Il aspire à un avenir brillant en tant que sprinteur. Peut-il en être autrement lorsqu’on a Stéphan Buckland comme coach ? En tout cas, Jean-Yann Degrace confie déjà qu’il n’ira pas aux Jeux des îles pour faire de la figuration.
Déjà, très jeune, il serpentait les couloirs des stades à la recherche d’un déclic. À l’âge de 13 ans, Jean-Yann Degrace a découvert qu’il a un avenir tout tracé en athlétisme. Et maintenant, il espère marcher sur les traces de son mentor, Stéphan Buckland, quatre fois médaillés d’or aux Jeux des îles.
Nancy, France, jeudi après-midi. Les athlètes s’échauffent sur la piste. D’un côté, les spécialistes du saut et des lanceurs s’affûtent dans la bonne humeur. Un peu plus loin, ce sont les pensionnaires du Centre International d’Athlétisme de Maurice (CIAM) qui s’échauffent. Ces derniers se peaufinent en vue des échéances capitales à venir. Au sein de ce petit groupe, un sprinteur retient l’attention. Les yeux rivés vers la ligne d’arrivée, il s’élance au signal de son entraîneur, Stéphan Buckland. Mais Jean-Yann Degrace n’est pas satisfait de son chrono. Son objectif, c’est de courir à la vitesse du vent aux 100m et 200m.
Inspiré par son frère
« Je veux que mes parents, ma famille et mon pays soient fiers de moi. Je vais continuer à me donner à fond. Je bosse dur, car il n’y a pas de temps à perdre », lâche le sprinter. Depuis sa tendre enfance, il savait qu’il emboîterait le pas de son grand frère, Jean-François Degrace. « Lorsque je venais le voir à l’entraînement, je me disais que je serai aussi performant que lui. »
Alors que son aîné s’adonne au tour de piste, lui, pour se démarquer, préfère opter pour l’épreuve reine et le demi-tour de piste. « J’ai débuté au Champ-de-Mars avec un coach qui s’appelait Aury. J’avais alors 13 ans. Et déjà, je suivais les performances de mon idole, Stéphan Buckland. Puis, je me suis dirigé vers le Centre de formation d’athlétisme à Réduit. Et,c’est là-bas que j’ai établi un nouveau record au 300m. »
Son aventure ne fait alors que commencer. Il s’envole pour la Suisse pour continuer à vivre de cette passion pour le sprint. « À 14 ans, j’ai suivi un programme de sports-études. Et ce n’est qu’à 16 ans que je suis retourné à Maurice. J’ai poursuivi mes entraînements sous la férule de Giovanni Lindor. Grâce à mes chronos, j’ai réalisé les minima pour les Championnats d’Afrique juniors en 2013. Et comme les bonnes performances continuaient à affluer, Vivian (Gungaram) m’a offert une bourse pour rejoindre le CIAM, avec Stéphan Buckland. » Actuellement, le jeune athlète n’a qu’une obsession : se donner à fond lors des Jeux des îles en août prochain. « Je rêve de décrocher la médaille d’or aux 100m et 200m. Je continue à m’entraîner dur. Il faut aussi ajouter que j’ai le soutien de ma famille et aussi de mon coach pour aller encore plus loin. Et après ces Jeux, j’espère aussi me faire un nom lors des Jeux d’Afrique. »
Fort dans sa tête, il l’est : « Les Malgaches et les Réunionnais s’entraînent aussi dur que nous pour ces Jeux. Mais je pense que mon principal adversaire sera mon mental. Il faut rester solide dans la tête. »
De bon augure à quelques semaines des Jeux…