Il a tout sacrifié par amour pour le vélo : études, amis, famille. Et même s’il a quelques regrets, il est fier de son parcours jusqu’ici. Lui, c’est Olivier Le Court de Billot. Pour sa première participation aux Jeux des îles, il s’est préparé à toute éventualité…
Un groupe de cyclistes s’entraînent sur les routes de Toulouse.L’un d’eux retient l’attention avec son accent atypique. D’ordinaire, c’est lui qui charrie le plus ses coéquipiers. « J’aime embêter mes amis. Les pousser jusqu’au bout. Ma famille et mes amis me trouvent gonflant par moments », confie-t-il en riant. « L’année dernière en Alsace, l’on me prénommait le ‘Mauricette’. Cette année à Toulouse, on m’appelle ‘Mojito’. » Mais derrière la plaisanterie, se cache quelqu’un de très sérieux dès qu’il s’agit de compétition.
Olivier est un jeune homme très déterminé. Il sait ce qu’il veut et ne passe pas par quatre chemins pour atteindre son but. Le cyclisme, c’est plus qu’un sport pour lui. C’est toute sa vie. « J’ai débuté le cyclisme parce que j’adorais l’ambiance d’après-course. Petit, je regardais mon père aller s’entraîner et cela m’a donné l’envie de ressentir les mêmes sensations que lui. »
Pourtant, son parcours n’a jamais été de tout repos. Déjà chez les cadets, ici à Maurice, il devait jongler entre les études et le vélo. En grandissant, les choses ne se sont pas pour autant arrangées. « Quand je suis passé en junior, j’ai pris la décision de poursuivre mes études en Allemagne, et j’ai couru là-bas pendant deux ans. Puis, j’ai été contraint d’arrêter l’école au bac. Je me concentre uniquement sur le vélo. » Depuis, il a quitté l’Allemagne pour s’installer en France.
« Cela fait trois ans depuis, que je ne vis de ma passion pour le vélo. Cette année, j’ai eu la chance d’être employé comme éducateur sportif, et je m’occupe aussi de l’école de vélo de mon club. J’ai fait énormément de sacrifices. Et en abandonnant l’école, j’ai perdu beaucoup d’amis. Je ne pense pas que beaucoup l’auraient fait. »
Grâce à son mental d’acier, Olivier n’a pas regardé derrière lui. Au contraire, il continue à avancer. « Je suis guidé par ma passion. J’ai eu l’occasion de voyager et de découvrir de nouvelles cultures. J’ai aussi fait des rencontres exceptionnelles. »
Pour sa première participation aux Jeux des îles, il avoue qu’il ne s’attend pas à ce que les coureurs aient le même niveau que les étrangers qu’il côtoie au quotidien. « Mais j’ai appris à ne pas sous-estimer les gens. »
Avec le stage prévu lors de ces trois prochaines semaines, il compte en tirer le maximum, et, pourquoi pas, offrir la première médaille d’or dans la course en ligne à la sélection mauricienne…