Sanish Ramgopal : «Les rumeurs font beaucoup de tort aux courses»

Vendredi 28 Octobre 2016 Défi Turf O commentaire 0 views
L’apprenti Sanish Ramgopal en est déjà à sept victoires cette saison. Celui qui est souvent au cœur de l’actualité, pas toujours pour les bonnes raisons, se défend des accusations portées à son encontre. Le Sudiste parle de sa vie professionnelle et personnelle sans détour. Vous êtes l’apprenti dont tout ou presque vous réussit cette saison. Pourtant, on entend beaucoup de trucs négatifs à votre sujet ? Je suis moi-même surpris par ce que j’entends à mon égard des fois. Cela donne froid dans le dos. Je demande aux turfistes de ne pas se fier aux rumeurs. Car elles font beaucoup de tort aux courses. Je suis un jeune apprenti. J’ai tout l’avenir devant moi et je remporte pas mal de courses cette saison. Pourquoi vais-je faire des trucs qui vont compromettre ma carrière ? On dit toujours qu'il n’y a pas de fumée sans feu ? Je suis humain. J’ai sans doute mes défauts, mais lorsqu’il s’agit de monter en courses, je donne toujours le meilleur de moi-même. Je compte sept victoires en 33 montes cette saison. C’est l’un des meilleurs pourcentages de réussite pour un jockey cette année. Si j’avais pu faire mieux, je l’aurais fait ! Il y a eu le beau finish sur Dunraven samedi dernier, mais la plupart de vos victoires sont obtenues de bout en bout. C’est suffisant pour qu’on dise qu’on vous protège en courses. Que répondez-vous ? Ce sont les gens qui ne m’aiment pas qui disent cela. Suis-je le seul jockey qui gagne des courses de bout en bout au Champ-de-Mars ? Vous avez parlé de Dunraven, mais n'oubliez pas Mr Oshkosh aussi, avec lequel j’étais venu gagner au finish également. Pourquoi s’attarde-t-on sur certaines courses seulement ? Mais avouez quand même que vous n’aviez pas la tête des grands jours après votre victoire sur Tiger Master, dont la cote avait dégringolé avant l’épreuve ? Je vous assure que je suis content lorsque je gagne une course. Il n’y a rien de plus normal. Si je manifeste ma joie avec exubérance, on va dire que je me suis fait plein d’argent. Quand je fais preuve de retenu, on dit que j’ai perdu une fortune. Tout ce que vous faites est analysé dans les moindres détails. Je commence à m’habituer à cela maintenant. J’ai compris que la meilleure chose à faire est de me concentrer sur ce que je dois faire à l’entraînement et en courses. Il y aura toujours des critiques et beaucoup de pression. J’apprends à gérer. Et puis il y a une chose : en tant que jockey je n’ai pas le droit de miser. Pourquoi les gens qui critiquent tout le temps s’attardent-ils sur les courses réservées aux Mauriciens seulement ? Est-ce uniquement dans ce genre d’épreuve que les cotes des chevaux bougent ou que des favoris sont délaissés ? Je ne contrôle pas la cote de mon cheval. Je me contente de suivre les instructions et de faire de mon mieux.
«Je dois beaucoup à mes parents. Ces derniers ont fait d’énormes sacrifices pour que leurs enfants ne manquent de rien dans la vie. Tout ce que nous avons, nous ne l’avons volé à personne.»
On parle aussi beaucoup de votre style de vie. Vous roulez dans de belles voitures… Vous menez une vie aisée, pour un jeune qui vient tout juste de démarrer sa carrière ? Je dois beaucoup à mes parents. Ces derniers ont fait d’énormes sacrifices pour que leurs enfants ne manquent de rien dans la vie. Tout ce que nous avons, nous ne l’avons volé à personne. Seuls mes parents savent la souffrance qu’ils ont dû endurer pour arriver là où nous sommes aujourd’hui. Que l’on ne me juge pas sur mon apparence, mais mes performances sur la piste. Sur le plan professionnel, avez-vous l’impression que vous avez progressé ? Oui, pour cela je dois remercier l’entraîneur Shirish Narang et le commissaire de courses Samraj Mahadia. Ils ne ratent pas une occasion pour me prodiguer des conseils ou pour « brosse mo la tête ». Je leur en suis reconnaissant. Sinon, j’essaie de mettre en pratique ce que j’ai appris à l’Académie en Afrique du Sud et pendant mon passage en Nouvelle Calédonie. Je remercie mon père et ma famille, qui n’ont pas lésiné sur les moyens pour que je puisse réaliser mon rêve de devenir jockey. Je souhaite seulement pouvoir continuer à leur faire honneur, en continuant à progresser et en remportant le plus de courses possibles. Avoir une carrière bien remplie c’est quoi pour vous ? J’ai tout le temps devant moi (rires)… Dans 20 ans et des poussières, voire plus, lorsque je raccrocherai, je souhaite que les gens se rappellent de moi comme étant l’un des meilleurs jockeys mauriciens. J’espère un jour, si l’occasion se présente, réussir à être sacré jockey champion, mais aussi remporter des épreuves classiques, comme l’ont fait les Vijay Anand Bundhoo, Samraj Mahadia, Vinay Naiko, Jeanot Bardottier et Rai Joorawon, entre autres.

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