[Diaporama] Euro 2016 : Au lendemain de la finale - La France a la gueule de bois

La nuit a été courte mais très douloureuse pour des millions de Français dimanche soir. Les Bleus sont tombés en finale de l’Euro face au Portugal. Lundi matin, Paris s’est réveillé dans la douleur. La population s’attend à passer une longue et dure journée, entre sommeil et amertume. Comme tous les matins, Sandrine va promener son chien, Oscar. Elle a le regard ensommeillé. La nuit a été mouvementée. « Je pensais que nous allions gagner cette compétition comme nous le faisons toujours quand elle se dispute à domicile », débute-t-elle. « Ce qui m’a le plus agacé, c’est surtout l’attitude des gens après la rencontre. J’ai eu l’occasion de voir quelques personnes qui se sont bagarrées en bas de chez moi. J’habite à quelques mètres de la Fan Zone du Champ-de-Mars. Les policiers ont été un peu surmenés pendant le tournoi. À présent, j’espère que le calme va revenir », rajoute-t-elle. À quelques mètres devant chez elle, le sol est jonché de déchets. Les gens ont renversé les poubelles après la défaite. Il faudra au minimum plusieurs heures au service de la voirie pour tout mettre en ordre. Justement, Sébastien et ses collègues ont déjà entamé le ramassage des ordures. « Pour tout vous dire, travailler aujourd’hui est pénible. Le cœur n’y est pas. On a longtemps cru à une victoire. » Il confie que contrairement à ses autres collègues, il a assisté à la rencontre en famille et avec quelques potes. « La pizza et la boisson étaient présentes. Il ne manquait qu’un bon match. » Si pour lui, Antoine Griezmann a tout tenté, Olivier Giroud a été transparent. Mais, la page est tournée et il doit à présent se concentrer sur le boulot. « Je vais tout faire en vitesse. Comme ça, j’aurai le temps d’aller cuver mon vin à la maison et repenser à cette finale… » Ses potes s’activent également pour tout compléter au plus vite. « Ce qui m’a le plus chiffonné, c’est le manque de transport après la rencontre pour rentrer. Les autorités savaient que c’était la finale. Elles auraient dû prévoir et laisser le métro fonctionner jusqu’à plus tard qu’une heure du matin. J’ai dû me taper plusieurs kilomètres à pied pour rentrer », fustige Alain, collègue de Sébastien. Du côté de certains commerçants, la journée de lundi sera « business as usual ». « Il n’y a rien à célébrer. Donc, encore une journée à bosser. Le plus normal possible », confie Catherine, gérante d’une papeterie. « Ce matin, un petit garçon est venu acheter des stickers pour son album panini. Il m’a dit que même si la France a perdu, dans son cœur, c’est bien elle qui a gagné. » Plus loin, près de la Tour Eiffel, l’on s’active afin de redonner à la dame de fer ses couleurs. Le gigantesque ballon blanc et orange qui y était accroché, a disparu. « C’est une page qui est tournée », dit un passant. « J’ai assisté à toutes les rencontres, ici au Champ-de-Mars, et j’observais tous les soirs ce ballon. C’est bizarre de le voir descendre. En tout cas, je rentre à la maison pour me reposer. La nuit a été courte et agitée avec toutes les bières qu’on a bues », ajoute-t-il en souriant. « Peut-être une petite blonde (bière) pourra aider à faire passer le temps », suggère-t-il. Paris n’avait pas la tête des grands jours lundi. La capitale française mettra plusieurs jours à oublier la désillusion de la finale.