Julian Nagelsmann au Bayern, Hansi Flick sélectionneur, et Joachim Löw à la retraite: le grand pacte du foot allemand semble presque scellé, mais les exigences financières du Bayern et de Leipzig pour lâcher leurs entraîneurs respectifs empêchent pour l'instant sa concrétisation.
"Le Bayern et Nagelsmann se sont mis d'accord", claironne lundi le quotidien à grand tirage Bild, avant de souligner: "Leipzig et le Bayern doivent encore s'entendre sur les modalités".
Car si les trois techniciens sont les as de cette table de poker, les joueurs en sont Karl-Heinz Rummenigge, le patron du Bayern, Oliver Mintzlaff, son homologue du RB, et les dirigeants de la Fédération allemande de football, le président Fritz Keller et le directeur Oliver Bierhoff.
La distribution des cartes, sur le principe, semble claire: Flick, en froid avec son directeur sportif Hasan Salihamidzic, a demandé à rompre son contrat au Bayern. L'ancien adjoint de Joachim Löw pourrait ainsi rejoindre la Fédération allemande (DFB) pour succéder au sélectionneur champion du monde 2014, qui quitte son poste après l'Euro après 15 ans de bons et loyaux services.
Pour le remplacer, le Bayern recruterait Julian Nagelsmann, le coach surdoué de 33 ans qui a mené le RB Leipzig en demi-finale de Ligue des champions la saison dernière.
Le coach le plus cher de l'histoire
Mais Leipzig réclame une indemnité de départ que certains médias évaluent à 25 millions d'euros, ce qui ferait de Nagelsmann le coach le plus cher de l'histoire du football (le record est détenu par le Portugais André Villas-Boas, transféré de Porto à Chelsea pour 15 millions en 2011).
Le Bayern, pour sa part, ne veut pas perdre trop d'argent, et s'attend aussi à être dédommagé pour le départ de Flick.
Quant à la Fédération, elle s'est invitée à la table de jeu sans aucune mise: "La DFB ne payera aucune indemnité de départ, parce qu'elle n'a encore jamais payé une indemnité, et parce qu'en tant qu'association d'intérêt général, elle aurait du mal à le faire", a lâché lundi son vice-président Rainer Koch, confirmant une position déjà exprimée par le binôme Keller-Bierhoff. Un coup de bluff!
Dès lors, le Bayern est pris en tenaille, entre les exigences de Leipzig et le refus de payer de la DFB. Mais Rummenigge, en homme d'affaires avisé, sait qu'il a un atout en main: il peut encore refuser la rupture de contrat réclamée par Flick, ou poser des conditions inacceptables par l'entraîneur.
La DFB attend le divorce
"Si nous voulons accéder au souhait de Hansi", a-t-il mis en garde, "toutes les parties doivent trouver ensemble un accord qui soit également satisfaisant pour le Bayern Munich". Tout en ajoutant, comme preuve de sa bonne volonté: "Hansi est après tout un entraîneur qui a réussi avec nous des choses historiques, nous sommes très heureux de son travail".
En coulisse, le Bayern a pourtant déjà négocié avec Nagelsmann, selon plusieurs médias. Le natif de Bavière n'a jamais caché qu'entraîner le Bayern était l'un de ses rêves, et l'occasion ne se représentera peut-être pas de sitôt.
La DFB, aux mains vides, peut se permettre d'être encore un peu dans la position de l'observateur. Le président Keller a promis à Rummenigge de "ne pas entamer de négociations avec un entraîneur encore sous contrat". Il doit donc attendre que le divorce entre Flick et le Bayern soit prononcé avant de faire sa demande.
Lorsque la partie sera terminée, il sera alors temps de penser à la donne suivante, avec une autre question: quel entraîneur pour le RB Leipzig la saison prochaine? L'actuel coach du RB Salzbourg, l'Américain Jesse Marsch, passe pour le favori.