
Le Premier ministre, Sir Anerood Jugnauth, est venu confirmer à l’Assemblée nationale mardi ce qui est un secret de polichinelle dans le monde hippique. À savoir qu’il est difficile de venir prouver des cas de « tricheries » en Cour, même si des jockeys sont sévèrement sanctionnés par les commissaires de courses du Mauritius Turf Club (MTC).
Le dernier cas en date est celui du jockey français Cédric Ségeon, contre lequel toutes les charges ont été rayées après une année de procès, faute de preuves. « Il y a eu 10 cas de poursuites en Cour pour tricherie sous la ‘Gambling Regulatory Authority (GRA) Act’ de 2007… C’est la section 146 de cette loi qui est concernée en ce qu’il s’agit des courses hippiques. Il n’a pas été possible jusqu’ici de prouver un cas de tricherie devant la justice, faute d’expertise et de moyens logistiques adéquats pour trouver les preuves », a expliqué le Leader Of the House, à une question du député Mahen Jhugroo. Outre le cas Ségeon, les poursuites contre plusieurs jockeys mauriciens dans l’affaire Zip It ont été abandonnées en Cour, toujours faute de preuves.
Pour que la poursuite puisse soutenir un cas de « tricherie » sous la GRA Act de 2007, il lui faut avoir des preuves matérielles ou des aveux. Ces dernières années, seul le jockey mauricien Roby Bheekary a avoué aux commissaires de courses avoir « favorisé » un concurrent sur lequel il avait misé une certaine somme d’argent. Dans les autres cas, les jockeys plaident normalement non coupable devant les commissaires de courses.
Il est donc techniquement difficile pour prouver en Cour que les jockeys poursuivis ont effectivement « triché ». Dans un jugement devant la Cour correctionnelle de Port-Louis, le judiciaire avait statué qu’il n’avait pas les compétences pour juger sans preuve tangible si un jockey a effectivement triché.
Au Parlement mardi, Sir Anerood Jugnauth a indiqué que la GRA sera bientôt dotée d’une Integrity and Intelligence Unit, avec les compétences nécessaires en matière hippique. À une question du député Rajesh Bhagwan, il a laissé entendre que les membres de la Police des jeux auront la formation nécessaire pour mieux combattre les fraudeurs.