L’équipe nationale des moins de 23 ans vient d’être sortie par le Kenya lors de la phase éliminatoire de la CAN sur un score combiné de 8-1. Une performance qui symbolise la difficulté des différentes sélections à être performantes. Pour les avisés, c’est la base qui fait défaut au football mauricien.
La sélection nationale des moins de 23 ans a souffert lors des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations. Opposés aux Harambee Stars, les hommes de Sakoor Boodhun n’ont pas fait le poids. À l’aller, ils ont pris une raclée (5-0) avant de connaître une nouvelle défaite dimanche dernier (3-1) au stade Anjalay. À la fin du match, le sélectionneur a mis le doigt sur le problème : « Nous n’avons pas eu assez de temps pour nous préparer ». En vérité, les Boodhun Boys ont eu moins d’un mois pour aborder cette double confrontation. À court de rythme en l’absence du championnat, qui a démarré vendredi après six mois, cette débâcle était donc attendue.
Cette élimination est une indication claire que les différentes sélections mauriciennes ont du mal à produire des résultats sur le plan continental. Formateur de métier, l’entraîneur du Club M, Akbar Patel, met en cause la base même du football mauricien. « Les résultats des différentes sélections se résument à l’état de santé de la formation à Maurice. Les moins de 23 ans ne sont pas prêts et n’ont pu franchir ce cap pour obtenir des résultats. Il faut revoir le système pour espérer voir cette catégorie progresser», remarque-t-il.
En décembre prochain, ce sera au tour des moins de 20 ans de se frotter aux sélections africaines, avec la participation à la COSAFA U20, en Zambie. « Cette compétition sera le baromètre pour cette sélection. Ce tournoi agira comme indicateur pour faire un état des lieux », explique Akbar Patel, responsable des coaches au centre technique national à Réduit.
Une exception
Le Lady Club M est, pour sa part, sevré de compétitions depuis août 2017. Trois défaites en trois matchs avec 17 buts encaissés, c’était le bilan de la sélection féminine. « Il faut aussi revoir la formation de nos joueuses. L’idée est de mettre en place une structure pour les encadrer. Il faut prendre exemple sur la France, qui en 2001 avait mis sur pied un ‘pôle jeunes féminins’ et cette même équipe avait réussi à se qualifier pour une finale de Coupe du monde quelques années plus tard. J’espère qu’à l’avenir le Centre technique national accueillera une équipe féminine pour l'aider dans sa formation », souligne Akbar Patel.
L’arbre qui cache la forêt. La seule sélection à avoir sorti la tête de l’eau est celle des U17. Finaliste malheureux de la COSAFA en 2017, elle a démontré qu’il existe quand même des jeunes qui ont le potentiel pour se mesurer aux meilleures équipes africaines. Cette année-là, ils avaient fini à la quatrième place, se faisant battre dans la petite finale par la Namibie (2-1). « Les moins de 17ans sont prêts. Lors des éditions de la COSAFA, ils ont fait jeu égal avec les sélections africaines grâce une bonne préparation et, surtout, une bonne formation », précise le nouveau sélectionneur du Club M. Et d’ajouter : « La formation est importante dans la santé du football. Il faut investir dans la relève pour maintenir notre rang », conclut-il.
Les seniors pas en reste
La sélection nationale n’a pas brillé de par ses résultats en cette année 2018. Sous la férule du Brésilien Francisco Filho, les Mauriciens n’ont enregistré que trois victoires. En mars dernier lors de sa tournée asiatique, le Club M a battu des « minnows » en amical : Macau et Mongolie. La seule victoire dans une rencontre officielle remonte en mai dernier face au Malawi (1-0) dans la COSAFA Cup. Entretemps, Filho a été remplacé par Akbar Patel en octobre dernier. Ce dernier aura pour tâche de conduire le Club M à la médaille d’or aux Jeux des îles, l’année prochaine à Maurice.