Il faudra faire sans la bière d'avant et d'après-match: les organisateurs ont fait volte-face deux jours à peine avant le début du Mondial-2022 au Qatar, en interdisant la vente d'alcool à proximité des huit stades.
Cette décision jette une ombre sur les promesses des autorités de ce petit émirat gazier conservateur d'alléger l'application de sa législation durant cet événement planétaire qui devrait accueillir plus d'un million de supporters du monde entier.
Pour la FSA, l'association des supporters anglais, attendus par milliers à Doha lundi pour leur premier match contre l'Iran, "cette volte-face de dernière minute illustre un problème plus large: l'absence totale de communication et de transparence du comité d'organisation envers les supporters".
"S'ils peuvent changer d'avis d'un coup d'un seul, les supporteurs nourriront des inquiétudes compréhensibles sur leur capacité à respecter leurs promesses sur d'autres questions, relatives au logement, au transport et questions culturelles", selon l'association.
Depuis sa désignation pour organiser cet événement planétaire en 2010, obtenue à la surprise générale aux dépens des Etats-Unis, le Qatar est en butte à de nombreuses critiques: accusations de corruption pour l'emporter, sort réservé aux travailleurs migrants, respect des droits des femmes et des personnes LGBTQ+, impact environnemental du tournoi...
"Pression considérable"
Les organisateurs vont peiner à éteindre ces critiques et, comme l'a enjoint le patron de la Fifa Gianni Infantino, à se "concentrer sur le football". D'autant que selon le quotidien britannique The Times qui l'a révélé, ce revirement est le résultat d'"une pression considérable" exercée par les dirigeants qataris dont la famille régnante.
Au lendemain de l'officialisation du forfait du Sénégalais Sadio Mané qui a été opéré jeudi "avec succès" du péroné droit en Autriche, une autre star, le Portugais Cristiano Ronaldo, est attendue dans la soirée au Qatar. Les derniers à arriver dans l'émirat seront les Brésiliens de Neymar samedi soir, à la veille du match d'ouverture Qatar-Equateur.
Pour ne pas trop subir la pression et les contrecoups du divorce brutal entre CR7 et son club de Manchester United, les Portugais vont s'installer très à l'écart des autres sélections, à l'est de la ville.
Ronaldo rejoint donc à Doha Messi l'Argentin, Mbappé le Français mais aussi l'Allemagne et l'Angleterre, déjà à pied d'oeuvre au Qatar.
Les Anglais affronteront les Iraniens, qui seront très observés s'ils décidaient d'exprimer leur soutien aux manifestants dans leur pays et leur condamnation de la répression.
Leur capitaine, Alireza Jahanbakhsh, a affirmé jeudi que le choix de célébrer ou non un but au Mondial-2022 en soutien aux manifestations dans son pays, relevait d'une "décision personnelle" des joueurs.
"On est là pour respecter le maillot et notre équipe nationale, apporter de la joie au peuple iranien. La question de la célébration est une décision personnelle, propre à chaque joueur", a-t-il insisté.
Escorte de F-16
Signe que cette Coupe du monde se disputera dans une ambiance très particulière, la sélection polonaise a été escortée par des avions de chasses F-16 dans l'espace aérien du pays, encore sous le choc de l'explosion d'un missile à Przewodow, village situé à 6 kilomètres de l'Ukraine, qui a tué deux personnes en début de semaine.
La roquette, qui a fait craindre une escalade dans l'invasion russe de l'Ukraine, aurait été tirée par la défense aérienne ukrainienne dans le but d'intercepter les attaques russes.
Cette escorte "est une bonne chose, cela montre le soutien que nous apportons à nos joueurs", a déclaré le ministre de la Défense, Mariusz Blaszczak.
Acteurs importants de ce Mondial, les arbitres seront aussi mis à l'honneur vendredi avec une journée média qui leur sera consacrée.
Les 36 arbitres de champ, dont trois femmes, seront au centre de l'attention pendant quelques heures en espérant qu'elle se reporte sur Ronaldo et Cie une fois le Mondial débuté.