
Jour J pour les élections générales à Maurice. Comme l’industrie hippique doit évoluer selon les dispositions de la GRA Act, les acteurs du Champ de Mars et les turfistes confient leurs attentes du gouvernement qui sera issu des urnes.
Kenny Roussety (apprenti-jockey) : «Voir la naissance de la Turf Authority»
« Le prochain gouvernement doit faire pression pour qu’il y ait plus de transparence au niveau du club. Si possible, voir la naissance de la Turf Authority qui sera très bénéfique pour l’industrie où certaines décisions seront prises par un board indépendant et non pas par un groupe de personnes déjà impliquées. De cette façon, il n’y aura aucun conflit d’intérêt ou abus. »
Reehaze Hoolash (jockey) : «Revoir notre salaire»
« Ils devraient prendre en compte l’industrie hippique, car celle-ci rapporte beaucoup à l’état à travers les taxes. Ils ne savent pas comment on peine à chaque fin de mois. Nous avons des frais énormes. L’assurance nous coûte un bras et nos équipements pour monter à cheval coûtent le double ici, à Maurice. De plus, nous avons d’autres petits investissements pour le travail comme l’abonnement à la salle de sport afin de garder la forme. Ce que je trouve injuste dans tout cela, c’est que les jockeys étrangers, eux, gagnent jusqu’à cinq fois notre salaire alors que ce sont nous, Mauriciens, qui faisons la plus grosse part du travail, de janvier à décembre. Eux, ne viennent qu’en début de saison. Je pense que notre salaire mérite d’être revu. Il y a aussi une longue liste de jeunes jockeys qui attendent que leurs licences leur soient délivrées. Entre-temps, comment font-ils pour gagner leur vie ? »
Naresh Gujadhur (membre du MTC) : «Il faut qu’ils accordent leur violon»
« Le MTC et le GRA doivent coopérer et travailler main dans la main. Il faut qu’ils accordent leur violon pour crédibiliser davantage le produit hippique avec de nouveaux sponsors. Il faut protéger les genuine horse owners et aussi les employés qui sont là de génération en génération. »
Ravi Rawa (assistant-entraineur) : «Le sport hippique est un loisir»
« Le sport hippique est avant tout un loisir. Le Champ de Mars est un lieu de rassemblement pour le peuple, chaque samedi. C’est aussi un lieu qui attire bon nombre de touristes. J’étais récemment en Chine et là-bas il n’y a pas de paris sur les courses. Les revenus viennent des différents festivals qu’organise le Turf Club en collaboration avec le gouvernement chinois tout au long de la saison hippique. Donc, je pense que si les deux parties coopèrent, de belles choses peuvent se concrétiser. »
Suraj Ghoopee (turfiste) : «Revoir la manière de délivrer les licences»
« J’espère que le prochain gouvernement autorisera le MTC à organiser plus de journées de courses et au moins neuf courses par journée. Le système d’accorder des licences devrait être revu. C’est une bonne chose que ce soit contrôlé par la GRA, car plusieurs apprentis sont dans l’attente depuis un certain temps. »
Joel Samy (turfiste) : «Aider le club…»
« Le gouvernement doit trouver une formule afin de faire bénéficier une industrie qui représente 3,7% du PIB. La création d’une Turf Authority se fait de plus en plus sentir, d’autant plus que la GRA se mêle de l’organisation des courses alors que son rôle primaire est de s’assurer que les parieurs ne sont pas lésés. La Turf Authority doit être indépendante et sans interférence gouvernementale. Le modèle hongkongais est bon, mais ici il n’y a pas assez de transparence. L’État devrait aider le club à employer tous les jockeys et ensuite voir si les montes peuvent être attribués par tirage au sort ! »
Navin Sanhye (turfiste) : «Rendre les traitements publics»
« Le Champ de Mars était, autrefois, un lieu où les Mauriciens se rendaient en masse pour acclamer les champions. Mais aujourd’hui, c’est devenu un business qui est contrôlé par les mafieux. Ces derniers décident de qui doit gagner ou pas. Du coup, beaucoup de petits parieurs arrêtent de venir aux courses car ils se ruinent. Je suggère que les traitements accordés aux chevaux soient rendus publics. Ce n’est pas normal que seulement une petite poignée de personnes au MTC soient au courant des chevaux qui ont été traités. »