Le journaliste Ziyad Issack (à droite) dans le feu de l’action.

J’ai testé - Kyokushin karaté : le combat de toute une vie

By Ziyaad Issack Lundi 28 Mai 2018 Sports individuels , Sports de combat , O commentaire 0 views

On en a tellement entendu parler, qu’on a fini par vouloir tester le ‘karaté kyokushin’. Et c’est ainsi qu’on s’est rendu au ‘Dojo’ du Sensei Moobeen Jeewa à Port-Louis pour une bonne séance d’entraînement, afin de découvrir l’art martial le plus pratiqué du Japon.

C’est à bras ouverts que le sympathique Sensei Moobeen Jeewa nous a accueillis dans son Dojo à Port-Louis. Sans perdre de temps, on enfile le kimono pour se mettre dans la peau du « véritable » karatéka. Contrairement aux autres disciplines sportives, ici on commence d’abord par un salut traditionnel, le « Osu », genoux à terre en signe de respect envers le Sensei (professeur), le Dojo, le fondateur et les autres élèves, avant de se remettre debout pour se saluer une nouvelle fois. On comprend alors, comment la modestie et l’humilité sont importantes en karaté kyokushin. Viennent ensuite les échauffements et les étirements, comme dans la plupart des sports de combat, car les muscles seront sollicités durant une bonne heure voire deux, dépendant du type d’entraînement.

Une fois les préliminaires accomplis, place à l’exécution de la technique. On suit les mouvements du Sensei : Ichi, Ni, San, Shi…les chiffres défilent en japonais et on est parti pour plusieurs séries de coup de poings et de pieds, à gauche, à droite et encore à gauche. Les mouvements s’enchaînent les uns après les autres. Quelques minutes plus tard, la fatigue commence à se faire ressentir au niveau des épaules et des jambes. On est à bout de souffle. Le Sensei Moobeen nous demande alors de faire les mouvements en douceur et de ne pas forcer, car après tout, on est qu’à notre première séance d’entraînement. Suivre le rythme des autres élèves devient effectivement de plus en plus difficile à mesure que les secondes passent. Contrairement à nous, ils ont l’habitude de l’entraînement. On persévère quand même, car on connaît ce sport de combat, fondé par le Maître japonais, Masutatsu Oyama.  

Après quelques exercices de respirations, viennent les autres techniques ; Shuto Uke (sabre de main), Soto Uke (marteau du poing), Oi-Zuki (coup de poing avant), Gyaku-Zuki (poing inversé), Shita Zuki (coup de poing vers l’abdomen), Hiza Geri (coup de genou), Mawashi Geri (coup de pied circulaire), Mae Geri (coup de pied frontal) etc…des séries de trente entrecoupées de cinq à dix secondes de pause. Une fois ces exercices terminés, on passe à l’étape suivante, le self-training, comme le surnomme le Sensei Moobeen. Et là encore, les muscles sont appelés à s’activer, jumping squats, push-ups, sit-ups, lunges. Après une bonne heure d’entraînement sans relâche, le Sensei nous invite à prendre une pause de cinq minutes pour s’hydrater. On se salue alors une nouvelle fois avant de gagner les vestiaires.

Une fois la pause terminée, place à la deuxième partie de la séance d’entraînement. Tout le monde se met en mode combat, afin de procéder à l’étape suivante : cogner sans relâche pendant deux minutes sur un bouclier de frappe, tout en exécutant les différentes techniques et combinaisons poings-pieds, comme en combat réel. Six séries de deux minutes, entrecoupées d’une pause de 20 secondes et on est parti pour une bonne douzaine de minutes à cogner de toutes nos forces. Dès la première minute, on est déjà exténué. La technique est de savoir maîtriser sa respiration afin de ne pas s’épuiser.

Les règles du combat

Arrive enfin l’étape cruciale, le combat. Contrairement aux autres sports de combat, en Kyokushin karaté, les protections sont exclues pour les seniors, car c’est du full-contact. Face à son adversaire du jour, notre journaliste s’apprête à découvrir les règles du combat. Les règles sont simples. Les coups sont portés avec une force maximale, mais il est interdit de frapper avec les poings à la tête de l’adversaire, en revanche les coups de pieds et de genoux sont permis. Pour les enfants, les juniors et les femmes, des protections adéquates sont parfois obligatoires dépendants des compétitions.

Les combats se mènent souvent à distance très serrée, les coups principaux sont portés à répétition en direction des jambes et de l’abdomen de l’adversaire, et visent à détruire sa capacité de tenir le combat.

L’absence de gants ou de protections et la sévérité des combats fait des pratiquants de ce style, des karatékas endurcis, capables d’assumer une grande charge physique et spirituelle dans tous les sens du terme. Les combats durent deux minutes et le gagnant est désigné à la fin des deux minutes. S’il y a égalité, un round de deux minutes supplémentaire est alors accordé, jusqu’à ce qu’un gagnant soit trouvé. En cas d’égalité parfaite, on passe alors à la pesée, le plus léger des deux karatékas, remporte le combat. 

Le karaté kyokushin n’est donc pas seulement un art martial, il s’agit également d’une discipline qui prépare son pratiquant à affronter les défis de la vie.

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