Dimanche, Paris a été le théâtre de rêve pour certains et de cauchemar pour d’autres. Le Portugal a réussi, au terme d’un match sans génie, à remporter son premier titre sur le plan international. La liesse populaire a envahi toutes les rues de la capitale française jusqu’aux petites heures, lundi matin.
Assis sur le trottoir, Pedro n’arrive toujours pas à y croire. Son équipe, sa Seleçao, celle qui court depuis plusieurs années derrière un titre majeur, est championne d’Europe. Son t-shirt, trempé de sueur, d’alcool et de larmes, repose sur ses épaules. « Uma vitória, une belle victoire. Il me faudra quelques minutes pour réaliser ce qui se passe autour de moi », dit-il.
Un peu plus loin, son compatriote Armando jubile sur une table. « Champions !! » C’est le seul mot qui ressort en permanence de sa bouche. « Cette victoire est celle de Ronaldo. Le petit gars a finalement soulevé le trophée », souligne ce fan. Et d’ajouter : « La prochaine sera dans deux ans, pour le Mondial en Russie. Si nous avons réussi à remporter un titre, ici en France devant les Bleus, alors pourquoi ne pas continuer le rêve ? »
Comme lui, d’autres Portugais sont en liesse. Cette victoire, après une rencontre entachée par la sortie de leur capitaine et star, Cristiano Ronaldo, a fait naître une émotion sportive incomparable. Alejandro, que nous avons rencontré avant la rencontre en compagnie de ses enfants, et que nous croisons après le match ne peut retenir ses larmes. Mais un large sourire illuminera vite son visage. « Les mots me manquent. » Pourtant, avant la rencontre, il sentait que la victoire n’allait pas être la sienne. « Honnêtement, je ne pensais pas que la Seleçao allait réaliser un tel exploit. Surtout que depuis le début de la campagne, elle n’avait pas réellement brillé. On avait tout misé sur notre capitaine. J’imagine la pression sur ses épaules avant cette rencontre. » Mais au final, pour les quatre prochaines années, ce sont bel et bien les Portugais qui pourront fièrement dire que la coupe est la leur.
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"104008","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-14819","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"660","height":"330","alt":"Alejandro peut afficher le sourire apr\u00e8s la victoire."}}]] Alejandro peut afficher le sourire après la victoire.
Dans le camp adverse, les sourires ont vite disparu dès l’entame de la prolongation. Sur le terrain, Antoine Griezmann a tout tenté mais la chance les a bel et bien abandonnés. Au grand dam des supporters. « Nous sommes tristes, déchirés et déçus comme nos joueurs j’imagine », avance Christophe. Sa copine et lui sont dépités. « Nous avons attendu plus de deux heures avant d’arriver au Champ-de-Mars et nous avons encore patienté plus de trois, voire bientôt quatre heures pour se voir infliger une défaite pareille. Vous imaginez dans quel état d’esprit je me trouve », balance-t-il. « La seule chose positive à retenir est que l’équipe est jeune. Dans deux ans, je pense que nous pourrons faire face à la Coupe du monde. Allez la France ! », se console-t-il.
Les Portugais, eux, submergés par la liesse et l’euphorie de cette victoire, ont fait la fête jusqu’aux petites heures du matin. Comme ils n’avaient pas le droit de défiler sur les Champs Elysées, ils se sont contentés de klaxonner et de crier : « Portugal, Portugal… Merci Ronaldo… »