
L'organisateur de courses a publié un article sur son site web en début d'après-midi. Il est indiqué que le huis-clos n'est pas rentable et qu'un prolongement du confinement au-delà du 30 avril pourrait contraint la MTCSL à mettre la clé sous le paillasson.
Selon les estimations du club, l'organisation des courses à huis-clos entraînerait à des pertes de l'ordre de R4.4 millions par journée.
Ci-dessous, l'article en question...
Les courses à huis clos malheureusement pas rentables (publication 12 avril 2021)
En 2020, les trois premières journées de courses se sont déroulées à huis clos et un rapport sur leur rentabilité avait été commanditée par le Board d’Administration du Mauritius Turf Club à une firme d’expert-comptable.
Sur ces trois journées, le MTC avait enregistré une perte nette de Rs 7.4m et ce, malgré le ‘Government Wage Assistance Scheme’ (GWAS) de Rs 1.2m qui, notons-le, ne nous sera plus versé dès que la saison 2021 démarre, et les ‘terminal fees’ de Rs 1.3m sur lequels il y a un litige entre les deux Totes et le MTC.
En enlevant ces deux revenues, la marge brute est négative d’environ Rs 300 000, avant la déduction des frais fixes. Ainsi, la perte nette est de Rs 9.9m après déduction des coûts fixes. La perte moyenne par journée de courses est donc de Rs 3.3m.
Seuls les deux Totes (ASL et GSL), SMS Pariaz Ltd, Bet Online Ltd et Booksystem Ltd étaient autorisés à opérer en 2020. Ils ont payé une contribution volontaire au MTC, une contribution qui était au-dessus du taux fixé par la GRA mais qui était quand même insuffisante, comme en témoigne la perte de Rs 9,9m enregistrée.
Les courses à huis clos pendant ces trois journées n’ont pas généré suffisamment d’argent pour financer les coûts fixes du MTC. En 2019, les couts fixes ont été absorbés sur 38 journées alors que pour 2020, ils l’ont été sur 29 journées seulement, ce qui explique dans une grande mesure la perte de Rs 15m enregistrée pour ladite année.
Pour 2021, nous n’avons aucune garantie que les résultats financiers seront meilleurs. Bien au contraire ! La situation économique du pays est au rouge et, sans être pessimistes ou alarmistes, nous sommes d’avis que les chiffres d’affaires seront inférieurs à 2020.
Par ailleurs, il est à souligner qu’en 2020 la saison avait commencé le 20 juin, soit vingt jours après l’enlèvement du confinement et, qui plus est, il n’y avait aucun cas positif du Covid 19.
Actuellement, nous sommes dans le flou complet et la confusion la plus totale, car personne ne sait quand le confinement sera levé. Nous continuons à enregistrer des cas positifs tous les jours et, actuellement, nous avons passé la barre des 500 cas, sans oublier que plusieurs personnes sont décédées. Autant dire que nous ne sommes pas sortis de l’auberge. Tout cela va bien sûr avoir des conséquences sur nos opérations.
D’autre part, le nombre de journées à huis clos en 2021 pourrait également aggraver la situation de MTCSL, une compagnie publique qui est à sa première année d’opération.
Admettons que nous débutons la saison le 2 mai, et que nous avons huit journées à huis clos, le résultat financier sera plus que catastrophique, car les pertes s’élèveront alors à Rs 26,4m. Et si le ‘betting turnover’ ne suit pas après l’ouverture du Champ de Mars et les Totes Outlets au public, nous serons alors dans une situation ou il faudrait envisager le pire.
Certains propriétaires veulent que la saison démarre à huis clos le 24 avril avec comme possibilité de jouer seulement par téléphone, car nous sommes toujours en confinement. Cela est possible, mais financièrement parlant, c’est une stratégie suicidaire qui nous entraînera directement dans le précipice car les pertes se chiffreraient alors à Rs 4.4m par journée, au lieu de Rs 3.3m par journée en 2020. Et si le confinement est prolongé au-delà du 30 avril, le MTCSL sera visiblement contraint à mettre la clé sous le paillasson.
Pour amortir 50% des coûts fixes, les opérateurs des paris devront payer une moyenne entre 7.7% et 9.2%. Et même s’ils acceptent de le faire, il n’est pas dit qu’ils pourront aider le MTCSL à rentrer dans ses frais. Cela pour la simple et bonne raison qu'ils n’ont aucune garantie du ‘response’ du public parieur.
Non seulement la situation ne paraît pas bonne pour le MTCSL et les opérateurs des paris, mais elle ne l’est également pour les entraîneurs et les propriétaires, car plus on a de journées à huis clos, plus les ‘stakesmoney’ seront dérisoires.
Sans compter qu’avec le huis clos, il y aura une prolifération des bookmakers clandestins et une augmentation substantielle des paris à crédit où ni l’Etat, et encore moins le MTCSL, ne percevra sa part.
Alors veut-on avoir plus de journées à huis clos et récolter beaucoup moins de ‘stakesmoney’? ou veut-on courir dans des conditions proches de la normale avec la possibilité d’avoir un peu plus d’argent ?
Les trois principaux acteurs de l’industrie hippique se posent, qu’on le veuille ou non, la même question :
Les propriétaires sont-ils prêts à faire leurs chevaux courir avec des dotations ridicules ? La réponse est NON.
Les opérateurs de paris sont-ils prêts à opérer à huis clos sans qu’ils rentrent dans leurs frais ? Là également, la réponse sera NON.
Le MTCSL se trouve lui aussi dans la même situation et se pose la même question avec, bien sûr, la même réponse. Le MTCSL, aujourd’hui une compagnie publique, ne peut se permettre d’opérer à perte, car il ne veut pas mettre en péril ses principaux partenaires et jouer avec l’avenir de ses employés.
Aujourd’hui, il n’y a pas de mais ou de si… il est important de nous montrer responsables et affronter le défi qui nous guette avec fermeté, car nous sommes tous dans le même bateau. Il est impératif que notre bateau ne prenne pas l’eau, mais qu’il reste à flot en attendant des jours meilleurs.
La crise actuelle affecte tout le monde et ce n’est certainement pas l’heure de semer le doute, la confusion et surtout la division.
Le MTCSL a pris et prendra les décisions et les dispositions qui s’imposent pour sauvegarder les intérêts de tous ses partenaires, indistinctement, afin que le sport hippique puisse perdurer.