Triple médaillé de bronze aux derniers Jeux des îles de l’océan Indien, l’haltérophile Praful Prithipaul a été contrôlé positif à un test anti-dopage réalisé en avril, soit avant la compétition à l’île de La Réunion. Il risque un maximum de deux ans de suspension et peut également perdre ses médailles obtenues aux JIOI.
[dropcap]L’[/dropcap]haltérophile Praful Prithipaul se trouve au centre d’un problème de dopage. À la suite d’un test réalisé en avril 2015, une substance prohibée a été décelée dans son échantillon d’urine. C’est la Mauritius Amateur Weightlifters and Powerlifters Association (MAWPA) qui avait demandé qu’un test soit effectué, après une demande du staff technique.
« Nous avons reçu les résultats du contrôle réalisé en avril dernier et l’échantillon A s’est révélé positif. Nous initierons maintenant une enquête pour déterminer les causes de ce test positif et Praful Prithipaul devra s’expliquer. Nous lui avons fait part de ces résultats et il nie avoir pris des produits prohibés. Il a évidemment le droit de demander l’analyse de l’échantillon B, qui sera faite à ses frais », souligne Poorun Bhollah, président de la MAWPA.
Actuellement suspendu, Praful Prithipaul a maintenant 21 jours pour dire à la FMH comment il souhaite procéder. Il devra signifier sa décision de faire appel ou pas.
Suspension maximale de deux ans
À l’issue de la décision de l’haltérophile, la fédération décidera d’une date pour mettre sur pied un « hearing panel », qui interrogera Praful Prithipaul sur la présence de la substance retrouvée dans son échantillon d’urine. S’il n’arrive pas à justifier cela, il risque une suspension maximale de deux ans. Durant cette période, il ne pourra utiliser aucune infrastructure du ministère, même pour s’entraîner. Il pourrait également perdre ses trois médailles de bronze obtenues aux derniers JIOI, dans la catégorie des moins de 62 kilos. Pour Poorun Bhollah, entraîneur national, ce contrôle positif était inattendu. « Je suis tombé des nus quand j’ai pris connaissance des résultats. C’était comme si j’avais pris un coup de massue sur la tête. Je ne m’attendais pas à ce qu’une telle chose se produise. L’haltérophilie mauricienne est un sport propre. Toutefois, les résultats sont là et je condamne fermement un tel acte, si dopage il y a eu. Un athlète qui utilise des produits illicites n’ira jamais loin dans son sport et se fera toujours prendre tôt ou tard », affirme le président de la FMH.
Des doutes du staff technique
Au fait, c’est le staff technique de la MAWPA qui avait émis des doutes, à la suite de comportement de l’athlète. Il voulait à un moment changer d’entraîneur et ne respectait pas forcément toutes les consignes qui lui étaient données. On a eu l’impression qu’il voulait procéder de son propre chef, alors que les autres haltérophiles faisaient comme on leur demandait. Il avait arrêté l’haltérophilie à un moment pour se consacrer au bodybuilding », explique l’entraîneur national Ravi Bhollah.
C’est justement pour ces raisons que Praful Prithipaul était inscrit, dans un premier temps, en tant que réserve pour les JIOI. « Nous avions des doutes quant à ses performances et ne l’avions pas sélectionné. Nous attendions les résultats du contrôle antidopage, mais après une longue attente sans rien obtenir, nous l’avons finalement sélectionné à la dernière minute », explique pour sa part Poorun Bhollah.
« Un cas isolé »
Après le cas d’Anthony Madanamootoo en 2014, l’haltérophilie mauricienne est secouée par ce nouveau cas. Mais Ravi Bhollah se veut rassurant. « C’est un cas isolé. Depuis celui d’Anthony Madanamootoo, les contrôles sont plus sévères au niveau de la fédération. Une douzaine d’haltérophiles ont été testés et les résultats se sont révélés négatifs. Je prends l’exemple d’Ivan Pierrot, qui a été l’auteur d’un progrès impressionnant en peu de temps. Il a été contrôlé trois fois en deux mois et tous les tests se sont prévélés négatifs », explique l’entraîneur national.
Pour Poorun Bholah, « il ne faut en aucun cas lier notre bonne performance aux JIOI avec ce cas. Nos haltérophiles sont des professionnels et savent ce qu’ils ont à faire. Toutefois, nous ne pouvons pas contrôler ce que fait une personne chez lui. Tant qu’il est avec nous, on peut le suivre, mais nous ne pouvons pas toujours être avec lui. Il ne faut pas pour autant penser que tous nos haltérophiles procèdent de cette manière, car la discipline en général est propre ».
[box type="shadow" align="aligncenter" class="" width="660"]Des contrôles antidopage aux JIOI
De nombreux sportifs mauriciens ont subi des contrôles antidopage aux derniers Jeux des îles de l’océan Indien, à La Réunion. Si des cas positifs sont décelés, le comité d’organisation des Jeux des îles (COJI) communiquera aussitôt les informations relatives. Il faut toutefois attendre environ deux mois pour avoir les résultats de ces tests. [/box]