
Très attendue, l'affaire «Sockeroo» a repris ce vendredi en début d'après-midi dans la salle des Commissaires. Même si l'enquête a été renvoyée pour le mois d'octobre, Me Mukund Gujadhur, représentant les intérêts de Ramapatee Gujadhur, en a profité pour mettre les points sur les i. L'homme de loi a aussi saisi de l'occasion pour émettre une suggestion aux «stipes».
L'enquête a démarré avec le 'ruling' des Commissaires de Courses après avoir obtenu un avis légal en ce sens. Sauf que Me Mukund Gujadhur ne s'est pas fait attendre pour réagir. Il trouve aberrant que le board a émis un 'ruling' alors même qu'il n'y avait pas de motion. Il a aussi avancé que son client et lui n'ont pas eu l'opportunité de répondre à cet avis légal comme il l'avait demandé lors de précédente session. Le fils de Ramapatee Gujadhur a tenté de savoir le nom de l'avocat qui a émis les avis légaux, mais en vain. On se souvient que lors de la précédente tenue de cette enquête, il avait fortement conseillé aux Commissaires de ne pas se tourner vers Me Yahia Nazroo, Me Sanjay Bhuckoory et Me Rishi Pursem. Cela pour éviter tout conflit d'intérêts.
Il faut dire que plusieurs points ont été soulevés dans l'avis légal notamment la composition du board et aussi la présence de Mlle Julia Keevy dont la compétence avait été remise en question la dernière fois par la défense. L'avocat voulait débattre des échanges des 'legal advices' en présence de son client, mais aussi l'avocat du club afin que ce dernier puisse mieux comprendre ses arguments.
"Guilty Mind"
Au cours de cette enquête, Me Mukund Gujadhur est venu clarifier un point important. À aucun moment, il ne s’est pas présenté pour contester le règlement 265, mais plutôt l'interprétation de ce 'rule' qui ne parle pas du 'guilty mind', plus connu comme «Mens Rea». "We can't read the rule literally and apply it", ce que l'avocat a voulu faire comprendre à la chambre.
Les choses se sont échauffées quelque peu quand Mukund Gujadhur a voulu savoir auprès de Stéphan de Chalain si ce dernier avait discuté de cette affaire en dehors de la salle des Commissaires, soit avec une tierce personne. Cela pour déterminer si l'enquête a quelque part été faussée avec une pression externe. « Peut-être oui peut-être non. Honnêtement, je ne me rappelle pas », a affirmé le Chief Stipe, au grand étonnement de l'homme de loi. C'est là que Me Mukund Gujadhur et Ramapatee Gujadhur ont évoqué une conversation que l'entraîneur aurait eue avec le président du MTC, Jean-Michel Giraud. Selon la défense, un administrateur aurait aussi exprimé son désaccord sur le fait que Stéphan de Chalain n'a pas défendu comme il se doit Mlle Julia Keevy lors de la précédente session, faisant référence aux propos "You are not competent. It is your duty to know the law and to read the constitution of Mauritius before taking up a job. If a charge is laid on my client, we are going to contest your competence Miss Keevy. You haven't trained yourself. You haven't educated yourself."
Justement, par rapport à ses propos tenus, Me Mukund Gujadhur s'est expliqué davantage cet après-midi. Pour lui, il n'a pas été méchant en utilisant le mot "competent" qui, selon lui, figure dans la constitution du pays. Il a contesté aussi le 'ruling' qui parle de son 'rudeness' lors de la précédente session. Il a nié avoir été 'rude', bien contraire, il a dit cela avec de bonnes intentions afin que le board puisse apprendre et maîtriser au mieux les paramètres légaux avant d'arriver à une sanction.
Pour conclure, il s'est joint à son confrère, Me Yahia Nazroo, qui, selon ses dires, avait affirmé, dans un entretien en 2018, que pour les cas de dopage, la MTCSL doit avoir un avocat qualifié pour siéger sur le panel des Commissaires de Courses voir que le board soit 'legally trained'. L'enquête a été ajournée au mardi 19 octobre à 10h30. Cela en raison que l'indisponibilité de Mukund Gujadhur qui prendra l'avion prochainement. Il sera absent du pays pour quelques semaines.
Un rappel
Les analyses du laboratoire de Quantilab avaient révélé la présence de la dexaméthasone dans le système de Sockeroo, cheval qui a été retiré de la 3e course de cette 12e journée. Cet anti-inflammatoire a été décelé après la prise de sang du coursier le jeudi 22 juillet.
Lors de la précédente session, le Dr Vicky Ruhee avait parlé d'une possibilité d'avoir fait une erreur, mais ne peut dire avec certitude qu'il l'a fait à l'heure du traitement du coursier en question.
À noter que la substance décelée était de faible quantité et ne peut être vue comme une 'performance enhancement' selon la défense.