Jean Michel Giraud était entouré de son équipe lors de ce face à face avec les membres de la presse

Hippisme - Jean Michel Giraud : «Personne ne me fera taire...»

By Naushad Ali Dauhoo Mercredi 24 Mars 2021 Défi Turf O commentaire 0 views

Face à la presse ce mercredi 24 mars, Jean-Michel Giraud, président du Mauritius Turf Club, n'entend pas céder à la pression. « Je suis le président du MTC et vais être aussi de la MTCSL (Nldr, Mauritius Turf Club Sports and Leisure, filiale du MTC). Nous avons une responsabilité en tant qu'autorité hippique. Nous allons exercer notre autorité, notre responsabilité jusqu'au bout et personne ne me fera taire... », a déclaré le président du club. Il réagissait à la suite d'une mise en demeure qu'on lui a servie ainsi qu'au MTCSL pour ses propos sur Radio Plus, lundi dans l’émission Au Cœur de l’Info, concernant des bookmakers qui avaient opéré au Champ-de-Mars sans signer de contrat avec le club en 2020.

« En voyant cette plainte qui a été déposée. Ce n'est pas ça qui m'empêchera de dormir, ni ce soir, ni demain, ni dans les jours et les semaines à venir », a ajouté Jean Michel Giraud.

Durant son allocution, le président du club a aussi affirmé que les courses ne devraient pas reprendre avant le 17 avril à huis clos, sous certaines conditions, mais « pas à n'importe quel prix ! ». Il espère au moins que l’organisateur 'break even'. Mais affirme que ce ne sera pas possible sans « un plus grand effort de la Police des jeux, pour contrer les paris clandestins durant la période à guichets fermés. »  

PML et les documents y relatifs

Parmi les six administrateurs qui seront appelés à être directeurs de la nouvelle compagnie MTCSL, deux parmi n'ont pas leur PML (Personal Management Licence). C'est ce qu'a confirmé le président, Giraud. « Deux parmi nous n'ont pas leur PML, dont moi-même. Le processus est en cours. Nous avons deux autres personnes, Mme Ringadoo, dont les procédures sont aussi en cours pour qu'elle obtienne son PML. Nous avons identifié une autre dame, mais il semblerait qu'elle travaille dans le secteur privé et elle n'a pas eu son autorisation. Nous avons contacté une autre personne et j'aurais sa réponse définitive dans les prochaines heures. Le board est constitué. Je n'ai pas de souci à ce niveau-là. Il y a aussi le certificat de moralité qui manque. On est en pleine période de confinement. Je ne sais pas où je peux en avoir. » Et d'ajouter : « Je pense que la GRA pourrait accepter notre ‘directorship’, moyennant que dans les jours et les semaines qui suivent, les derniers éléments du dossier leur soient fournis. »
 
Concernant l'ancienne CEO de la GRA, Mme Chhayan Ringadoo, Jean Michel Giraud a souligné qu’elle a non seulement tous les droits, mais surtout toutes les compétences requises pour être sur le board du MTCSL.  

Political Exposed Person (PEP)
 
Jean Michel Giraud a été catégorisé comme une 'Politically Exposed Person (PEP)' par la GRA. Mais pour le président, c'est un 'non-event'. « La GRA a été mal conseillée dans ce cas-là. Mon avocat a envoyé une lettre à l'instance régulatrice en ce sens. Mais je ne pense pas que ce soit un souci. Ils sont tous au courant que je ne suis pas une 'PEP'. Par contre, je ne saurais pas vous dire si tous ces gens à la GRA ne sont pas des 'PEP'. » Et d'ajouter : « Giraud a été patron d'une grosse compagnie dans ce pays pendant 30 ans. Giraud a rencontré tous les Premiers ministres, les hommes politiques et les ministres concernés par mon business. Oui, j'ai de bonnes relations avec ces hommes politiques alors cela fait de moi un PEP?» s'interroge l'ancien CEO de United Basalt Products Ltd. Il fera aussi une remarque : « Je sais que mon élection à la présidence emmerde certaines personnes. »

Échanges de correspondances entre le MTC et la GRA

Il y a eu plusieurs échanges selon Mike Rishworth, CEO de l'organisateur de courses. « Il y a eu un bon nombre de correspondances concernant les directions of racing, handicaping guidelines, directions of security, les conditions des courses de groupes entre autres. Nous avons reçu une première réponse de la GRA aux alentours du 29 janvier 2021. Cela concernait uniquement aux courses de chevaux. Je ne pourrais vous dire avec certitude combien, mais je suppose qu'un peu plus de cinq correspondances des deux parties. Il y a eu aussi plusieurs correspondances par la suite concernant la compagnie du MTCSL, soit l'aspect commercial.» devait faire ressortir le Sud-Africain.  

Off-course bookmakers et le manque à gagner du club  

Avec l'élimination des off-course bookmakers, cela a encouragé davantage le 'illegal betting'. C'est ce qu'a avancé Jean Michel Giraud. « La décision prise par le gouvernement il y a deux ans de cela a encouragé plus le pari clandestin. D'après nos estimations, nous avons perdu près de Rs 40 millions après l'interdiction des off-course bookmakers d'opérer. Et je peux vous dire les parieurs se sont pas tournés vers les autres opérateurs de Paris. D'ailleurs, on n'a pas vu du changement dans les chiffres d'affaires des autres opérateurs. Ce qui nous inquiète encore plus » a soutenu Giraud. D'autre part, Jean Michel Giraud a estimé le manque à gagner du club par rapport aux paris clandestins. « Moi, j'ai estimé entre Rs 8-10 milliards alors que d'autres me disent Rs 15 milliards. Ce qui fait aux alentours de Rs 700 millions qui échappent au MTC.» a conclu le président.

La prise de sang

Une des directives qui fait débat concerne la prise de sang. L'instance régulatrice impose que le 'sampling' des chevaux soit fait les jeudis après-midi, soit après l'apparition du programme officiel. À cet effet, Stéphane de Chalain devait répondre « Les tests sont faits les vendredis matins. Les chevaux ont travaillé juste avant et ils sont donc plus relaxe. Les chevaux sont des créatures d’habitude, et ils n’ont pas l’habitude d’être déplacés pour le sampling dans l’après-midi. À cette heure-là, généralement, il y a beaucoup de chevaux à la marche dans les écuries puisqu’ils sont fresh, en condition de course et sous nourriture protéinée. Nous avons fait des représentations à la GRA l’an dernier par rapport au bien-être des chevaux et des palefreniers, car il y a plus de chance qu’ils se blessent à cette heure-là.» a précisé le Chief Stipe.

Huis-clos et les opérateurs de paris

Pour pouvoir organiser les courses à huis clos, le club devra demander un pourcentage aux opérateurs de Paris. « On a des techniciens qui vont se pencher dessus. Nous allons négocier au mieux avec les organisateurs de Paris afin d'avoir le meilleur taux possible.» a fait ressortir Jean Michel Giraud.

Pour conclure, les fixtures du calendrier hippique 2021 connaîtront, sans nul doute, des changements avec la saison qui a été retardée pour cause de confinement et l'octroi de la licence qui se fait toujours attendre. Des discussions entre les officiels du club et les entraîneurs ont été entamées depuis ce mercredi matin. Les retombées seront, par la suite, communiquées.

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