Cinq remplacements par match autorisés provisoirement

By . DefiSports Vendredi 08 Mai 2020 Football International O commentaire 0 views

La pandémie de coronavirus, qui a paralysé le sport mondial, vient d'avoir un effet inattendu: le Board, garant des lois du football, a autorisé vendredi le passage de trois à cinq remplacements par match pour ménager les joueurs, mesure provisoire applicable dès la reprise des compétitions.

Cet amendement à la Loi 3 du jeu, qui entre "immédiatement en vigueur", s'appliquera aux compétitions qui s'achèveront fin décembre, sous réserve que les organisateurs l'adoptent. 

L'International Board (Ifab) et la Fifa "détermineront ultérieurement" si cette option peut être prolongée jusqu'à la fin 2021, et donc s'appliquer durant l'Euro, repoussé de 2020 à 2021. De plus, un 6e remplacement sera possible durant la prolongation.

Ce passage à cinq remplacements devrait s'appliquer immédiatement en Allemagne, où la Bundesliga va reprendre à huis clos dès le 16 mai, a affirmé dès jeudi la Ligue allemande de football (DFL), afin de permettre de limiter les risques de blessures après deux mois d'arrêt complet de la compétition.

En Espagne, la fédération (RFEF) n'a pas attendu le feu vert pour lancer l'initiative. La RFEF a annoncé jeudi qu'elle allait proposer "de manière exceptionnelle" la possibilité d'effectuer cinq changements par équipe" dans "toutes les catégories nationales".  

Cette initiative a été communiquée à LaLiga, qui a "montré son soutien à cette mesure" par la voix de son président, Javier Tebas, a ajouté la fédération espagnole.

D'après la RFEF, c'est elle qui avait soufflé l'idée à la FIFA "il y a plus d'un mois, de pouvoir effectuer plus de remplacements que de coutume en un match".

"Le bien-être des joueurs" 

Les remplacements pourront s'effectuer en trois interruptions de jeu, ainsi qu'à la mi-temps, afin d'éviter de "trop perturber le cours du match", a par ailleurs précisé le Board.

Cet amendement aux règles du jeu a pour but d'aider les équipes à "faire face à un calendrier condensé et des conditions météorologiques différentes, deux éléments pouvant avoir un impact sur le bien-être des joueurs", ont ajouté la Fifa et le Board.

Mais l'idée n'est pas totalement nouvelle non plus: le recours à cinq remplacements était déjà en vigueur dans certaines compétitions de jeunes, comme les matches de qualification à l'Euro-2021 Espoirs, reporté en 2022.

Après l'autorisation d'un quatrième remplacement, mais seulement durant la prolongation, en vigueur depuis le Mondial-2018 en Russie, cette nouvelle mesure risque de révolutionner la gestion des équipes, rapprochant le football d'autres sports à remplacements multiples comme le rugby. 

"Ca donne plus d'options à l'entraîneur, clairement!", a déclaré dans la semaine à l'AFP Rudi Garcia, l'entraîneur de Lyon. Et si la mesure devenait définitive ? "Une période d'essai serait une bonne idée", fait valoir Garcia.

Premier remplacement en...1958  

Faut-il donc voir en cette mesure temporaire une "période d'essai" pour une adoption définitive future ? En constante évolution depuis les premiers rebonds du ballon rond, les règles du football ont en tout cas été beaucoup modifiées ces 60 dernières années, mais très rarement de façon provisoire.

La premier remplacement a été autorisé en 1958, même si initialement, le gardien ainsi qu'un joueur de champ ne pouvaient être remplacés qu'en cas de blessure. Il faut attendre la Coupe du monde 1970 au Mexique pour voir deux remplacements autorisés pendant le Mondial.

Le premier remplacement tactique, c'est à dire à la convenance de l'entraîneur, est introduit en 1967 et plus seulement en cas de blessure. Le troisième remplacement est autorisé en 1992.

Si des mesures semblent aujourd'hui avoir toujours appartenu au football comme les cartons jaune et rouge pourtant apparus seulement en 1970 ou les tirs au but introduits en 1974, le but en or est l'une des rares mesures ayant été utilisées durant une période limitée, introduit en 1992 et supprimé en 2004.

Enfin, la Fifa et l'Ifab ont également laissé la liberté aux organisateurs de ne pas utiliser l'assistance vidéo à l'arbitrage (VAR) lors de la reprise des compétitions.

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