
Intouchable, Novak Djokovic a engrangé deux nouveaux records en écoeurant Andy Murray 6-2, 6-4 dimanche en finale de Paris-Bercy: personne avant lui n'avait gagné quatre fois l'épreuve parisienne ni remporté six Masters 1000 en une seule saison.
[dropcap]A[/dropcap]vec dix titres, dont trois du Grand Chelem, six Masters 1000 sur les neuf que compte cette catégorie située juste en-dessous des "majors" dans la hiérarchie du circuit, le Serbe est en train de vivre à 28 ans une des plus belles saisons de l'histoire du tennis.
Et ce n'est pas fini! A partir du 15 novembre, il se présentera en super favori au Masters pour une cinquième victoire, lui qui est triple tenant du titre à Londres, comme à Paris-Bercy, quadruple tenant désormais (2009, 2013, 2014, 2015).
Quelques chiffres encore, pour prendre la mesure de ce qu'est en train de réussir le Serbe. A Paris-Bercy, il disputait sa 14e finale d'affilée (sur 15 tournois joués cette saison). Il était présent dans toutes les finales de Grand Chelem, ne s'inclinant que face à Wawrinka à Roland-Garros, ainsi que dans celles des huit Masters 1000 à son programme (il a fait l'impasse sur Madrid), repartant avec le trophée d'Indian Wells, Miami, Monte-Carlo, Rome, Shanghai et Bercy. En 2015, il a gagné 78 matches et en a perdu seulement 5, soit 94% de réussite.
Certes du point de vue arithmétique, même s'il gagne ses cinq matches au Masters, Djokovic n'égalera pas le Jimmy Connors de 1974 en ce qui concerne le nombre de succès (93) et ni le John McEnroe de 1984 pour le plus petit nombre de défaites (3), mais quelle moisson! Surtout si l'on considère la densité du tennis actuel, trois des plus grands champions de l'histoire, Federer, Djokovic et Nadal, jouant en même temps.
Djokovic a dominé la finale comme il survole la saison. L'affrontement en a même été un peu décevant pour les 15.000 spectateurs du nouveau Bercy, tant l'issue n'a jamais fait le moindre doute. Pouvait-il en être autrement compte tenu de l'ascendant énorme qu'il a pris sur l’Écossais ? Sur leurs onze derniers duels, le Serbe en a désormais gagné dix. Le champion polyglotte, qui a plus d'un tour dans son sac pour se mettre le public dans la poche, n'a eu aucun mal à se faire pardonner l'absence de suspense, en faisant son discours de vainqueur en français.