Parti en pole position, Lewis Hamilton (Mercedes), au terme d'une nouvelle démonstration de son talent et grâce au "bon choix de pneus, au bon moment", a remporté à domicile le Grand Prix de Grande-Bretagne de Formule 1, dimanche à Silverstone.
"C'est la première fois de ma carrière en F1 que je choisis les bons pneus au bon moment", a un peu exagéré le Britannique, euphorique, après sa 5e victoire de la saison, la 38e de sa carrière, devant sa victime préférée, son coéquipier Nico Rosberg, et celui auquel il a succédé sur les tablettes mondiales, Sebastian Vettel (Ferrari).
Cette victoire nette et sans bavure, grâce à un passage en pneus intermédiaires au moment idéal, le 44e des 52 tours prévus, juste avant que la pluie se mette vraiment à tomber sur le billard anglais, lui permet de reprendre 17 points d'avance sur Rosberg au championnat. L'écart entre les deux pilotes des Flèches d'Argent fait le yo-yo depuis Monaco, car ils gagnent à tour de rôle.
"Bien joué, rien à dire, mais j'ai d'abord pensé qu'il s'était arrêté trop tôt", a avoué le vice-champion du monde, fair-play, avant de longuement examiner le trophée du vainqueur en conférence de presse. Un trophée qu'il avait soulevé en 2013 mais qui vient de lui échapper deux années de suite, à cause du récidiviste Hamilton.
Ce 6e doublé de l'écurie Mercedes-AMG cette année, en neuf GP, semblait bien mal engagé quand les Williams de Felipe Massa et Valtteri Bottas ont bondi de la 2e ligne pour prendre les commandes au 1er tour. Juste avant une sortie de la voiture de sécurité provoquée par un carambolage impliquant cinq monoplaces: la Red Bull de Daniel Ricciardo, les deux Lotus et les deux McLaren.
Dès la reprise, Hamilton a failli tout perdre en tentant une attaque osée sur Massa, puis il s'est calmé et a attendu son heure. Il a d'abord bien géré son premier changement de pneus, ce qui lui a permis de passer en tête avec trois secondes d'avance sur Massa. Il a encore mieux géré l'arrivée de la pluie, annoncée par la météo locale, en rentrant le premier pour mettre un train de pneus Pirelli intermédiaires.
Ce choix, en accord parfait avec son équipe, s'est révélé déterminant. Au bout des 52 tours, Hamilton a terminé avec dix secondes d'avance sur Rosberg et donc triplé la mise à Silverstone, après ses victoires de 2008 et 2014. Devant un public record de 140.000 spectateurs, à grande majorité britannique.
Williams bien parti, mal arrivé
"Je vous voyais à chaque tour, dans le coin de ma visière, je sentais votre soutien, je n'aurais pas pu y arriver sans vous", a dit Hamilton sur le podium, alors que le soleil était revenu sur Silverstone. "C'est ça aussi l'Angleterre, il pleut et deux minutes après il fait soleil", a souri Vettel. Il devance encore Hamilton de deux unités, avec 40 GP victorieux.
La bonne affaire du jour a été réalisée par ce même Vettel, déjà bien remonté, car la Scuderia Ferrari a parfaitement géré l'arrivée de la pluie. Le quadruple champion du monde était 10e au quart de la course, à cause d'un départ très moyen, mais il termine sur le podium, son 6e de la saison, parce qu'il s'est arrêté en même temps qu'Hamilton, dès les premières gouttes.
Les grands perdants du jour sont les pilotes Williams. Ils échouent au pied du podium alors qu'ils pouvaient espérer beaucoup mieux de ce dimanche à l'anglaise, météo comprise. Ils n'ont pas réussi à creuser l'écart en début de course, ce qui était prévisible, parce que Massa a ralenti Bottas, plus rapide. Ils ont ensuite perdu leurs chances de podium dans les stands, ce qui est déjà arrivé à l'écurie de Sir Frank.
Plus loin dans le classement, les places d'honneur sont allées à la Red Bull du Russe Daniil Kvyat, 6e, les deux nouvelles Force India, modèle 2015, de Nico Hülkenberg (7e) et Sergio Pérez (9e), et l'autre Ferrari de Kimi Räikkönen (8e). Sans oublier Fernando Alonso (McLaren-Honda), le double champion du monde, qui a obtenu au mérite le point de la 10e place. Son premier de la saison.