Bradley Vincent vu par sa sœur Melissa : « C’est un grand émotionnel »

Melissa Vincent est, en quelque sorte, LA sportive de 2003, pour avoir décroché l’unique médaille d’or en natation pour Maurice aux Jeux des îles, au fort de la domination réunionnaise. 12 ans plus tard, son frère Bradley, que sa sœur, sa maman et elle chouchoutent, vise le même exploit.

[dropcap]2003,[/dropcap] piscine Serge Alfred, à Beau-Bassin. Maurice n’est plus qu’une peau de chagrin en natation. Lucille Turpin, Cécilia Hernandez et les autres Réunionnaises raflent presque toutes les médailles. Une Seychelloise leur fait barrage : Shrone Austin. Puis, le temps d’un 50m papillon, une représentante de Maurice fait vibrer toute une nation. Elle, c’est Melissa Vincent.

Il y a encore trois années de cela, Melissa ne savait pas que son petit frère Bradley allait suivre ses traces. Tout comme elle, c’est sur le tard qu’il s’est intéressé à la natation. « J’avais commencé la natation toute petite, avant de faire de la gymnastique. J’étais alors en Namibie. Lorsque j’étais aux Seychelles, j’ai repris la natation vers les 14 ans. Mais, c’est à 17 ans que je me suis entraînée sérieusement. Et en 2001, Michael Glover m’a demandée de venir nager pour Maurice et j’ai accepté », raconte Melissa.

En 2012, Bradley regarde les compétitions de natation des Jeux olympiques à la télévision, en compagnie de sa sœur. Et c’est le déclic. « Il a eu l’envie de nager en compétition. C’est la meilleure chose qui pouvait lui arriver, car cela a donné un sens à sa vie. Il a réalisé qu’il pouvait faire quelque chose de bien », explique la sœur cadette.

L’aînée, Nathalie, et Melissa sont comme deux mamans pour Bradley. « Il a trois mamans au fait. Nathalie a neuf ans de plus que lui et moi sept. Nous le protégeons et nous le conseillons depuis tout petit. Il jouait seul, mais il était créatif, car il fabriquait toujours des trucs, comme des bateaux, etc », confie Melissa.

Privée du doublé

Cette dernière souligne que le monde de son frère tourne autour de la natation. « Mais, c’était dur au début. Même les filles le battaient à l’entraînement, il y a trois ans. Dans les compétitions, il arrivait parmi les derniers. Mais, il a persévéré. Au fil du temps et à force de travailler dur, il est devenu un bon nageur », dit fièrement Melissa.

Avant chaque compétition, Bradley se fait un devoir de discuter avec sa frangine. Celle-ci n’hésite pas à lui parler de ses courses, de ses points forts et de ses erreurs à corriger. « La famille le suit sur Whatsapp lorsqu’il nage à l’étranger. Tout le monde le conseille. Bradley est quelqu’un qui est plein de vie, qui ne manque jamais de faire des blagues, mais il est aussi un grand émotionnel », fait-elle ressortir.

Melissa Vincent-Dalais a été médaillée d’or aux Jeux des îles de 2003, à Maurice. À Madagascar quatre ans plus tard, elle fut privée du doublé au 50m papillon de manière injuste. Elle a touché la ligne d’arrivée en même temps que ses concurrentes malgache et réunionnaise. Il n’y avait pas de tableau électronique et les juges malgaches ont attribué l’or à leur représentante. Melissa se contentant de l’argent. Huit ans plus tard, c’est au tour de son frère de nager pour le quadricolore aux Jeux des îles.