Zinédine Zidane comme dans un rêve: son Real Madrid a triomphé de Manchester City 1-0 mercredi pour atteindre la finale de la Ligue des champions, où il défiera l'Atletico le 28 mai dans un choc 100% madrilène, revanche de l'édition 2014.
Sur son petit nuage au stade Santiago-Bernabeu, le Real n'a jamais laissé la moindre option à City, qui s'est incliné sur un but contre son camp de Fernando (20e). Le club anglais, comme en demi-finale aller (0-0), a montré trop peu de choses pour espérer aller en finale à Milan.
L'expérience, à ce stade, ne s'achète pas. Entre une équipe 10 fois championne d'Europe et 27 fois demi-finaliste et une autre qui découvrait le dernier carré, le club à la plus riche histoire l'a emporté sur le club aux riches propriétaires du Golfe.
"Ce soir, il faut savourer, a estimé Zidane, qui a reconnu en conférence de presse être épuisé nerveusement. Mais nous n'avons encore rien obtenu. Le 28 mai, ce sera un match difficile, compliqué, important."
Zidane aussi connaît bien ces altitudes: sacré champion d'Europe sous le maillot du Real en 2002, il savait depuis sa prise de fonctions début janvier qu'il pourrait aller loin en C1, la compétition fétiche du club. Et il avait prévenu mardi qu'une élimination serait "un échec".
Mais la réussite est là: au terme de ses quatre premiers mois comme jeune entraîneur principal d'une équipe de l'élite, voilà "Zizou" propulsé vers la finale de Ligue des champions, dix ans après Arsène Wenger, dernier entraîneur français finaliste (en 2006 avec Arsenal).
L'allant était madrilène
Après un début de saison raté, tout le talent de l'ancien Ballon d'Or est d'avoir remobilisé l'effectif merengue vers la conquête de la "Undecima" (11e C1 du club).
Ce sera le 28 mai, pour la 14e finale de l'histoire du Real, contre un adversaire et voisin bien connu: l'Atletico, vaincu il y a deux ans en finale par le Real (4-1 a.p.) et qui brûle sans doute d'en découdre.
Pour y parvenir, le Real a bien muselé Manchester City, rapidement privé sur blessure de son capitaine et défenseur Vincent Kompany (10e).
Malgré les absences de Karim Benzema et Casemiro, l'allant et les meilleures occasions ont été madrilènes, dans le sillage d'un Cristiano Ronaldo fringant pour son retour de blessure et d'un Gareth Bale intenable.
"Ce qu'ont fait les joueurs a été fantastique, phénoménal, même si nous avons souffert", a commenté Zidane.
Homme en forme du Real, Bale a débloqué les choses: il a adressé un puissant centre que Fernando a dévié dans la lucarne de son propre but, lobant le gardien Joe Hart (20e).
'Ce serait merveilleux'
Entre les dribbles d'Isco, la roulette de Marcelo, les talonnades et passements de jambes de Ronaldo, City a souvent eu la tête qui tournait.
Mais le Real aurait eu tort de se croire déjà qualifié: en toute fin de première période, Fernandinho a repiqué dans l'axe et adressé une frappe puissante qui a heurté la base du poteau merengue (44e).
Ce sursaut anglais n'a pas duré. Il a fallu excellent Joe Hart pour remporter un face-à-face avec Luka Modric (52e) puis s'interposer sur une tête placée de Ronaldo (55e) puis une frappe rasante du Portugais (59e).
Bale, encore lui, a trouvé la transversale peu après (65e) sur une action que Ronaldo, affamé de but, a tenté de conclure des deux bras avec un curieux geste de volleyeur. L'arbitre avait de toute façon signalé hors-jeu mais cette scène insolite illustrait bien la frustration du Portugais, désireux d'inscrire son 17e but dans cette C1 pour égaler le record qu'il avait lui-même établi en 2013-2014.
"CR7" aura une nouvelle occasion le 28 mai. Mais d'ici là, Zidane et le Real espèrent briguer jusqu'au bout le titre en Liga. "Gagner (la Ligue des champions) serait merveilleux, mais nous n'en sommes pas encore là", a conclu l'entraîneur français.