Seulement 7e en championnat et battu par le Real Madrid (3-1) mardi en quarts aller de Ligue des champions, Liverpool paye cher son inconstance et risque de finir la saison sans titre ni qualification européenne, une catastrophe pour le champion d'Angleterre.
L'arbitrage jugé injuste sur Sadio Mané, le terrain d'entraînement du Real sur lequel s'est déroulé le match mardi soir à Madrid... L'entraîneur Jürgen Klopp avait mille raisons de pester après le match.
"Avant toute chose, et c'est le plus important, je pense qu'on ne méritait pas de gagner ce soir. Nous n'avons pas assez bien joué", a-t-il cependant admis en conférence de presse.
La désillusion a été cruelle pour le coach allemand qui pensait que son équipe avait remis de l'ordre dans son jeu en alignant trois victoires convaincantes de suite, dont une démonstration à Arsenal (3-0) le week-end dernier.
Certes, cette défaite 3-1 à Madrid laisse tout de même une chance de qualification réelle en cas de succès 2-0 au retour. Mais le pire pour les Reds est sans doute d'avoir concédé ce troisième but alors qu'ils étaient revenus dans le match en seconde période.
Klopp rechigne toujours à évoquer les faillites individuelles et a préféré évoquer, à juste titre, des problèmes collectifs rédhibitoires.
Naby Keita, pari perdu
"Le football est un jeu où des erreurs sont tout à fait normales, mais il faut faire ces erreurs aux bons endroits. Si vous faites ça, vous pouvez récupérer le ballon avec du contre-pressing ou ce genre de choses", a-t-il expliqué.
"Mais quand vous le perdez à des moments totalement inattendus, que vous remettez le ballon dans les pieds de l'adversaire, là ça devient compliqué", avait-il détaillé.
Naby Keita, remplacé avant même la mi-temps pour faire entrer Thiago Alcantara, en a fait les frais.
Une titularisation qui avait surpris et que Klopp a expliqué par les excellents entraînements effectués ces dernières semaines. Mais aligner un joueur qui n'a joué que quelques bribes de matches sur le mois précédent, pour un choc de cette importance, état un sacré pari, qu'il a perdu.
La remise en retrait ratée de Trent Alexander-Arnold qui s'est transformée en passe décisive pour le 2-0, le marquage défaillant de Nathaniel Phillips sur Vinicius et les mains pas assez fermes d'Alisson sur le 3-1, ont aussi coûté très cher.
"La seule chose positive que je peux dire sur ce match, à part le fait qu'on ait marqué un but, c'est qu'on n'en est qu'à la mi-temps de cette confrontation", a essayé de dédramatiser Klopp.
"On doit rendre très compliquée la tâche du Real Madrid à Anfield (...) A Anfield, on sera dans un vrai stade, au moins", a ajouté l'Allemand, critiquant le petit stade Alfredo Di Stéfano où évolue le Real Madrid en attendant la fin des travaux du mythique Santiago-Bernabeu.
"Je ne sais pas si on en est capable"
Mais pour l'heure, Anfield n'a plus rien de l'arène surchauffée où Liverpool avait renversé Barcelone 4-0 en demi-finale retour de C1 en 2019, après avoir perdu 3-0 à l'aller.
"80% de (cette victoire) était due à l'atmosphère dans le stade, (donc) ce n'est pas comme si j'allais m'asseoir là et juste dire +les come-backs, c'est notre truc+. On avait les supporters à l'époque et je ne sais pas si on en est capable", a-t-il admis.
Les chances seront d'autant plus réduites que Liverpool n'y a pas encore gagné une seule fois en 2021, et n'a marqué qu'un but sur 101 tirs tentés lors des sept rencontres qui s'y sont déroulées.
Sur la sellette en C1, Liverpool est aussi dans une situation compliquée en championnat.
Bien revenu dans la course à la Ligue des champions, il n'est malgré tout que septième à 3 points de la 4e et dernière place qualificative, convoitée au total par cinq équipes.
Une non-qualification européenne, associée aux effets dévastateurs de la pandémie de Covid sur ses finances, dont l'ampleur reste encore à calculer, aurait des conséquences imprévisibles. Et elle pourrait saper l'union sacrée qui existe autour de Klopp, moteur de l'ascension des Reds ces dernières années.