Sa pugnacité va peut-être finir par payer. Malgré plusieurs refus de la part du Mauritius Turf Club pour qu’il opère une écurie, Shawn Seebaluck, un Mauricien ayant fait ses armes en Angleterre, persiste et signe. Il compte faire l’achat d’une vingtaine de coursiers en cas de feu vert pour la saison prochaine.
Il ne lâche rien. Après plusieurs tentatives infructueuses, Shawn Seebaluck croit dur comme fer qu’il peut convaincre le Mauritius Turf Club (MTC) de l’octroyer enfin une licence d’entraîneur pour opérer en 2018. Il a même fait parvenir un plan à l’organisateur des courses, où il fait part de son intention d’acheter 20 nouveaux chevaux de l’Afrique du Sud. « J’ai des investisseurs en Angleterre qui sont prêts à débourser tout de suite pour l’acquisition de 20 coursiers de l’Afrique du Sud afin de pouvoir démarrer la saison 2018.
alheureusement, le MTC m’a fait comprendre que ma demande ne peut être prise en considération, car il me faut être l’assistant d’un entraîneur ou agir comme Stable Supervisor à Maurice », confie-t-il. Une condition qu’il trouve difficile à respecter dans son cas. « Je suis prêt à venir à Maurice et apporter des nouveaux investisseurs seulement lorsque j’aurais l’approbation du MTC. D’autant que j’ai les qualifications requises », assure-t-il.
En effet, Shawn Seebaluck a exercé comme assistant-entraîneur de feu David Nicholls depuis 2011. Ce dernier est décédé cette année. Dans une correspondance, il détaille les tâches que faisait le Mauricien : nourriture et soins, entraînements, gestion de staff, faire le lien avec les propriétaires et représenter l’entraîneur durant son absence lors de réunions hippiques. « I have no hesitation in recommending Shawn for his application for a Licence to train », écrit-il dans une recommandation en date du 14 novembre 2013.
Le Mauricien a fait parvenir un business plan au MTC, dans lequel il fait une projection de ses investissements dans une écurie pour les cinq prochaines années. Dans ledit document, Shawn Seebaluck affirme qu’il est détenteur d’un BA/BSC Equine Nutrition and Fitness (2008) ayant de compétence en ostéopathie (2009) et qu’il a réussi à un examen d’assistant-entraîneur à la British Racing School en septembre 2014. Selon une correspondance de la British Horseracing Authority (BHA), qui porte la signature de Max Milward, Licensing Assistant – avec lequel nous avons discuté de l’authenticité du document -, la British Racing School de Newmarket est « one of recognised training providers for the BHA ».
Shawn Seebaluck abattra ses dernières cartes durant la semaine. Il rentre à Maurice ce samedi et compte rencontrer les dirigeants du MTC pour discuter de son cas.
Par ailleurs, même si le Club n’a pas encore signifié son intention d’accorder de nouvelles licences d’entraîneur pour l’an prochain, il existe une lueur d’espoir. Mukesh Balgobin, président du MTC, ne dit pas non aux investisseurs qui peuvent grossir la population de chevaux à Maurice. « Nous faisons face à un manque de coursiers actuellement. Nous ne pouvons accepter des nouveaux venus s’ils vont acheter des chevaux qui se trouvent déjà sur place.
Cela ne va pas régler notre problème. En revanche, si quelqu’un arrive avec des investisseurs propres et qu’il importe 20 chevaux, alors pourquoi pas ? », explique-t-il.
Tout n’est donc pas perdu pour Shawn Seebaluck. À lui de convaincre le MTC…