Mondial : Sensation au Qatar, l'Allemagne expulsée du Mondial

By . DefiSports Friday 02 December 2022 Qatar 2022 O commentaire 0 views

Le premier géant est tombé ! L'Allemagne, quadruple championne du monde, a été éliminée du Mondial-2022 malgré sa victoire pour l'honneur contre le Costa Rica (4-2), jeudi à al-Khor, une sortie bien plus retentissante encore que celle de la Belgique quelques heures plus tôt.

Et quand les cadors pleurent, deux "outsiders" rient, le Maroc et le Japon, qualifiés et enthousiasmants premiers de leur groupe, qui affronteront respectivement l'Espagne et la Croatie en huitième de finale.

Cette journée folle a commencé par la sortie sans gloire de la Belgique, après son nul contre le vice-champion du monde croate (0-0). Demi-finaliste en 2018, la "génération dorée" des Kevin de Bruyne et autres Eden Hazard avait besoin d'une victoire. Las, Romelu Lukaku a failli, avec trois invraisemblables ratés en fin de match.

Cela n'a été que le hors d'oeuvre. La Mannschaft n'avait plus son destin en mains depuis sa défaite inaugurale contre le Japon (2-1). Et de fait, la victoire inattendue du même Japon contre l'Espagne, obtenue sur le même score avec un deuxième but litigieux, l'a éliminée. L'Espagne, elle, s'en sort, mais "ça ne peut plus se reproduire parce que sinon tu rentres à la maison", a mis en garde l'attaquant Alvaro Morata.

Pour l'Allemagne, moins de deux ans avant son Euro, cette deuxième élimination consécutive dès les phases de poules d'un Mondial est une "catastrophe absolue" qui "fait incroyablement mal", a reconnu l'attaquant Thomas Müller au terme d'une rencontre dirigée par l'arbitre française Stéphanie Frappart, première femme à diriger un match de Coupe du monde masculine.

Le mur écroulé 

Symbole de ce naufrage, la performance de Manuel Neuer, qui n'est plus "le mur", auteur même d'un contre son camp sur le deuxième but costaricain.

Le dernier rempart de la Mannschaft était cependant devenu au coup d'envoi le gardien de but le plus capé de l'histoire de la Coupe du monde, avec désormais 19 matches à son compteur, un de mieux que son lointain devancier Sepp Maier et que le Brésilien Claudio Taffarel.

Mais, à 36 ans, ce sera aussi à coup sûr le dernier pour Neuer, qui fut le gardien emblématique des champions du monde 2014...

Allemagne et Belgique qui pleurent, Maroc et Japon qui font la fête. Vainqueur jeudi du Canada (2-1), après avoir accroché les Croates (0-0) puis battu les Belges (2-0), le Maroc s'est offert le droit de disputer le deuxième huitième de finale de son histoire, 36 ans après le premier, en 1986.

Pour le Japon, ce sera le quatrième. Et pas le moins notable puisqu'il a fait chuter deux géants du sport, Espagne et Allemagne. Et leur entraîneur Hajime Moriyasu prévient qu'il ne compte pas s'arrêter là: "On a encore beaucoup de choses à prouver, mais l’Asie, le Japon, sont capables de gagner sur la scène internationale."

Même joie et même fierté dans le camp du Maroc, un autre outsider: "Cela n'a pas été facile mais quand on a la possibilité d'écrire l'histoire, on s'en souvient toute sa vie", s'est réjoui le sélectionneur Walid Regragui.

Si Hansi Flick a dit son intention de rester en poste, le sélectionneur de la Belgique, Roberto Martinez, a annoncé qu'il quittait ses fonctions. "Je dis au-revoir à l'équipe nationale, et c'est plein d'émotion comme vous pouvez l'imaginer", a déclaré l'Espagnol qui avait pris en mains les Diables Rouges en 2016.

Sifflet historique 

Le match de l'élimination de l'Allemagne restera aussi comme le premier de l'histoire de la Coupe du monde masculine arbitré par une femme, la Française Stéphanie Frappart, qui a parfaitement maîtrisé la partie, même quand elle a eu des soucis apparents avec son écouteur la reliant à la salle d'arbitrage vidéo.

C'est un aboutissement logique pour cette arbitre de 38 ans, passée de la Ligue 2 à la Ligue 1, de la Supercoupe d'Europe à la Ligue des champions, et qui poursuit sa trajectoire de pionnière... Un signal loin d'être anodin également dans un pays, le Qatar, régulièrement critiqué sur la question des droits humains, notamment les droits des femmes ou des minorités LGBT+.

"C'est aussi un signe fort de la Fifa et des instances de faire arbitrer des femmes dans ce pays-là", disait Stéphanie Frappart en septembre. "Je ne suis pas porte-parole féministe mais si cela peut faire avancer des choses..."

 

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