C1: Manchester City-Chelsea, la fête entre nouveaux riches

By . DefiSports Samedi 29 Mai 2021 Football International O commentaire 0 views

Avec de nombreux fans en ville, la finale 100% anglaise entre Manchester City et Chelsea, samedi soir à Porto, va couronner un "nouveau riche", chacun dans son style: le séduisant collectif entraîné par Pep Guardiola affronte l'infranchissable bloc dessiné par Thomas Tuchel.

Depuis vendredi, des milliers de supporters venus du Royaume-Uni ont bariolé de bleu la ville portugaise.

Du pont Dom-Luis, les chants des Mancuniens, regroupés autour des terrasses du bord du Douro, se faisaient entendre dans la matinée.

Les "fan zones", avec DJ et bières, des deux équipes commençaient aussi à se remplir, une scène presque irréelle dans le contexte sanitaire actuel.

Entre les "Sky Blues" et les "Blues", l'affiche de clôture de la saison 2020-2021 lance l'été "festif" souhaité par l'UEFA, avant l'Euro (11 juin-11 juillet) à venir.

Au stade du Dragon, 16.500 spectateurs, dont environ 10.000 Britanniques, promettent de faire du bruit pour tous ceux qui n'ont pas pu faire le déplacement.

Il y a eu des déçus, car le choc s'annonce palpitant entre deux équipes qui ont pris rendez-vous avec l'histoire.

City, en quête d'une première C1, veut devenir le 23e club à inscrire son nom au socle du prestigieux trophée, un objectif qui a poussé ses richissimes propriétaires émiratis à dépenser des centaines de millions depuis leur arrivée en 2008.

Les coéquipiers de Kevin De Bruyne ont mis l'Angleterre à leurs pieds, en remportant cette saison le Championnat et la Coupe de la Ligue, mais c'est l'Europe qu'attend désormais le cheikh Mansour ben Zayed Al Nayane.

 La "finale de Pep" 

Or, depuis qu'il est aux commandes (2016), Guardiola, deux fois vainqueur de la Ligue des champions comme entraîneur avec le Barça (2009, 2011), a accumulé les déceptions dans la compétition phare.

Cette saison, son équipe a conjuré la malédiction, avec un parcours irréprochable (11 victoires en 12 matches) et un noyau dur d'anciens, autour de De Bruyne, Riyad Mahrez ou Ederson, au top de leur forme.

 

"Un titre de Manchester City peut ouvrir une nouvelle ère de domination", remarque The Times.

"Je suis assez convaincu qu'on va devoir souffrir pour gagner la finale", estime pourtant Guardiola, à contre-pied des pronostiqueurs.

"Samedi, ce sera un match avec des dynamiques, ce ne sera pas 90 minutes à l'avantage d'une équipe avec une domination totale", imagine-t-il.

L'Espagnol a en tête qu'il a perdu deux fois, ces dernières semaines, contre Chelsea, deux défaites qui alimentent la confiance des hommes de Thomas Tuchel.

Pour les Espagnols d'As, "le duel tactique entre Guardiola et Tuchel va décider qui sera champion d'Europe".

"Cette finale, c'est celle de Pep", assurent les Britanniques de The Guardian, en rappelant comment l'influence du Catalan a bouleversé le football anglais qui, pour la deuxième fois en trois ans, envoie deux représentants en finale de C1.

 "Ironie" 

Mais Tuchel, qui ne cache pas son admiration du jeu prôné par l'ancien coach du Barça et du Bayern, a balayé l'histoire d'une finale d'entraîneurs: "c'est plus que ça." 

"On les a battus en étant courageux, en souffrant ensemble, avec beaucoup de qualité et de conviction", se souvient le technicien souabe.

Les "Blues", détenus par l'homme d'affaires russe Roman Abramovich, n'ont pas la pression de City, grâce à leur sacre de 2012 qui a fait entrer le "nouveau riche" de l'ouest de Londres dans la cour des grands.

Aujourd'hui, ils endossent un costume d'outsider qui correspond bien à leur saison en dents de scie, marquée en janvier par un changement d'entraîneur alors que le club végétait à la septième place de Premier League.

Trois semaines après avoir été limogé du PSG, Tuchel a rebondi à Chelsea en s'appuyant sur une défense à trois solide, la meilleure de la compétition avec... Manchester City.

Il peut y ajouter son expérience, lui qui a perdu, avec le Paris SG, la finale de la dernière édition, contre le Bayern (1-0), en août dernier. 

Le quotidien sportif français L'Equipe pointe du doigt "l'ironie" qui accompagnerait un sacre de l'Allemand, puisque son prédécesseur sur le banc parisien, Unai Emery, vient de remporter avec Villarreal la Ligue Europa, mercredi.

Cela peut vous intéresser