L'Australien Nick Kyrgios a écopé jeudi de deux amendes totalisant 12.500 dollars après avoir avoir tenu la veille des propos insultants à l'égard du Suisse Stan Wawrinka, mais aussi d'un ramasseur de balles, lors du Masters 1000 de Montréal.
L'ATP a d'abord décidé d'une amende de 10.000 dollars, le montant maximal, pour des déclarations injurieuses faites à la fin du premier set du match de mercredi entre l'Australien et le N.5 mondial.
Puis, en fin de journée jeudi, l'ATP a annoncé l'ouverture d'une enquête formelle afin de déterminer si le dérapage contre Wawrinka constitue "un comportement aggravé" ou même "une conduite contraire à l'intégrité du match", ce qui, le cas échéant, pourrait entraîner des amendes supplémentaires, voire "la suspension" de Kyrgios de compétitions officielles.
Après avoir revu la vidéo de la partie, l'Association a par ailleurs imposé une seconde amende, de 2.500 dollars, en raison d'un "commentaire" contraire à l'esprit sportif adressé par Kyrgios à un ramasseur de balles.
L'Australien est dans la tourmente en raison des propos très crus tenus sur le court central montréalais, accusant la petite amie de Wawrinka d'avoir eu une relation avec un autre joueur du circuit.
Sur le moment, le 5e joueur mondial n'a pas entendu les propos de son adversaire, mais ceux-ci, captés par les micros de la télévision, lui ont été rapportés après la rencontre.
"J'espère que l'ATP va prendre de grosses sanctions contre lui. Il est jeune, peut-être, mais il n'y a aucune excuse", avait réagi Wawrinka, très en colère à la fin du match, finalement remporté par Kyrgios sur abandon du Suisse, blessé au dos, au troisième set (6-7, 6-3, 4-0).
Une fois la rencontre terminée, les deux hommes ont eu une explication, a raconté Wawrinka aux chaînes de télévision qui l'ont interrogé après le match. "Il a essayé de m'éviter, mais je l'ai chopé dans le vestiaire. Ce qu'il s'y est dit y restera. Mais il y a des choses que vous n'avez pas le droit de dire, peu importe comment vous vous sentez ou quel que soit votre niveau de stress".
Finalement éliminé jeudi du tournoi canadien par l'Américain John Isner, 7-5, 6-3, l'Australien est revenu sur son explication avec Wawrinka.
"Je lui ai dit que j'étais désolé. Il était visiblement en colère", a-t-il raconté, nonchalant. "J'espère qu'on pourra mettre ça derrière nous."
La veille, il s'était plutôt justifié après le match, expliquant que le Suisse l'avait "un peu provoqué".
Tout en le décrivant comme un "bon gars" au talent "remarquable" avec qui il s'entraîne de temps à autre, le N.1 mondial Novak Djokovic a estimé que l'amende était "méritée", espérant que le jeune joueur "tire des leçons" de cet épisode.
"Rien n'excuse le fait de diriger sa colère vers son adversaire", a souligné le Serbe, appelant à préserver "le respect envers les joueurs et ce sport."
Âgé de 20 ans, le talentueux Nick Kyrgios est pour l'instant plus connu pour ses frasques que pour ses résultats. Lors du dernier Wimbledon, il avait tenu des propos injurieux envers un arbitre.
Lors de sa défaite en quatre sets en 8e de finale du tournoi londonien, contre Richard Gasquet, l'espoir du tennis australien avait "balancé" plusieurs jeux lors du 2e set (6-1), s'attirant les foudres du public et de nombreux observateurs.