Attisée par plus de 50.000 supporters, l'Angleterre brûle d'affronter la surprenante équipe du Danemark mercredi à Londres en demi-finale de l'Euro (23h00), dans son chaudron de Wembley, avec l'espoir d'atteindre sa première finale dimanche face à l'Italie, déjà qualifiée.
"Aujourd'hui c'est le grand jour! Allez l'Angleterre!", a tweeté le Premier ministre britannique Boris Johnson, tandis que le prince Charles a souhaité bonne chance à la sélection dans un message accompagné d'un clip d'un ensemble militaire interprétant l'hymne officieux des Three Lions "Football's coming home".
Après un demi-siècle sans titre, l'Angleterre mise sur sa défense de fer, ses feu-follets offensifs et son public bouillant pour se rapprocher un peu plus du trône et garnir, enfin, une armoire à trophées qui prend la poussière depuis la Coupe du monde 1966 remportée à domicile.
Il faudra dompter le collectif danois, en premier lieu, mais aussi appréhender la charge émotionnelle qui pèsera sur les épaules de Kyle Walker, Harry Maguire, Raheem Sterling et compagnie.
"Quand on est Anglais et qu'on joue un match dans un tournoi majeur, on a toujours une grosse pression. Avant l'Allemagne (2-0 en huitièmes de finale, NDLR) on avait parlé de ça, mais on s'en est bien sortis. Contre l'Ukraine (4-0 en quarts) aussi", a évacué le capitaine Harry Kane, auteur de trois buts durant ces deux matches couperet.
A en croire le sélectionneur anglais, les jambes tremblantes et les noeuds au cerveau seraient plutôt à chercher du côté du Danemark, petit pays de moins de six millions d'habitants qui avait déjà créé la surprise, en 1992, en montant sur le toit de l'Europe au nez et à la barbe des favoris.
Le féroce appétit des Danois
"La pression, elle est ce qu'on la laisse être. Pour nous, c'est plus motivant d'avoir un défi. Si on était un pays avec cinq titres, ce serait différent, mais ce n'est pas le cas. Le Danemark, lui, a déjà gagné un Euro, peut-être qu'ils auront plus la pression de le refaire", a glissé Gareth Southgate.
Ses joueurs se rêvent en successeurs de Gordon Banks, Bobby Charlton et Geoff Hurst, les héros du Mondial-1966 remporté à Wembley. Mais il faudra déjà contourner l'écueil des demi-finales sur laquelle leurs aînés ont depuis buté en Coupe du monde (1990 et 2018), à l'Euro (1968 et 1996) ou en Ligue des nations (2019).
Or, les Danois arrivent avec un appétit féroce et un collectif bien rôdé, malgré les coups durs encaissés lors d'un début de compétition cauchemardesque.
Touché par le malaise cardiaque de son meneur Christian Eriksen en plein match, coulé par deux défaites initiales contre la Finlande et le Belgique, le Petit Poucet scandinave a ensuite semé du rêve par sa résilience et sa qualité de jeu. Et il compte bien enfiler de nouveau ses bottes de sept lieues pour dévorer l'ogre anglais.
"Nous croyons vraiment que ce sera dur pour l'Angleterre de nous battre. Nous venons pour gagner", s'est avancé le sélectionneur danois Kasper Hjulmand.
Choeur anglais en force à Wembley
Devant, le technicien aura l'embarras du choix entre Yussuf Poulsen et Kasper Dolberg. Les créatifs Joakim Maehle et Mikkel Damsgaard seront là pour alimenter l'heureux élu en bons ballons, tandis que la cage sera gardée par le gardien Kasper Schmeichel et la défense dirigée par le courageux capitaine Simon Kjaer.
En tribunes, le match des supporters s'annonce en revanche bien plus inégal.
A Wembley, où 60.000 spectateurs sont attendus, le choeur anglais ne devrait pas avoir trop de mal à recouvrir les encouragements des quelques 8.000 supporters danois annoncés, des expatriés vivant en Angleterre pour la plupart.
La présence de fans venus de l'étranger est en effet quasiment impossible au Royaume-Uni, puisque toute personne entrant dans le royaume est soumise à un isolement allant de cinq à dix jours. L'île britannique, très durement touchée par la pandémie de Covid-19, fait actuellement face une flambée du variant Delta, beaucoup plus contagieux.
Les Rouge et Blanc seront en revanche soutenus par le prince héritier danois, sa femme et leur fils aîné. Le trio est exempté des règles de quarantaine car "il est tout naturel que la famille royale, là aussi, représente le Danemark", a justifié leur porte-parole.