Le fait que le jockey Manoel Nunes ait été en présence de la tactique de son adversaire principal avant le déroulement de la 7e course de la 7e journée, le 4 mai, ne l’a pas avantagé même s’il a remporté la course, selon les explications du Chief Stipe Stéphane de Chalain à la Gambling Regulatory Authority.
A-t-il raison ou tort ? Tout remonte au samedi 4 mai. Les commissaires convoquent le jockey Bruno Reis et l’entraîneur Shirish Narang pour connaître la tactique qui sera adoptée avec Volatile Energy. Voyant le Brésilien hésitant, ils lui demandent s’il a tout compris. C’est alors que Reis demande à s’exprimer en portugais et réclame la présence de son compatriote Manoel Nunes pour faire la traduction. Le hic, c’est que Nunes est son adversaire principal dans la course. Il pilote le gros favori Varside. Les commissaires accèdent à sa requête.
Stéphane de Chalain précise, dans une lettre à la Gambling Regulatory Authority (GRA), que l’employeur du jockey n’a pas objecté non plus. Volatile Energy fait la course en tête, suivi comme son ombre de Varside. Et Nunes attaque le meneur avant le dernier virage et finit par le dominer à l’arrivée. Les deux sont aux deux premières places. Pour l’expert du Mauritius Turf Club (MTC), les chevaux ont couru comme à leur habitude et la victoire de Varside ne peut être attribuée au fait que Nunes était au courant de la tactique de son adversaire.
La GRA n’était pas de cet avis et elle a ouvert une enquête sur cette affaire. Cette instance écrit au Chief Stipe en deux occasions, les 13 et 15 mai et lui réclament des explications. Ce n’est que le 21 mai que Stéphane de Chalain lui répondra. La correspondance est reçue par la GRA le 22 du mois.
Entretemps, l’affaire Nunes-Reis provoque une turbulence au MTC. C’est le mardi 21 mai toujours que l’affaire est évoquée en long et en large. La décision est prise de mener une enquête interne pour situer les responsabilités dans cette affaire.
Un traducteur et l’accent du Chief Stipe
Erreur il y a eu, sinon les commissaires de courses n’auraient pas informé les deux jockeys brésiliens que ce ne sera plus possible d’avoir recours à cette pratique. Cela a d’ailleurs été révélé à la presse une semaine après l’événement.
Dans sa réponse à la GRA, De Chalain fait une autre révélation. Il explique que le Licencing Committee du MTC a demandé à l’entraîneur Shirish Narang de trouver un traducteur pour son jockey, qui aurait du mal à s’exprimer clairement en anglais. Faute de quoi il ne sera pas autorisé à exercer au Champ-de-Mars.
L’état-major de l’écurie Narang n’a pas tardé à mettre la main sur l’oiseau rare, en la personne du Mauricien Bernard Ramsey. Il sera disponible au Champ-de-Mars dès ce samedi en cas de besoin. Ce traducteur parle couramment le portugais, qu’il a appris lorsqu’il a travaillé en Afrique.
Toujours à ce sujet, Bruno Reis communique en anglais avec son entraîneur et les membres de son écurie. Le jockey a indiqué qu’il a du mal à comprendre l’accent du Chief Stipe.
C’est à donner sa langue au chat…
La GRA enquête
Maintenant qu’elle se trouve en présence des explications du Chief Stipe Stéphane de Chalain dans l’affaire Nunes-Reis, la Gambling Regulatory Authority compte écouter toutes les parties concernées avant de boucler son enquête, Cela devrait prendre au moins deux semaines, laisse-t-on entendre.