Neymar a bien besoin de briller jeudi à Paris: un peu éteint depuis quelques semaines au FC Barcelone, l'attaquant espère retrouver son éclat contre la France sous le maillot du Brésil, avec lequel il est presque toujours étincelant.
Cette saison, ses statistiques sont en net progrès après une première année d'adaptation au Barça: il compte déjà 26 buts toutes compétitions confondues et est le troisième meilleur buteur de Liga (17 buts) derrière les intouchables Lionel Messi (32) et Cristiano Ronaldo (31). Au sein du trio d'attaque "MSN" (Messi-Suarez-Neymar), le Brésilien occupe l'aile gauche et apporte de la variété au jeu catalan, autrefois trop dépendant du seul Messi.
Sauf que depuis deux mois, "Ney" marque moins: seulement trois buts sur ses neuf derniers matches. Son nombre d'occasions n'a pas décru mais Neymar peine dans la finition, comme dimanche lors du clasico remporté face au Real Madrid (2-1). Il a notamment péché par égoïsme au Camp Nou, préférant (mal) frapper que servir un partenaire démarqué. Comme s'il s'agaçait de cet inexplicable passage à vide. Mais son entraîneur Luis Enrique n'a aucun doute sur le rendement du Brésilien. "C'est un de nos joueurs les plus déterminants, avec une capacité à marquer et à combiner très importante", a résumé le technicien.
Un peu moins de liberté
Neymar avait sans doute hâte de retrouver la Seleçao, une équipe qui joue pour lui, le place dans des conditions privilégiées et dont il est la seule star offensive. Au Barça, entre le fort pressing à la perte du ballon, le nécessaire travail de repli et l'indispensable subordination au roi Messi, le Brésilien n'est pas aussi libre qu'il pourrait l'être. "Son comportement défensif est à souligner", l'a d'ailleurs félicité Luis Enrique.
Mais avec le Brésil, c'est Neymar le roi: il compte déjà 42 buts en équipe nationale et, à seulement 23 ans, il peut ambitionner de dépasser un jour Pelé (77 buts), l'autre "Roi". Le rendement de "Ney" en sélection n'a d'ailleurs pas décru après le traumatisme du Mondial-2014 à domicile, achevé pour lui sur une blessure et pour ses partenaires sur une humiliation devant l'Allemagne en demi-finale (7-1) et un revers face aux Pays-Bas (3-0) dans le match pour la 3e place. Depuis, le N.10 auriverde reste sur sept buts en six sélections (dont un quadruplé contre le Japon). Au point d'être le principal atout offensif d'une équipe en pleine reconstruction sous la direction du sélectionneur Dunga.
Un peu plus de responsabilités
Bombardé nouveau capitaine de la Seleçao, au détriment du Parisien Thiago Silva, Neymar va devoir digérer ce nouveau rôle. "Plus il aura de responsabilités, plus il évoluera", a fait valoir Dunga. L'attaquant est l'une des rares stars du foot mondial à avoir brillé davantage en sélection qu'en club au cours de sa carrière et la trêve internationale semble l'occasion idéale pour qu'il retrouve son plein rendement.
D'autant qu'une fin de saison de haute volée l'attend d'ici la Copa America cet été au Chili: Neymar a jugé ces derniers jours que le triplé Liga-Coupe du Roi-Ligue des champions était à la portée du Barça, comme en 2009. Avant de défier les Bleus jeudi au Stade de France, le gamin de Santos devra aussi chasser de son esprit l'affaire judiciaire autour de son transfert, qui n'a cessé d'empoisonner le quotidien du Barça ces dernières semaines. Il est arrivé lundi à Paris après une très courte nuit post-clasico, manifestement fatigué. Mais d'habitude, quand Neymar est avec la Seleçao, son moral et celui du Brésil sont bien réveillés.