La finale de la Coupe d'Angleterre Chelsea-Arsenal, samedi, permettra à Frank Lampard ou Mikel Arteta de remporter leur premier trophée comme entraîneur, mais constitue surtout la dernière chance des Gunners d'accrocher l'Europe.
Les Blues, 4es de Premier League derrière l'intouchable Liverpool et les deux Manchester, sont déjà assurés de disputer la Ligue des champions la saison prochaine.
Mais Lampard, capitaine emblématique du Chelsea des années 2000 avec qui il a soulevé quatre fois ce trophée, rêve de devenir le 3e homme à le soulever comme joueur puis entraîneur de Chelsea après les Italiens Gianluca Vialli et Roberto di Matteo.
Un succès serait aussi une formidable façon de couronner son retour dans son club de coeur, après une seule année sur le banc, à Derby.
Après ses résultats flatteurs en Championship --il a mené Derby en finale de playoff pour l'accession--, les Blues espéraient que la trace laissée pendant 13 années au club lui vaudrait la bienveillance des supporters.
Confronté au départ d'Eden Hazard au Real et à une interdiction de recrutement l'été dernier, Lampard a misé sur l'esprit club en donnant leur chance à plusieurs jeunes issus du centre de formation.
Des choix forts
"Il y avait beaucoup d'inconnues quand je suis arrivé (mais) nous avons un véritable état d'esprit dans le groupe et c'est vraiment un travail collectif maintenant", a récemment déclaré le coach.
La façon dont il a réussi à faire du Brésilien Willian un joueur très régulier, la chance qu'il a su redonner à Olivier Giroud dans le sprint final, son choix fort de laisser Kepa --le gardien le plus cher de l'histoire-- sur le banc car pas assez performant, sont autant de preuves qu'il a pris la mesure de son nouveau rôle.
Les 12 défaites enregistrées en championnat et la fragilité défensive persistante des Blues restent des éléments à charge contre lui, mais une victoire à Wembley effacerait vite ces réserves.
Mais pour Lampard, elle ne serait qu'une étape. Une victoire serait certes "un bon moteur pour nous, mais cela n'aura de signification que si nous savons prendre les choses en main, aller de l'avant et que nous nous améliorons", a-t-il déclaré.
"Même si cela ne veut pas dire que nous sommes soudainement revenus à notre meilleur niveau, un succès serait une jolie première marche vers ce à quoi nous voulons arriver l'an prochain", a souligné l'entraîneur.
Le club londonien, habitué des finales avec 13 disputées et huit remportées, a cependant perdu les deux l'ayant opposé à son voisin en 2002 et en 2017.
Car les Gunners sont des experts en la matière: ils joueront samedi leur 21e finale dont 13 victorieuses. Entre 2002 et 2017, année de leur dernier triomphe en "Cup", ils en ont raflé six.
C3 vitale pour Arsenal
Arsenal rêve, lui aussi, de faire oublier un début de saison raté sous la houlette d'Unai Emery avec une place en Ligue Europa. En deçà de l'objectif habituel, mais vital pour le club.
Alors que l'avenir de Pierre-Emerick Aubameyang, dont le contrat s'achève en 2021, est en suspens, ne même pas avoir de compétition européenne à lui proposer la saison prochaine ruinerait très certainement les chances de le voir prolonger.
Il serait aussi difficile de satisfaire les demandes de renforcement de l'effectif de Mikel Arteta, propulsé en décembre coach principal après avoir fait ses classes comme adjoint de Pep Guardiola à Manchester City, terrassé en demi-finale (2-0).
Sous les ordres du Basque, Arsenal a retrouvé une identité et un peu de consistance défensive, même si les boulettes, notamment de David Luiz, l'ont empêché de se qualifier par la voie du championnat (8e).
Un peu à l'image de Lampard, Arteta a su donner leur chance à des jeunes, le très polyvalent Bukayo Saka (18 ans) ou Eddie Nketiah (21 ans), tout en n'hésitant pas à se passer du plus gros salaire du club, Mesut Özil.
Mais pour parachever son œuvre de transfiguration des Gunners, le chemin passera nécessairement par l'Europe.