[Diaporama] Jacob Rasolondrazana: Le diamant malgache

Lundi 16 Novembre 2015 Sports individuels , Tennis , O commentaire 0 views
Double médaillé d’or aux derniers Jeux des îles de l’océan Indien, en double hommes et par équipes, le tennisman malgache a remporté tous les tournois à Maurice cette année. Prévisible pour ce gaucher qui avait fait douter le Français Jo-Wilfried Tsonga en 2007. [dropcap]N[/dropcap]atif de Diego Suarez dans le Nord de Madagascar, Jacob Rasolondrazana ne songeait pas du tout à embrasser une carrière de tennisman. Il était très passionné de basket-ball et de rugby dès son plus jeune âge et c’est à 10 ans qu’il a eu le déclic et qu’il a joué au tennis pour la première fois. « Mon frère Germain Ramasinoro Rasolondrazana est revenu au pays après avoir remporté les championnats d’Afrique juniors de tennis en 1994. On est allé le chercher à l’aéroport. Il y avait beaucoup d’habitants de la ville qui étaient venus l’accueillir. Quand je l’ai vu avec son beau trophée et l’effervescence qu’il y avait autour de son succès, je me suis dit que j’allais aussi jouer au tennis ». C’est donc avec le champion d’Afrique junior en titre que Jacob Rasolondrazana a fait ses premières gammes sur les courts de tennis. Deux ans après, il commence la compétition dans des tournois à Diego Suarez. Il se retrouve rapidement parmi les meilleurs joueurs de sa génération, car il remporte les championnats juniors de Madagascar à l’âge de 17 ans. Il a réussi son premier coup d’éclat en 2003 en devenant le champion de Madagascar toutes catégories. « J’avais battu tous les champions de Madagascar. Cela a été le déclic pour ma carrière. Car, c’est à partir de là que les gens m’ont connu et que j’ai eu des propositions pour partir en France », nous dit Jacob Rasolondrazana. Son gabarit (1,94 m), son grand coup droit et son service de gaucher à plus de 200 km/h de moyenne portant, en effet, un jeu décoiffant le propulsent jusqu’à avoir un classement français de -30, qui catégorise les joueurs qui se trouvent après les 30 premiers Français et dans le Top 100. Le tennisman nous dit : « J’ai fait quelques tournois satellites en France, mais je jouais principalement dans des tournois locaux. Je gagnais tout juste assez d’argent pour subvenir à mes besoins et je ne pouvais pas me permettre de voyager pour participer à des compétitions plus importantes en Europe. »

Il a fait trembler Tsonga

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"58159","attributes":{"class":"media-image alignleft wp-image-10259","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"300","height":"450","alt":"Jacob Rasolondrazana"}}]] Il a profité de ses passages en France pour s’offrir le scalp de quelques joueurs de première série qui étaient classés dans les 100 mondiaux. Son match le plus mémorable demeure celui quand il a presque fait jeu égal avec Jo-Wilfried Tsonga en 2007 dans un tournoi Futur. « J’étais passé très près d’un exploit en m’inclinant 4-6 et 5-7 face à Tsonga. Tous me disaient que j’avais le niveau, mais le manque de moyens financiers m’a empêché d’aller plus loin. Tsonga était alors dans les 200 mondiaux, et l’année suivante, il a battu Rafael Nadal en demi-finale de l’Open d’Australie. Ensuite il a perdu 4-6, 6-4, 6-3, 7-6 face au Serbe Novak Djokovic », nous dit Jacob Rasolondrazana. Champion de Madagascar en 2003 et 2004, il est rentré au pays en 2007 pour reconquérir son titre et il a aussi remporté le tournoi en simple hommes aux JIOI qui se sont déroulés sur la Grande île cette année-là. Ensuite, il a perdu en finale des Jeux d’Afrique en 2011. Deux ans plus tard, il se voit offrir un poste d’entraîneur à l’Advantage Tennis géré par Kamil Patel et Bernard Thomas. « Je voulais changer d’air, et j’ai considéré l’offre, comme c’était pas loin de Madagascar et que je pouvais rentrer pour voir ma famille et je pouvais aussi faire venir ma copine de temps en temps. J’ai accepté parce que c’est Kamil Patel qui me l’a proposé et que je le connaissais bien », nous a-t-il dit. Tout se passe pour le mieux pour le joueur-coach malgache, qui est très heureux à Maurice. « J’ai été très bien accueilli par la famille du tennis mauricien. Je tiens à remercier Bernard Thomas et toute sa famille. Ils ont toujours été très gentils ». Jacob Rasolondrazana compte une seule défaite à Maurice depuis 2013. C’était lors de l’Emcar Open face au Russe Ivan Syrov. Ce dernier se consacre maintenant au beach-tennis. Ce qui laisse le champ libre au Malgache, qui compte bien engranger d’autres victoires durant les quatre années à venir. « Je prendrai peut-être ma retraite après les prochains JIOI en 2019 », nous a dit le champion.

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