Un statut de grand favori plus que jamais confirmé: le Bayern Munich, en surclassant vendredi 8-2 le FC Barcelone de Lionel Messi en quart de finale de Ligue des champions, a délivré une nouvelle leçon de football, s'affirmant comme l'équipe à battre dans la compétition européenne.
Trop fort, trop rapide, trop puissant. A l'image de l'inusable Thomas Müller, fer de lance du rouleau-compresseur bavarois avec un doublé (4e, 31e), le Bayern a encore une fois fait étalage de sa force de frappe inégalable depuis la reprise des compétitions.
Après avoir dominé l'opposition en Allemagne avec un doublé coupe-championnat et balayé Chelsea au tour précédent (3-0; 4-1), le géant allemand a poursuivi contre Barcelone sa série d'invincibilité en Ligue des champions cette saison, pour un bilan de neuf victoires en neuf matches, 39 buts marqués contre 8 encaissés. Tout simplement monstrueux.
Loin d'une "finale avant l'heure", ce classique contre le Barça a tourné à la démonstration à tous points de vue, un peu comme le triomphe 7-1 de l'Allemagne face au Brésil au Mondial-2014.
"Lors du 7-1 au Brésil nous n'avions pas eu autant le contrôle, nous avions été bons, certes, mais ce soir, nous avons été brutalement dominateurs", a savouré Müller.
Cette humiliation risque de précipiter le limogeage de Quique Setién sur le banc catalan, au terme d'une saison catastrophique de bout en bout. Le président Josep Maria Bartomeu, grandement fragilisé, a promis "des décisions" dans les prochains jours.
"Un match horrible. Une sensation néfaste. De la honte", a réagi le défenseur catalan Gerard Piqué, abasourdi au micro de la chaîne espagnole Movistar. "On a touché le fond."
Première demi-heure fatale
C'est la première fois depuis 2007 qu'aucun club espagnol n'atteint les demi-finales de la C1. Et à chaque fois que le Bayern et le FC Barcelone se sont affrontés en phase éliminatoire d'une Coupe d'Europe, le vainqueur de ce duel a remporté ensuite la compétition. Présage heureux pour les Bavarois ?
Avec des entames de matches aussi supersoniques, symbolisées par une ouverture du score dès la 4e minute, le PSG, Leipzig, Manchester City et Lyon, derniers adversaires encore en lice, ont en tout cas de gros soucis à se faire.
Sur un contre, Ivan Perisic trouve Müller à l'entrée de la surface, qui réussit un enchaînement de toute beauté: après avoir feinté la reprise de volée, le champion du monde allemand arrive à s'appuyer sur Lewandowski, pris en étau dans la surface, pour reprendre du gauche instantanément. Imparable !
Mais coup de théâtre dans la foulée. Le Bayern remet brièvement son adversaire dans le match quand Alaba, en voulant enlever le ballon promis à Luis Suarez, a vu son tacle défensif se transformer en but contre son camp (1-1, 7e).
Après cette égalisation heureuse, Suarez aurait pu donner l'avantage à son équipe dans la foulée (9e)... tout comme le centre-tir de Messi, qui a fini sur le poteau du portier allemand (10e) !
Deux grosse occasions en trompe-l'oeil, toutefois, tant le Bayern a monopolisé le ballon et dominé les débats.
Doublé de Müller... et Coutinho
Et à force d'accentuer la pression, les Bavarois ont fini par trouver la faille à la suite d'un ballon récupéré dans le camp adverse puis transformé par Perisic, d'un tir du gauche surpuissant que n'a pas pu dévié Ter Stegen (2-1, 21e).
La leçon s'est poursuivie avec le 3e but signé Gnabry (3-1, 27e) puis le quatrième, synonyme de doublé de Müller, plus agressif que Clément Lenglet pour couper le centre de Joshua Kimmich (4-1, 31e).
De quoi plier l'affaire en une demi-heure de jeu, et infliger au Barça sa pire défaite en compétition européenne.
Si Suarez a marqué le but de l'espoir au retour des vestiaires (4-2, 57e) sur un exploit individuel, Alphonso Davies a vite éteint les rêves de "remontada".
Après un incroyable numéro sur son côté gauche où il a enrhumé Nelson Semedo, le supersonique latéral s'est enfoncé dans la surface pour adresser un centre en retrait parfait pour Kimmich (5-2, 63e).
L'ex-Barcelonais Philippe Coutinho, auteur d'un centre parfait pour Robert Lewandowski (6-2, 82e) après son entrée, a conclu le récital par un doublé express (7-2, 85e; 8-2, 89e). Enièmes actions de classe d'une partie à sens unique.