Platini devant le TAS: à quitte ou double

Vendredi 29 Avril 2016 Football , Football International , O commentaire 0 views
Michel Platini présidera-t-il l'UEFA au coup d'envoi de l'Euro-2016 en France, le 10 juin ? C'est le Tribunal arbitral du sport de Lausanne (Suisse) qui décidera, un tribunal devant lequel le Français est arrivé vers 07h30 vendredi pour tenter d'obtenir la levée de sa suspension de six ans par la Fifa. "Aujourd'hui c'est le début du match, un nouveau match, une finale, et on est tous sur la même ligne, a déclaré Platini avant d'entrer dans le TAS, la plus haute juridiction sportive internationale. Je suis optimiste, on va gagner". L'ancien N.10 des Bleus est arrivé en voiture aux alentours de 07h30 (05h30 GMT), suivi quelques minutes plus tard par ses avocats, dont Mes Yves Wehrli, Thibaud d'Alès et Thomas Clay. L'audience concernant l'appel de Platini, qui devait débuter à 08h00 (06h00 GMT), devrait durer jusqu'aux alentours de 16h30-17h00, selon une source proche du dossier. C'est "la dernière voie de recours", avait prévenu l'un des avocats de Platini, Me Thibaud D'Alès, avant cette audience. Le 21 décembre le Français a été suspendu pour huit ans par la justice interne de la Fifa, et privé donc de toute activité liée au football, peine réduite à six ans en appel en février.

Blatter témoin, à charge ?

Mis en cause à la suite de la révélation d'un paiement de 1,8 million d'euros reçu en 2011 de la Fifa, pour rémunérer un travail de conseiller de Joseph Blatter, alors président, Platini avait été jugé coupable par la Fifa "d'abus de position", de "conflit d'intérêts" et de "gestion déloyale". Seule la charge de "corruption" avait été écartée. Ce paiement suspect avait été dévoilé en septembre, sur la lancée du vaste scandale de corruption qui ébranle la Fifa. Suspect car très en retard: le paiement était en effet intervenu neuf ans plus tard, pour un travail effectué en 2002, sans aucun contrat écrit. Ceux qui étaient alors les deux hommes les plus puissants de la planète football ont toujours affirmé qu'il s'agissait d'un solde de tout compte sur la base d'un contrat oral, engagement reconnu en Suisse. Cette ligne de défense n'a pas convaincu la justice interne de la Fifa. Blatter, lui aussi suspendu six ans par la Fifa, pour ce dossier mais aussi pour une affaire de droits TV cédés à un tarif jugé trop bas, sera également présent entre les murs du TAS vendredi. Mais en tant que témoin, appelé à la barre à la demande de la Fifa. Une situation qui semble pour le moins paradoxale, où l'un des deux condamnés par la Fifa est donc appelé à témoigner pour justifier la sanction prise contre son co-accusé. Pour le camp Platini, il est à craindre que ce témoignage soit à charge. M. Blatter, qui devrait arriver vers 10h30-11h00 (08h30-09h00 GMT), avait confirmé en mars qu'il préparait lui aussi un appel contre sa suspension devant le TAS. La date de son audition n'a pas encore été fixée. Le sort de Platini est donc maintenant entre les mains des trois arbitres du TAS. Chaque partie (la Fifa et Platini) en a désigné un, puis ces deux experts en ont nommé un troisième, comme président.

'Il a hâte d'être entendu'

Leur décision, qui ne sera pas connue vendredi, est cruciale pour Michel Platini: si le TAS casse la suspension de l'ancien N.10, il retrouvera son fauteuil de président de l'UEFA pour l'Euro organisé dans son pays. Si par contre le tribunal confirme la suspension de six ans de l'ancien Turinois, l'UEFA se retrouvera de facto sans patron. A charge alors pour elle de se choisir en urgence un nouveau président si elle ne veut pas être représentée par un intérimaire. Une éventualité que tout récemment le camp Platini écartait encore. "Il a hâte d'être entendu par une institution indépendante", avait expliqué Me Thibaud d'Alès à l'AFP, selon qui "la finalité poursuivie par la Fifa dès l'origine était d'écarter M. Platini de sa présidence". Car ce feuilleton avait débuté en pleine campagne pour la succession de Joseph Blatter à la tête de l'instance suprême du football mondial. Platini était alors le grand favori. Jusqu'à cette suspension décidée par la commission d'éthique de la Fifa, face à laquelle l'ancien capitaine des Bleus avait finalement décidé de jeter l'éponge le 7 janvier, laissant la voie libre à l'élection le 26 février de Gianni Infantino, sans ancien bras droit à l'UEFA. Dans le cadre de ce paiement de 1,8 M EUR, M. Blatter a également été mis en examen par la justice suisse. La justice suisse avait alors entendu Michel Platini en tant que témoin assisté.

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