Nico Rosberg a relancé le Championnat du monde de Formule 1, deux semaines avant le Grand Prix de Monaco, en gagnant dimanche en Espagne, à l'heure de la sieste, devant son coéquipier chez Mercedes-AMG, Lewis Hamilton, et Sebastian Vettel (Ferrari) a complété le podium.
"C'était un week-end fantastique. Tout a bien marché, samedi et dimanche. Je reprends sept points à Lewis et c'est grâce à une équipe fantastique qui nous permet de faire un nouveau doublé. On a encore plus dominé qu'à la dernière course", a réagi à chaud le vice-champion du monde. C'est la première victoire de Rosberg en 2015, au lendemain de sa première pole position de la saison. L'Allemand de 29 ans a pris un excellent départ, puis a parfaitement géré sa course, avec une stratégie à deux arrêts (trois arrêts pour Hamilton), jusqu'au 66e et dernier tour. "Ça faisait longtemps que je n'avais plus pris un aussi mauvais départ", a reconnu Hamilton en conférence de presse. "Et après, j'ai fait le maximum pour rattraper ça, mais ce n'est pas un circuit où il est facile de dépasser, c'est bien dommage. J'ai fait tout ce que je pouvais, mais il a fallu que je reparte à zéro après mon premier arrêt au stand, qui a été trop long. J'ai limité les dégâts". Conséquence directe, Rosberg revient à 20 points d'Hamilton au Championnat alors que se profile l'un de ses GP préférés, sous ses fenêtres, dans quinze jours à Monaco. Un GP très attendu aussi par Hamilton, redevenu célibataire suite à sa nouvelle rupture avec la chanteuse Nicole Scherzinger: "Qu'est-ce qui vous plaît le plus dans le GP de Monaco?", a demandé un journaliste après la course. "Les filles!", a répliqué le double champion du monde, en souriant. Week-end pourri pour Alonso Le podium a été complété pour la cinquième fois de la saison, en cinq courses, par un pilote Ferrari. A ce décompte bien particulier, Vettel mène désormais 4-1 face à son coéquipier Kimi Räikkönen. "Avec la vitesse qu'ils ont montré ce week-end, ils (les pilotes Mercedes) méritent de finir devant nous", a admis le quadruple champion du monde, 3e à 45 secondes de Rosberg, un gouffre. Sa Ferrari, malgré l'étendue de ses progrès, ne pouvait pas aller chercher les Flèches d'Argent. Celle de Räikkönen n'a pas réussi à doubler la Williams de Valtteri Bottas en fin de course et a dû se contenter de la 5e place, devant l'autre Williams de Felipe Massa, maigre consolation. A l'heure de la sieste, devant 86.700 spectateurs, il n'y a pas eu beaucoup de suspense, et surtout de très gros écarts: 7e à un tour et demi, l'Australien Daniel Ricciardo, révélation de la saison dernière (trois victoires), a eu le mérite d'emmener sa Red Bull-Renault à l'arrivée, devant la Lotus de Romain Grosjean. Le dépassement du jour, pour le plus grand plaisir des spectateurs locaux, a été l'œuvre du débutant espagnol Carlos Sainz Jr, aux dépens du Russe Daniil Kvyat (Red Bull). C'était au début du dernier tour, en conclusion d'un joli week-end de F1 au soleil. Et c'était un bon moyen pour les Espagnols de se consoler des déboires de leur héros, Fernando Alonso (McLaren-Honda). En panne de freins, après avoir occupé brièvement la 7e place en choisissant de changer de pneus le plus tard possible, le double champion du monde a failli faucher l'un de ses mécanos, celui qui s'occupe du cric. C'était encore un week-end pourri pour "Nando", deux ans tout juste après sa 32e et dernière victoire en F1. A Montmelo, en mai 2013.