Les judokas se souviennent encore de ce personnage atypique qu’est Clément Bordelais. Fonceur, aucun obstacle ne pouvait l’empêcher d’atteindre les plus hauts sommets. « Volé » lors d’un combat en individuel, le judoka s’est racheté avec rage un jour après. C’était lors des Jeux de 1985, à Maurice.
Les défaites, il en a connu très peu sur le plan local. Mais celle qui lui est restée au travers de la gorge reste celle des Jeux des îles de 1985, ici à Maurice. à un pas de la finale, il perd dans sa catégorie mais il se venge dans le tournoi par équipe, face au même adversaire.
Le Gymnase Pandit Sahadeo à Vacoas est bondé. La liesse populaire a gagné les Mauriciens venus en grand nombre supporter les judokas. « Même en dehors du Gymnase, les gens n’arrêtaient pas de crier ‘champion’ quant ils me voyaient. Selon moi, les jeux des îles de 2003 n’ont pas connu la même effervescence. En tout cas, 1985 reste un moment unique dans les annales du sport mauricien,» souligne Clément Bordelais.
Le regard chargé de souvenir, il se remémore les moments phares qui ont précédé cet évènement. « Je me souviens encore de notre préparation résidentielle du côté de Pointe Jérôme. Et aussi, du côté du Collège Royal de Port-Louis. Mais, nous avons quant même eu l’occasion d’avoir quelques stages à l’île de la Réunion. »
Et pour en revenir à la compétition, il fallait bien sûr passer par les séances de qualifications. « Tous les pays engagés dans le tournoi avaient deux participants par catégorie. » Et après avoir battu ses adversaires, Clément Bordelais accède en demi-finales en moins de 60 kilos. Opposé au Réunionnais, Alain Dijoux, notre compatriote ne pensait pas qu’il allait passer un sale quart d’heure sur le tatami.
« Mon combat était très suivi. J’étais le numéro un dans ma catégorie et donc, la place en finale était comme quasiment assurée. Malheureusement, je n’ai pas eu cette chance. Cela dû à un mauvais arbitrage. Nous avons contesté la décision arbitrale mais rien n’a faire. »
Mais, Clément Bordelais, aussi appelé le ‘Little Big Man’ a eu sa revanche plus vite que prévu. « Le lendemain, on était de nouveau en action pour le compte du tournoi par équipe. Et, j’ai eu ma revanche. Opposé, une fois de plus à Dijoux, je l’ai battu à plat couture. Ce qui veut dire que s’il était vraiment fort, je pense qu’il aurait dû de nouveau s’imposer. »
En tout cas, même médaillé de bronze, Clément Bordelais gardera toujours un très bon souvenir de ces jeux, tenus à Maurice, 30 ans de cela. « Mes amis ont été présents, et ils m’ont beaucoup supporté. En tout cas, cette victoire lors du tournoi par équipe m’a permis de me racheter aux yeux du public. En tant que numéro un, j’ai pu garder la tête haute. »
En tout cas, la vengeance n’est pas nécessairement un plat qui se mange froid, même tiède, il est aussi mangeable.