[Diaporama] Euro 2016 - Mauriciens et la finale de l’Euro : La fiesta mauricienne à Paris

La liesse française s’est aussi emparée des Mauriciens qui se trouvent à Paris. Jeunes et moins jeunes suivront avec une attention particulière cette finale opposant la France au Portugal, ce dimanche, au Stade de France. Et, même s’ils n’ont pu décrocher le précieux sésame pour se retrouver dans l’enceinte du stade de Saint-Denis, ils seront tous ensemble pour célébrer la victoire des tricolores... Enfin, c’est en tout cas leur vœux. À quelques heures du début de cette finale tant attendue pour le Portugal et tant espérée pour la France, les Mauriciens de la Rue de la Gare de l’Est s’activent. Pour cette occasion, à défaut de mettre un drapeau bleu, blanc et rouge devant sa porte, Jason Luk-Hang compte se repeindre les lèvres aux couleurs de la sélection. « L’Euro, c’est vraiment un événement que l’on ne peut pas rater ici. Les bleus auront tout le support qu’ils méritent d’avoir. En tout cas, plus de doute, la France gagnera cette édition chez elle, » lance le jeune homme. Depuis quatre ans, Jason ne vit qu’à l’heure française. « Je pense que la bande de Des-champs évoluera avec moins de pression. Elle sait qu’elle aura le 12e homme à ses côtés. » Toutefois, il ne compte pas aller sur la Fan Zone du Champ-de-Mars pour assis-ter à la finale. « On sera dans un bar sur Paris. C’est plus convivial. » Comme Jason, les autres Mauriciens ont aussi le cœur à la fête. Zaida espère qu’elle aura la chance d’avoir une petite place dans la Fan zone au pied de la Tour Eiffel pour assister à la rencontre. « Mes amis s’organisent déjà pour cet événement. Pour le moment, nous ne savons pas si nous allons jusqu’au Champ-de- Mars. Je ressens beaucoup de stress pour les Français avant cette rencontre. En tout cas, je sais qu’ils vont gagner. Aucun doute ». De son côté, Vijay prie pour que le soleil soit de la partie, ce dimanche. « Je compte installer un écran géant dans le jardin chez moi. Ainsi, tous mes potes et aussi la famille pourront venir assister à la rencontre. » Déjà, il achète ses ‘gajacks’ au supermarché mauricien du coin, histoire de prendre un peu d’avance. « Pas trop de précipitation avant la finale. Il faut bien se préparer. »  Il a souvent entendu parler de l’ambiance qu’il y a eu en 1998, quant la France avait battu le Brésil en finale de la Coupe du monde. Il espère le vivre en 2016. Quant à Jacky Bokiss, des souvenirs semblent voiler son regard l’espace de quelques instants. Il revit l’euphorie qui avait secoué la France lors de cette première victoire en Coupe du monde. « Je me souviens que l’on a passé plusieurs heures à danser sur Paris. On a aussi beaucoup picolé, nous étions tous fiers que la France s’était imposée. » Cette fierté, il la ressent de nouveau à quelques heures de ce grand dénoue-ment. « Je n’ai aucun doute. La France va s’imposer. C’est même le Dieu du foot qui a déjà décidé de l’issue de cette rencontre. Vous avez vu comment les Allemands ont raté toutes les occasions qu’ils ont eues lors de la demi-finale. » Pour Anan Zoutan, cette finale sera justement le moment de faire la fête. « Chez moi, toutes les occasions sont bonnes pour faire une petite ‘party’. Hormis mes potes, plusieurs jeunes vont aussi se joindre à nous à l’occasion de cette rencontre. » Pour lui, il n’y a aucun doute possible. « La France gagnera comme elle l’a toujours fait. On oublie la finale de 2006. Mais on repense à celles de 1984, 1998 et 2000. » Dans la même optique, l’on retrouve Darshan Peeroo. « On ne peut ne pas soutenir l’équipe de France. Depuis 35 ans, je suis ici. Le cœur appartient aux tricolores. » Cet ancien habitant de Rose-Hill, aura cette année l’occasion d’assister à cette finale aux côtés de son papa, qui a fait le déplace-ment spécialement pour venir suivre l’Euro. « Depuis deux semaines, mes parents sont arrivés à Paris. Déjà que mon père est un grand amateur du ballon rond. Il sera plus que gâté. »

Pays d’adoption

Son cœur balance un tout petit peu pour le Portugal, mais Peroomal ne peut pas le dire haut et fort. Il aurait pourtant aimé le crier sur tous les toits. Mais impossible. « La France est mon pays d’adoption. Je ne peux pas me retourner contre elle. Nous vivons ici, du coup, je ne peux pas être un anti-français. Je suis ici en tant qu’homme libre. Juste pour vous dire, cela fait déjà 40 ans depuis que je vis en France. Je n’ai jamais au grand jamais eu de problème. Les gens me considèrent comme un membre bleu-blanc-rouge. » La fraternité est revenue dans les mœurs françaises, soutient Raj Ragoo-nundun. Il confie que depuis le 13 novembre dernier, les gens ont une certaine crainte de l’étranger. « Depuis le début de la compé-tition, je peux dire que cela fait chaud au cœur de voir comment est la réaction des gens. Le sport a su unir tout le monde. Et je pense que cela ne peut que nous faire le plus grand bien. » Il avance qu’il a l’impression de revivre la même ambiance et le même climat qui avaient prévalu lors de la Coupe du monde 1998. Et, Annette Valentin espère qu’elle aura la chance de faire un petit saut au Champ-de-Mars ce soir. « Je ne vous dis pas que je n’ai pas de télé à la maison. Mais vivre une telle rencontre sur écran géant, être transportée par la foule, c’est vraiment autre chose. Et si la France gagne, je vous laisse imaginer comment seront les Champs-élysées, les rues de Paris, et la France toute entìere. » En tout cas, la liesse populaire s’est déjà emparée de nos compatriotes sur place…