C’est un athlète que l’on ne présente plus. Le recordman du décathlon mauricien reste humble, malgré les nombreux titres empochés durant sa carrière. Discipliné, Guillaume Thierry abordera ses quatrièmes Jeux des îles avec beaucoup de sérieux. Et avec la médaille d’or comme objectif.
À moins de 42 jours de la 9e édition des Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI), les athlètes mettent les bouchées doubles en ce moment dans ce qui est la phase finale de la préparation. À l’entraînement, la concentration d’un athlète ne passe pas inaperçue. Sa perche en main, il fixe le sautoir. Guillaume Thierry sait que l’étape jusqu’à l’île sœur est encore longue, mais il compte rééditer l’exploit de 2007, à Madagascar, lorsqu’il avait décroché l’or au décathlon.
Pourtant, ce n’est pas cette discipline qui l’a intéressé au début. « Il faut dire que tout a commencé quant j’étais en Form I au collège St Andrews, lors du Sports Day. J’ai été impressionné par la performance de David Blackburn au 100 m. Et j’ai dit à mon père que je voulais courir aussi vite que lui. Et après avoir pris les renseignements, je me suis inscrit à l’école d’athlétisme, avec Jean Chelin », raconte-t-il.
Un touche-à-tout
Au départ, il pratiquait le sprint, mais il s’essayait également à d’autres épreuves, sous l’œil averti de feu Jacques Dudal. « Je suis passé du saut à la perche aux lancers. Ce n’est qu’après ma HSC que j’ai commencé le décathlon, avec le coach ukrainien Oleksandr Nevskyi», précise-t-il. Et d’ajouter : « C’est un sport complet, très dur en lui-même.
On l’appelle même les dix travaux d’Hercule. On souffre énormément à l’entraînement, même en compétition, mais la beauté de ce sport c’est que tant qu’un décathlon n’est pas terminé, on ne peut savoir qui l’emportera. On se donne à fond à chaque épreuve. Et on passe notre temps à essayer de se surpasser, jour après jour. » Du haut de ses 28 ans, Guillaume en a remporté des médailles aux Jeux des îles. Pour l’édition réunionnaise, il espère que la chance sera de son côté. En 2003, lors de ses premiers Jeux, sur le sol mauricien, il n’avait pris part qu’au saut à la perche. Il avait remporté la médaille d’argent tout en étant malade. Mais il s’est racheté quatre ans plus tard, à Madagascar. « Mon père était avec moi. Et avec son soutien j’ai enlevé la médaille d’or au décathlon, avec un total de 7231 points. C’était le nouveau record des Jeux et de Maurice. C’était l’euphorie, car j’avais aussi décroché la médaille d’or au saut à la perche », dit-il fièrement.
Et puis il y a eu les Jeux de 2011, aux Seychelles, où l’athlète mauricien a craqué. « J’ai remporté la médaille d’argent au décathlon avec un total de 7356 points. Par contre, à la perche, j’ai dû me contenter de la troisième place. Au décathlon, je sais que j’ai été faible dans ma tête, surtout avant d’entamer les 1500 m. C’est à ce moment que tout a basculé », fait-il ressortir. L’objectif pour 2015 est, bien évidemment, d’effacer les mauvais souvenirs des derniers Jeux.