Malgré la main tendue de la Gambling Regulatory Authority cette semaine, qui a proposé un permis sous conditions pour organiser les courses hippiques à la Mauritius Turf Club Sports and Leisure Ltd, cette dernière ne donnera pas le coup d’envoi de la saison sans le président du Mauritius Turf Club, Jean Michel Giraud.
« Jean Michel Giraud a été élu démocratiquement par les membres du Mauritius Turf Club pour les représenter. Nous n’allons pas démarrer la saison hippique sans lui. » C’est le message clair de l’administration de l’organisateur des courses. À ce jour, le président du Mauritius Turf Club (MTC) n’a toujours pas obtenu sa Personal Management Licence (PML), le sésame qui lui permettra de siéger au sein du board de la compagnie subsidiaire, Mauritius Turf Club Sports and Leisure (MTCSL). Cette entreprise publique doit normalement prendre le relais du MTC, qui a organisé les courses à Maurice pendant 209 ans. Cela, suite aux amendements apportés à la Gambling Regulatory Authority (GRA) Act, à travers l’Anti-Money Laundering and Financing of Terrorism Act, votée en juillet 2020. Cette loi a pour objectif de faire sortir le pays de la liste grise des instances économiques internationales.
Au MTC, c’est l’incompréhension. « Giraud est-il un criminel ? Pourquoi sa PML prend autant de temps ? Pour nous, il devrait normalement obtenir le document dans les jours à venir, car il respecte toutes les conditions », dit-on. Le président du MTC, qui ne peut intégrer le board des directeurs de la MTCSL sans sa PML, fait actuellement l’objet d’une enquête de la police, suite à une déposition d’un bookmaker après des déclarations dans l’émission « Au Cœur de l’Info », sur Radio Plus, le 22 mars dernier. Le Central CID avait enregistré la version de Jean-Michel Giraud les 14 et 15 avril dernier, et avait décidé de soumettre le dossier au bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP). Selon des personnes proches du dossier à la GRA, le retard pour octroyer la PML à Jean Michel Giraud tient du fait que les autorités ne sont pas satisfaites qu’il ne serait pas une Politically Exposed Person (PEP). En effet, les vérifications d’usage pour une PEP prend plus de temps. Le MTC a déjà indiqué à la GRA que son président ne tombe pas sous cette catégorie. Jean Michel Giraud en a fait de même cette semaine, après une nouvelle correspondance de la GRA qui lui réclamait de faire connaître sa position personnellement.De plus, la GRA voulait des explications de Jean Michel Giraud à propos de deux citations qui lui sont imputées dans un journal.
« FIGHTING MOOD »
Dans toute cette affaire, la date proposée pour tenir la première journée 2021 a été repoussée en trois occasions déjà. Après celle du 20 mars, contrariée par le confinement, puis du 24 avril à huis clos, celle du 2 mai a aussi été avancée. Dans une dernière correspondance aux entraîneurs, le MTC a indiqué le 8 mai comme le coup d’envoi probable. Mais si d’ici là son président n’a toujours pas obtenu son permis, il semble que le MTC ne s’aventurera pas à organiser les courses. « Le board est solidaire de son président. Il y a peu de chance de commencer sans lui », fait-on comprendre. Le raisonnement à la rue Eugène Laurent est le suivant: « Si la MTCSL accepte de lancer la saison 2021 sans le président du MTC, cela voudra dire que ce sont les autorités qui décident qui peut faire partie de la MTCSL, une compagnie publique, et non les membres du MTC, qui la détient à 100 %. Si nous acceptons cela, ce sera la fin du MTC ».
En ce moment, c’est un « fighting mood » qui caractérise la direction du MTC. Qui se permet d’avancer : « Ce ne sont pas les propriétaires ou d’autres personnes qui vont décider quand les courses commenceront cette année.Et tout nouvel hippodrome si jamais il doit y en avoir un, ne se fera pas sans nous ! »