Deux boulettes et les carottes étaient cuites pour Liverpool. Comment justifier deux énormes erreurs de la part d’un gardien à ce stade de compétition, si ce n’est que par manque de concentration et de rigueur ? Mais, le clou demeure l’agresssion sur Mo Salah.
Nadège, tout de rouge vêtue n’en croit pas ses yeux. Aux côtés de son mari Georges, elle n’en revient pas : « Est-ce possible ? Est-ce tolérable ? C’est inadmissible. Qu’on vire ce Karius-là », lâche-t-elle, dépitée.
Il en va de même pour d’autres supporters qui n’arrivent pas à croire que Liverpool puisse perdre un match, une finale de la Ligue des Champions par la faute d’un gardien « passoir ».
Jessen, habitant Quartier-Militaire, venu exprès au Foot Five dans un taxi, est au bord des larmes. Il est furax contre Sergio Ramos : « C’est un attentat qu’il a fait sur Mo Salah et l’arbitre ne bouge pas le bout des doigts. Madrid savait que foutre Salah hors du terrain allait pénaliser Pool, c’est ce qu’ils ont fait, ils ont gâché le match, car Pool allait les ramasser à la pelle ».
L’ambiance au Foot Five était comme à Anfield, même s’il y avait quelques intrépides en faveur du Real, des Man U convertis sans doute, le temps d’un match, au Real.
A la mi-temps, sur le parking de Bagatelle, on dirait Anfield Road. On chantait la chanson typique de You’ll never walk alone, ou alors, on scandait « Mo Salah, Salah, Salah » ou encore « Mané, Mané, Mané ». Le tout dans une ambiance de ferveur et de bon enfant. Toute la salle de Foot Five, les quatre terrains synthétiques ont été convertis en stade avec des facilités de sièges en bois et des coussins pour amortir les fesses. Tout était de rouge. On sentait quand même une certaine pression, une amertume après l’acte terroriste sur Mo Salah. On sentait une colère profonde, car beaucoup estimaient l’acte de Sergio Ramos d’anti-jeu, d’anti-football sur un joueur qui ne fait presque jamais de fautes, surtout pas graves. C’est un type sympa, qui joue son foot avec le cœur, mais avoir un mastodonte qui ne joue pas le ballon mais qui agresse, qui brutalise, qui fait tout sauf jouer au foot. On connaît des joueurs qui allaient riposter, mais lui est parti en larmes, sa finale gâchée par un joueur qui ne mérite même pas sa place dans une équipe de foot. Mais, c’est la vie. Liverpool a perdu pour deux raisons : la sortie de Salah et les deux bourdes de Karius. Une leçon à retenir.
Mais, chapeau au Real Madrid et le beau but de Gareth Bale. On vous laisse quelques clichés.
Jean-Claude Dedans