L’Association mauricienne de Handball a mis tous les atouts de son côté pour le grand retour du Handball au programme des Jeux des îles. Si du côté masculin Maurice avait remporté la médaille de bronze en 1998, ce sera une grande première pour la sélection nationale féminine.
[dropcap]L[/dropcap]e retour de cette discipline aux Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI), après une unique incursion en 1998 à La Réunion, apportera comme une bouffée d’air frais aux handballeurs, et sera une source de motivation pour les jeunes.
Les garçons seront face à Mayotte et Madagascar au tour préliminaire dans la poule A. Quant aux filles, elles sont dans la poule B avec les Réunionnaises et Seychelloises. Dominique Filleul, le Conseiller Technique Nationale, nous a dit que : « Le premier match contre Madagascar sera très important, car le résultat impactera sur la sélection masculine pour le reste de la compétition. Après, si on atteint la finale, tout peut arriver. Mais, il nous faudra, avant tout, terminer en tête de cette poule. »
La sélection féminine devra aussi frapper fort d’entrée lors du match contre les Seychelles, le lundi 3 août. Car, ensuite elle affrontera la favorite de la compétition qu’est La Réunion. « Les filles devront aussi vaincre d’entrée. Au cas contraire, elles seront condamnées à l’exploit face aux Réunionnaises », nous dit Dominique Filleul.
Les deux sélections suivent un programme minutieusement préparé par l’AMH depuis plus d’une année. Les deux équipes savent déjà beaucoup sur leurs principaux adversaires pour avoir joué contre eux ces derniers mois. La confiance est de mise chez les hommes et les filles. Ils se disent capable d’un exploit en terre réunionnaise.
Pour rappel, Maurice avait décroché la médaille de bronze lors des JIOI de 1998. Dirigée par le Malgache Bertin, la sélection comprenait les joueurs suivants : Jeannot Dorasawmy, Ludovic Carré, Stéphane Virginie, Thierry Étrange, Mervyn Chaumière, Dario Chowrimootoo, José Chengen, Berty Caramsing, Jimmy Anthony, Benoît Bonnefin, Jean-Lou Teycheney, Ruddy Veerasamy, Michel-Ange Ithier, Jason Chellen et Sanjay Dabydin. La médaille d’or avait été décrochée par La Réunion suite à sa victoire en finale face à Madagascar.
Jonathan Ramsamy
Jonathan Ramsamy le miraculé
La sélection masculine a récupéré son dernier rempart in extremis. Peu de gens pronostiquaient un retour à temps pour le gardien Jonathan Ramsamy. Ce grand gaillard s’était sévèrement blessé lors d’une rencontre amicale contre l’équipe réunionnaise de La Cressonière, au gymnase de Phoenix, le 17 janvier. Sa blessure était plus grave qu’on pouvait l’imaginer. Une déchirure des ligaments croisés du genou droit, qui nécessitait une intervention chirurgicale. « J’étais anéanti quand on m’a annoncé le diagnostic à l’hôpital. Surtout quand ils m’ont dit que l’opération ne pourrait pas se faire avant quatre mois. Mon monde s’est écroulé. Je m’étais tant investi pour être au top en vue des JIOI. C’était le pire moment de ma vie », raconte Jonathan Ramsamy. Mais heureusement qu’une solution fut vite trouvée avec l’aide de son employeur, qui n’est autre que le Conseiller technique national Dominique Filleul, directeur de City Sports. Ils se sont tournés vers une clinique privée pour l’opération, qui a été un succès. « J’ai repris confiance après l’opération. Surtout lorsque le médecin en charge de ma rééducation m’a dit que je pourrai être opérationnel à temps si je suivais son programme à la lettre. C’est ce que j’ai fait et je suis de retour plus fort que jamais. Je tiens à remercier Dominique Filleul et tous les médecins qui se sont occupés de moi ces derniers mois », dit-il. La sélection masculine a donc retrouvé son « goal », qui a déjà fait parler de lui en effectuant des arrêts déterminants lors du premier match du championnat avec son club la semaine dernière. Jonathan Ramsamy, qui est plus déterminé que jamais après ces dures épreuves, n’a désormais qu’un objectif : « J’y vais pour remporter la médaille d’or. Nous pouvons le faire. Il suffit d’y croire. »Sheron Raboud–Amoordon : Un podium pour l’histoire
La capitaine de la sélection féminine veut marquer l’histoire en menant ses troupes vers les sommets lors de cette première participation du handball féminin aux Jeux. « Une médaille de bronze est à notre portée. Nous devons respecter les équipes de La Réunion et de Madagascar, qui sont très fortes. Nous avons un bon groupe qui s’entraîne très dur et nous avons beaucoup progressé. Nous ferons de notre mieux pour ramener le meilleur résultat possible. Une place sur le podium est envisageable », explique Sheron Raboud–Amoordon, pivot et capitaine de la sélection nationale. Et comme ce sera peut-être ses derniers Jeux, elle ne compte pas rater le coche. « Ce sera peut-être ma première et dernière JIOI. Je ne sais pas si mes jambes tiendront encore quatre ans. J’ai une lourde responsabilité en tant que capitaine. Et je compte mener à bien ma tâche. Les filles sont motivées et tout peut arriver en sport », dit-elle. Thierry Étrange