychologue pour chevaux. Rencontre.
Âgé de 53 ans et d’origine française, Philippe Paronneau est un chirurgien buccal, spécialisé en implantologie. « Depuis 1988, j’exerce comme dentiste pour hommes et femmes. Mais ma passion pour les chevaux m’a poussé vers ce métier exaltant de dentiste équin », démarre-t-il. Déjà propriétaire d’une dizaine de chevaux en France, il s’occupe surtout des chevaux qui font les sauts d’obstacles et qui participent au dressage. Mais depuis quelque temps, il a pris en charge quelques chevaux de course.
Philippe Paronneau explique le métier de dentiste équin : « Un cheval adulte a 36 à 40 dents en moyenne. D’abord, il lui faut enlever les dents de cochon et de lapin, qui gênent les mors. Etant des herbivores, les chevaux mâchent, mastiquent et écrasent leur nourriture, ce qui fait déplacer les dents, laisse des contractures et occasionnent un dénivellement des dents. Le dentiste enlève les dominances et un ostéopathe s’assure que la structure de la mâchoire est morphologiquement correcte. Il suffit qu’un équidé ait une douleur de dent, pour qu’il souffre du dos. À partir de là, il saute mal et ne sera pas performant ».
Vu son expérience, il compte proposer ses services au Mauritius Turf Club.
Noémie, la psychologue
À 25 ans, Noémie, l’épouse de Philippe, détient un diplôme en éthologie. Elle est donc spécialiste de la branche zoologique de la biologie du comportement de diverses espèces animales, dont les chevaux. « Un cheval peut avoir des craintes, des traumatismes ou il a vécu une mauvaise expérience. Il commence à envoyer des signaux à travers des mouvements indicateurs, que les anglais appellent ‘body language’. Donc il incombe au psychologue de comprendre ce dont souffre l’animal. Le psychologue cherche à comprendre la personnalité morale du cheval, qui est souvent une résultante de l’hérédité et de l’âge, le régime de vie du cheval, soit son logement, les soins, l’alimentation et l’environnement. Outre l’équilibre endocrinien, il faut tenir compte de sa timidité, la spontanéité et la vitesse de réaction », dit-elle.
Ce qui est la partie la plus difficile justement, c’est de déceler les signaux envoyés. Mais une fois que c’est chose faite, il lui faut une rééducation et une prise en charge totale et complète. « Donc dépendant de l’âge et de la nature intrinsèque de l’animal, la psychologue va tout mettre en œuvre pour que l’animal redevienne dans son état normal et naturel », ajoute Noémie.
Pour elle, les chevaux trop enfermés risquent de développer le stress, de devenir des proies aux coliques et perdent le goût de la compétition. Conquis par leur récent passage dans l’île, le couple Paronneau rêve désormais de poser ses valises ici.