Philippe Hao Thyn Voon : « J’ai très peur pour le Club M »

Même s’il critique l’inaction de l’ancien régime en ce qui concerne la préparation pour les Jeux des îles de l’océan Indien, Philippe Hao Thyn Voon, président du Comité olympique mauricien et du Conseil international des Jeux (CIJ), est optimiste que Maurice fera mieux lors de la 9e édition. Mais il exprime sa crainte quant aux chances de notre sélection nationale de football. L’ouverture des 9es Jeux des îles aura lieu samedi au stade Paul-Julius Bénard. Qu’attendez-vous exactement de nos sportifs lors de cette aventure réunionnaise ? J’espère que nos sportifs seront à la hauteur et défendront dignement le quadricolore à ces Jeux.  Ils ont  fait leurs preuves, consenti d’énormes sacrifices pour obtenir une place au sein de la sélection. C’est l’occasion pour eux de montrer ce qu’ils ont dans le ventre.  Le résultat final comptera, certes, mais le plus important est de tout donner sur le terrain et de ne pas avoir le moindre regret après… Vous n’avez pas hésité à tirer la sonnette d’alarme à maintes reprises et exprimer vos craintes  concernant les retards au niveau de la préparation. À la veille du grand départ, êtes-vous toujours inquiet ? C’est un secret de polichinelle que la préparation a démarré sur le tard dans plusieurs disciplines. Nous avons adopté cette mauvaise habitude d’attendre la dernière minute pour ensuite entamer une course contre-la-montre. Entre-temps, nos adversaires se sont préparés ardemment. Nous avons perdu beaucoup de temps inutilement. Mais je dois reconnaître que Yogida Sawmynaden a  pris les taureaux par les cornes  dès son arrivée au ministère de la Jeunesse et des Sports, en mettant  tous les moyens nécessaires à la disposition de nos sportifs  pour une préparation finale adéquate. Est-ce que cet effort de dernière minute peut rapporter ses fruits ? Il vaut mieux tard que jamais. Ces trois dernières années, il y a  eu plus de bla-bla que des actions concrètes. Peut-on espérer une meilleure récolte de médailles qu’en 2011 aux Seychelles ? Je pense qu’on peut grappiller  quelques médailles de plus… Selon vous, quelles sont les disciplines dans lesquelles Maurice brillera ? Nous devrions bien tirer notre épingle du jeu en badminton, tennis de table, boxe, judo, haltérophilie et cyclisme, entre autres.  Rien n’est acquis. Nos sportifs devront batailler dur pour décrocher un podium. Qu’en est-il de notre sport roi ? J’ai très peur pour  le Club M. La partie ne s’annonce pas de tout repos pour nos footballeurs. Ce serait formidable si nos garçons puissent au moins atteindre la finale dans ce tournoi. Les autres sports collectifs ont-ils une chance d’être sur le podium ? Lors des deux dernières éditions, ils ont souffert, à l’exception du basket-ball féminin, médaillé de bronze aux Seychelles. J’espère que les disciplines collectives se relèveront et réaliseront une bonne performance en terre réunionnaise. Quels sont les adversaires que vous redoutez ? La Réunion reste la bête noire des Mauriciens. Nous devons aussi nous méfier des Seychelles, qui  ont placé la barre haute.  Leur objectif est d’être champions des 9es JIOI.  Ils ont énormément  investi dans la préparation. La plupart des sportifs seychellois   ont évolué à l’étranger durant ces trois dernières années. Vous êtes en communication permanente avec le Comité organisateur des Jeux des îles (COJI).  La Réunion est-elle fin prête pour que la fête commence ? Les préparatifs sont bouclés. La Réunion n’attend que ses invités pour que la fête commence. Ce sera des beaux jeux, j’en suis convaincu.