
Naresh Coomaloosur est le chef palefrenier de l’écurie Gujadhur. Son fils Sinesh suit ses traces. Palefrenier pour la même écurie, le jeune homme a ramené le premier gagnant de sa jeune carrière cette saison et pas n’importe lequel : Enaad dans la Maiden Cup. Rencontre avec ce duo d’amoureux des chevaux.
Les chevaux n’ont plus de secret pour Naresh Coomaloosur. Cela fait presque 35 ans qu’il les côtoient au quotidien. Pas de cyclone ni de jours fériés, dit-il. Son métier exige qu’il soit avec ses protégés tous les jours. Il a débuté son apprentissage pour devenir palefrenier en 1982 et, deux ans plus tard, a été employé par le Mauritius Turf Club. Il a travaillé en premier lieu pour l’écurie Ram Ruhee avant de passer chez l’écurie Gujadhur en 1985. En 2008, il est devenu le chef palefrenier de la plus vieille écurie du turf mauricien.
Au cours de sa longue carrière, il a remporté plusieurs classiques en tant que palefrenier. Avec Raised Status en 1990, il a décroché sa première course classique, la Duchesse, avant de remporter la Maiden Cup avec South Lake. En 1992, c’est avec Rough Rope qu’il a de nouveau remporté le Ruban bleu. En 1994, Bold Statement lui a offert la Coupe d’Or et la Barbé Cup. En 2004, il a contribué à la victoire du crack Hinterland dans la Duchesse, la Barbé et la Coupe d’Or.
Aujourd’hui, Sinesh Coomaloosur, aussi connu comme Matty, suit les traces de son père. Ce jeune palefrenier de 26 ans a préparé Enaad, qui s’est octroyé la Maiden Cup 2017. La victoire d’Enaad était également la première du jeune homme, lui qui a débuté en tant que palefrenier à 24 ans. « Remporter ma première victoire, qui plus est dans la Maiden Cup, est un sentiment indescriptible. C’était une joie immense », indique-t-il.

Naresh Coomaloosur précise que Sinesh n’a pas eu à sa charge Enaad parce qu’il est son fils. « Matty a eu sous sa responsabilité Enaad, car il travaille dur. Être mon fils ne lui octroie aucun privilège. Je crois dans le dur labeur et seuls ceux qui se donnent corps et âme pour leur métier ont à leur charge les champions de l’écurie. Pour arriver où j’en suis aujourd’hui, j’ai travaillé très dur. J’ai toujours été quelqu’un de très droit dans mon métier et c’est pour cela que j’ai été promu chef palefrenier. Je ne trahirai jamais la confiance placée en moi par la famille Gujadhur », déclare le chef palefrenier, âgé de 51 ans.
Sinesh précise qu’il bénéficie également des précieux conseils de son père. « À la maison, je peux me permettre de demander des conseils sans gêne. Ce qu’il me dit m’aide beaucoup dans mon travail », précise le jeune homme. Naresh Coomaloossur encourage, pour sa part, les jeunes à se lancer dans le métier de palefrenier. « C’est un métier d’avenir si on reste sur le droit chemin. Le meilleur conseil que je puisse donner aux jeunes est de ne jamais se laisser influencer. Il faut toujours rester intègre et ne pas faire ce métier pour l’argent. Palefrenier est un métier qu’on fait par amour avant tout. Il ne faut pas penser qu’avoir à sa charge un coursier de rating 60+ vaut plus qu’un coursier évoluant en 0-25. Chaque cheval est différent et c’est un réel plaisir que de prendre soin d’un cheval et le voir monter en classe », précise-t-il.
Naresh Coomaloosur souligne que plusieurs personnes ont contribué à son succès. « Je dois remercier la famille Gujadhur, qui m’a accordé sa confiance et pour ce qu’elle a fait pour ma famille et moi. Les équipes de palefrenier à Port-Louis, à Point-aux-Sables et à Floréal ont également un rôle important à jouer dans le succès de l’écurie. Par ailleurs, je dois également remercier ma famille et surtout mon épouse, qui se réveille très tôt pour préparer le repas et qui me soutient toujours », déclare le chef palefrenier.
Quant à Sinesh, il est basé principalement au centre de Pointe-aux-Sables. Il salue également la contribution de tous ceux qui l’aident dans son métier. « Pour ce que l’écurie Gujadhur a fait pour ma famille, je lui en serai toujours reconnaissant. Si je quitte l’écurie Gujadhur, je quitte le métier de palefrenier. Je dois aussi remercier l’équipe de Pointe-aux-Sables : Bijoo, Charles, Gaza et Narise. Ma femme et ma fille me sont également d’un grand soutien, de même que ma maman Georgette, mes frères Pervin et Nervyn, et toute ma famille », souligne Matty.
Le capricieux crack Hinterland
Pour Naresh Coomaloosur, le meilleur coursier qu’il ait eu à sa charge est Hinterland. Il souligne que ce crack avait toutes les caractéristiques d’un champion. « Il était capricieux et il montrait que dans son ‘box’, c’était lui le boss. Il savait qu’il était un champion. En sortant pour se rendre en piste, il s’arrêtait toujours devant l’entrée du paddock et regardait autour de lui. Il savait que tous les regards étaient braqués sur lui et il adorait ça. Hinterland adorait la foule et savait quand il avait remporté une course. J’étais très triste quand il a quitté Maurice », souligne le chef palefrenier.