Bruno Julie : « on ne peut rattraper le retard accumulé »

Lundi 20 Juillet 2015 Evènements sportifs , JIOI 2015 , O commentaire 0 views
L’ancien boxeur et médaillé olympique s’offusque que la plupart des disciplines aient attendu la dernière minute pour préparer les 9es Jeux des îles de l’océan Indien. Il fait également part de son incompréhension quant à l’absence de Kennedy St-Pierre. Il n’y aura pas de quatrième Jeux des îles pour vous. Suivrez-vous quand même cet événement ? Je ne manquerai cela pour rien au monde. Je suivrai mes compatriotes sur le petit écran. Même si je ne suis plus sur le ring, je reste un passionné du sport. J’ai le coeur gros à l’approche des événements sportifs, car cela me rappelle les bons, comme les mauvais souvenirs. La boxe sera certainement l’une des disciplines que vous suivrez le plus lors de ce rendez-vous. Selon vous, quelles sont nos chances de médaille ? Les pugilistes mauriciens devront bien tirer leur épingle du jeu. Espérons que la mésaventure seychelloise ne se reproduise pas. L’arbitrage a pesé lourd dans la balance aux Jeux des îles de 2011. Nous avons été volés. Le problème d’arbitrage gâche la compétition. J’espère que les organisateurs de ces 9es JIOI veilleront au grain. Vous étiez médaillé d’argent lors des JIOI 2011. Vous n’aurez jamais votre revanche… J’y ai pensé à un moment,mais ensuite, j’ai abandonné l’idée des Jeux des îles. D’autant plus que j’avais déjà pris mes distances du ring. Kennedy St-Pierre ne sera pas de la partie. Est-ce un handicap pour l’équipe ? L’or était quasiment assuré pour Kennedy St-Pierre. C’est donc une précieuse médaille de moins pour Maurice. Je ne comprends pas pourquoi Kennedy ne peut pas participer aux Jeux des îles. Il évolue sur le circuit semi- professionnel, donc le problème ne se pose pas. Nos sportifs ne sont pas payés pour défendre les couleurs du pays aux JIOI. Le cas de St-Pierre est assez bizarre. Les sportifs mauriciens ont-ils eu une préparation adéquate dans le cadre des JIOI ? Le gouvernement, qui a pris la barre en décembre, n’a pas lésiné sur les moyens pour assurer la préparation finale de nos sportifs. Des techniciens étrangers ont été recrutés pour aider dans plusieurs disciplines. Les différentes sélections ont aussi eu l’opportunité de participer à des camps d’entraînement et des compétitions à l'étranger. En sus de cela, le ministère de la Jeunesse et des Sports a fait venir des « sparringpartners » étrangers. Cependant, il faut se rendre à l’évidence. Ces trois dernières années, il n’y a pas eu de préparation adéquate. Nous avons quatre ans pour bien préparer nos sportifs pour ce rendez-vous, qui est considéré comme des mini-Jeux Olympiques. Entretemps, les autres pays n’ont pas dormi sur leurs lauriers. Ils ont beaucoup investi dans la préparation de leurs sportifs ces trois dernières années. Donc, il ne faut pas être étonné de les voir briller de mille feux en terre réunionnaise. À vous entendre, la cause des Mauriciens est perdue d’avance ?  Nous n’apprenons jamais de nos erreurs. Après chaque Jeux des îles, on entend la même rengaine : nous devons bien nous préparer pour réaliser une meilleure performance à la prochaine édition. Mais on ne le fait jamais. La plupart des disciplines ont démarré leur préparation à moins d’un an des Jeux de 2015. J’ai appris une chose dans ma carrière de boxeur de haut niveau : on ne peut rattraper le retard accumulé. Nous avons cette mauvaise habitude d’attendre la dernière minute pour nous mettre au travail. Maurice a devancé Madagascar de trois médailles d’or pour monter sur le podium en 2011. Selon vous, à quoi doit-on s’attendre quatre ans après ?  La performance de Maurice à ces Jeux dépendra largement de nos sportifs. Ils devront se battre jusqu’au bout pour défendre dignement le quadricolore. Le Club Maurice comprend beaucoup de jeunes sportifs qui feront leur baptême de feu. Ce sera donc un bon test pour la pépinière. Il n’y a aucun doute que la compétition sera rude à La Réunion, mais nos sportifs devront se surpasser pour que Maurice puisse conserver au moins la troisième place ou encore réaliser une meilleure performance. Il faudra suer pour réussir à monter sur la plus haute marche du podium.

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