Ni Wimbledon, ni les Jeux olympiques de Tokyo: moins d'une semaine après avoir été détrôné à Roland-Garros, Rafael Nadal a préféré "écouter son corps" et a décidé de renoncer aux deux grands rendez-vous estivaux du tennis jeudi, afin de poursuivre sa carrière.
"C'est une décision qui n'est jamais facile à prendre, mais c'est la bonne dans l'objectif de prolonger ma carrière sportive et de continuer à faire ce qui me rend heureux: jouer au plus haut niveau", écrit sur les réseaux sociaux l'Espagnol, 35 ans depuis début juin et renversé en demi-finales sur la terre battue parisienne vendredi dernier par Novak Djokovic, futur vainqueur, au bout d'un combat titanesque.
Pour expliquer son absence du Grand Chelem londonien (28 juin-11 juillet), "Rafa" évoque le calendrier 2021 resserré, après le léger décalage d'une semaine de Roland-Garros face aux restrictions sanitaires liées à la pandémie de Covid-19.
"Le fait qu'il n'y ait que deux semaines entre Roland-Garros et Wimbledon cette année n'aide pas à ce que mon corps puisse récupérer de la toujours exigeante saison sur terre battue", justifie-t-il.
"Il vient de s'écouler deux mois intenses et la décision que je prends est orientée à moyen et long terme", insiste le Majorquin, qui, pour l'instant, partage avec Roger Federer le record de trophées en Grand Chelem (20).
"Petite douleur au pied"
"A ce stade de ma carrière, la prévention de toute forme d'excès au niveau physique qui risquerait de m'empêcher de continuer à me battre pour des titres à moyen et à long terme, est un facteur très important", poursuit-il.
Si Nadal n'évoque pas de blessure précise, le directeur de Roland-Garros Guy Forget avait lui mentionné "une petite douleur au pied" lors d'une conférence de presse dimanche dernier.
"Il était un peu touché physiquement sur la fin (de la demi-finale). Il a eu, une nouvelle fois, l'élégance de ne pas du tout en parler", avait-il déclaré.
Quelques minutes après son élimination de son tournoi chéri, Nadal avait laissé planer le doute sur sa participation à Wimbledon, qu'il a remporté à deux reprises (2008 et 2010).
"J'ai besoin de souffler un peu, avait-il prévenu. Je n'ai plus 25, 26 ou 27 ans, maintenant j'en ai 35. Je dois voir comment je récupère, à tous les niveaux, et je déciderai si je joue à Londres ou pas. Je ne peux pas prendre cette décision maintenant, je n'ai ni l'état physique, ni la lucidité pour le faire."
Premier forfait d'envergure
Sur les JO (23 juillet-8 août) non plus, Nadal, sacré champion olympique en simple en 2008 et en double en 2016 (avec Marc Lopez), n'avait pas été catégorique dernièrement.
"Dans un monde normal, je n'imaginerais pas manquer les JO, mais dans ces circonstances, je ne sais pas, déclarait-il début mai. Mon âge compte aussi, je prends mes décisions selon ce que ma tête et mon corps me dictent à chaque étape."
"Les JO ont beaucoup compté dans ma carrière et ont toujours été une priorité en tant que sportif, rappelle-t-il jeudi. J'y ai trouvé l'état d'esprit que tout sportif au monde veut connaître au moins une fois. Personnellement, j'ai eu la chance de le vivre intensément trois fois (il a aussi participé en double avec Carlos Moya en 2004, ndlr) et d'être en plus le porte-drapeau de mon pays" à Rio en 2016.
Le champion espagnol, premier sportif d'envergure internationale à renoncer aux Jeux de Tokyo, a payé un lourd tribut aux blessures tout au long de sa carrière, notamment au pied gauche, à même pas vingt ans, aux genoux et aux poignets. Au total, elles lui ont coûté la participation à une dizaine de tournois du Grand Chelem, plus les JO-2012.